Faute de pouvoir recruter des opérateurs qualifiés, Euromark, spécialisée dans la conception et la fabrication de matériels destinés à la conduite d’élevages agricoles est contraint, en 2018, de revoir ses objectifs à la baisse. Alors même que des demandes de devis pour sa dernière innovation, une machine destinée à automatiser le paillage, tombent chaque semaine.
Entreprise familiale passée progressivement aux mains de la 4ème génération depuis une dizaine d’années, Euromark a fait de l’innovation technologique sa marque de fabrique. La PME, basée à Bédée, à une vingtaine de km de Rennes, ne compte plus les prix obtenus lors des concours Innov’Space, Sommet d’Or et Innel d’Or. Avec une équipe de plus d’une vingtaine de personnes, Olivier et Marc Le Hir, les co-dirigeants ont réalisé en 2017 une nouvelle année avec une croissance de CA à plus de 10%. « Nous avions un savoir-faire en broyage, nous avons adapté notre technologie à la méthanisation en mettant au point une ligne de broyage automatisée permettant de préparer des déchets de paille », indique Marc Le Hir. Rien qu’en 2017, Euromark a vendu plusieurs de ces machines. Parallèlement, elle a développé un automate pour le paillage destiné pour l’instant aux seuls élevages de bovins. « Nous sommes les seuls en Europe avec une entreprise autrichienne à proposer ce type de machines. Nous venons d’installer notre premier modèle en Bretagne ». Chaque semaine Euromark enregistre de nouveaux prospects…et les carnets de commandes ne cessent de s’allonger. Alors que faire ?
Prendre en main le sourcing des jeunes
« Lorsque nous avions construit notre dernier bâtiment en 2009, poursuit Marc Le Hir, nous nous étions posé la question de le délocaliser en Pologne. J’ai quelquefois des regrets, car ici aujourd’hui il nous est impossible de trouver des candidats à la production. Résultat, nous sommes obligés de freiner notre croissance faute de main d’œuvre. Nous concentrons nos efforts pour consolider les équipes et les monter en compétences. Il faut réellement que les jeunes étudiants prennent conscience qu’un métier de mécanicien agricole a un avenir certain dans notre branche d’activité. Malheureusement, nous en manquons dans nos ateliers pour la fabrication de nos matériels mais également nos concessionnaires distributeurs. Tout le secteur agricole est touché. C’est inquiétant ! Je crois que nous allons devoir faire notre propre sourcing dans les lycées, sensibiliser les jeunes à nos métiers. Je ne vois pas d’autres solutions », conclut Marc Le Hir.
Contact : Euromark