Croissance

Innovation. La criée du Guilvinec (29) se robotise, une première en France

Moderniser pour sécuriser l'activité et augmenter l'attractivité des métiers de la criée. C'est l'ambition du gestionnaire, la CCIMBO délégation de Quimper, qui investit 6 millions d'euros dans la modernisation de la criée du Guilvinec. Puçage des bacs de criée, automatisation et robotisation des tâches les plus pénibles, optimisation de la chaîne frigorifique... font partie des nouvelles technologies développées. "Nous avons créé plusieurs ruptures pour améliorer les conditions de travail et garantir la qualité des produits", indique Philippe Le Carré, directeur général de la CCIMBO Quimper.

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L'équipe dirigeante de la criée du Guilvinec

Près de 14 000 tonnes de poissons et crustacés passent chaque année sur les lignes de la criée du Guilvinec, 32 000 tonnes pour le cumul annuel des criées cornoauaillaises, soit la moitié de la pêche bretonne et un quart de la pêche fraiche en France. C’est dire le poids social et économique de cette activité en Cornouaille et l’enjeu pour préserver cette dynamique.

Mue par cet objectif, la CCIMBO délégation de Quimper qui gère les ports de pêche de Cornouaille et donc leurs criées, a décidé d’investir dans la modernisation de ces plateformes et outils de travail. Tout commence par le déchargement des bateaux qui se fait désormais dans des bacs à criée pucés et consignés, via la technologie rfid (pour radio frequency identification). 50 000 bacs sont enregistrés sur l’ensemble des criées de Cornouaille. La puce intégrée permet de les identifier, de les localiser et qualifier leur contenu. « C’est un outil de traçabilité qui sécurise la diffusion des informations », explique Christophe Hamel, directeur d’exploitation des criées cornouaillaises. 

Ruptures technologiques

Cette première rupture technologique annonce les suivantes, tout juste inaugurées. « A la suite de ce premier maillon, nous avons également automatisé la pesée de ces bacs et la distribution des lots achetés« , continue Philippe Debled, responsable du site. Un imposant portail métallique doté de deux robots et de huit lignes de distribution incarne cette innovation.

Imaginée par la CCIMBO, elle a été conçue et fabriquée par l’entreprise AB Process, intégrateur de robotique industrielle, au sein des entreprises agroalimentaires généralement. Spécialisée dans la conception et fabrication de ligne automatisées sur-mesure, l’entreprise pose en moyenne 50 robots par an. « Nous travaillons depuis longtemps dans les criées bretonnes et notamment au Guilvinec. Avec ce projet, il y a un vrai saut technologique par rapport à ce qu’il se faisait jusque-là dans le secteur avec l’emploi de la technologie RFID et la robotisation. C’est une vraie fierté pour nos salariés d’avoir participé à cette première en France​ », souligne Brian Boulanger, président de cette PME de Landivisiau dont la croissance est exponentielle depuis quelques années.

Finies donc les tâches pénibles et répétitives d’empiler les bacs par lot d’acheteur, c’est désormais le robot qui le fait. « Sous peu, nous allons également automatiser le glaçage des produits, bac par bac, après-vente », ajoute Christophe Hamel. La pose de nouveaux silos à glace et de cloisons d’isolation pour optimiser la chaine du froid va venir parfaire ces nouvelles installations. L’objectif est double : améliorer les conditions de travail des collaborateurs et des professionnels de la pêche, optimiser la qualité des produits. Cinquante personnes travaillent à la criée du Guilvinec. « Cette automatisation n’engendre aucune suppression de poste, insiste le directeur d’exploitation. L’idée, bien au contraire, est de faire évoluer les compétences vers des postes de conducteur de ligne ou technicien de maintenance. »

Opérationnelle depuis la mi-avril, la nouvelle ligne de vente liée à la pêche côtière sera bientôt rejointe par celle de la pêche hauturière. « Les travaux devraient débuter à la fin de l’été« , précise le directeur d’exploitation.

Moderniser pour rester attractif

Moderniser, nécessairement, pour augmenter l’attractivité des métiers et la valorisation de la ressource, tel est l’enjeu des criées de Cornouaille et leur levier de développement. « Nous nous devons de sortir des poissons au top de leur qualité afin de préserver nos armements et les quelque 230 acheteurs qui se connectent et/ou se déplacent tous les jours dans nos criées », explique Philippe Le Carré, directeur général de la CCIMBO Quimper. Sur le port du Guilvinec, le projet de modernisation mobilise une enveloppe de 6 millions d’euros, dont 80% sont financés par des fonds européens pour les affaires maritimes et la pêche (Feamp). La Région Bretagne y abonde à hauteur de 12%, l’Etat français également.

« Ces travaux engendrent des perturbations temporaires liées au chantier et des changements durables dans les habitudes de travail. Je tiens à remercier l’ensemble du personnel de la CCI et plus spécifiquement les collaborateurs de la criée qui ont démontré de la patience et de l’enthousiasme pour que cet outil de travail, un des poumons économiques de Cornouaille, mute et devienne la première criée automatisée en France. C’est une grande fierté« , a tenu à saluer Jean-François Garrec, président de la CCIMBO délégation de Quimper.

 

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