Chaque ménage bretillien dépense annuellement 13 128 euros pour ses achats du quotidien. C’est légèrement plus qu’au niveau régional (12 978€) et en deçà de la moyenne nationale (13 403 €). L’ensemble de ces dépenses s’élève à 6,6 milliards d’euros, un montant en hausse de 8,1 % versus 2021. La moitié de ces dépenses supplémentaires (496 M€) est désormais captée par le e-commerce qui représente 9% des achats, tous produits confondus. Voici quelques-unes des données tirées de l’Observatoire de la consommation des ménages réalisé par la CCI-Ille-et-Vilaine. Réactualisé tous les quatre ans, il contient une mine d’informations sur les habitudes d’achats des ménages du département. Un tel document permet d’anticiper le potentiel de développement commercial sur l’ensemble du territoire.
« La dynamique démographique que connaît l’Ille-et-Vilaine (+ 38 600 habitants en quatre ans) explique en grande partie la dynamique commerciale observée ici, déclare Jean-Philippe Crocq, président de la CCI Ille-et-Vilaine. Globalement, on a des centres villes qui se portent mieux qu’il y a une dizaine d’année lorsque cet observatoire a vu le jour, mais avec des typologies d’activité différentes. Nous avons de plus en plus d’alimentaire et de moins en moins d’équipement pour la personne ».
En 4 ans le poids du e-commerce a doublé
Si l’attractivité commerciale du département reste toujours significative avec 89 % des dépenses effectués sur le territoire, « le commerce local souffre de l’emprise du e-commerce. Il nous faut continuer à accompagner les commerçants dans la digitalisation de leurs points de vente. Les habitudes de consommation sont acquises, les canaux de vente créés, il n’y aura pas de retour en arrière. Il faut s’adapter. » Sur les 6, 6 milliards dépensés par les Bretilliens, 45 % le sont sur Rennes Métropole et 9% en ligne, tous produits confondus. C’est 18 % pour les achats non alimentaires. « En 4 ans, le poids du e-commerce a quasiment doublé , tous produits confondus. »
+11 % des dépenses dans l’alimentaire
Avec 1 107 860 habitants, l’Ille-et-Vilaine représente 32,6% de la population bretonne. Depuis 2018, sa population a cru de 3, 6 % ce qui contribue mécaniquement à une hausse des dépenses de la part des ménages (+8,1% en 4 ans). Sur un budget médian de 13 128 euros consacrés aux produits de consommation courante, ces derniers dépensent la moitié dans l’alimentaire. » C’est 11% de plus par rapport à notre dernière enquête. Les consommateurs sont sensibles à la qualité et à l’origine des produits. » On constate une hausse similaire pour en matière d’équipement du foyer et même + 14% pour les le bricolage et jardinage. « Le Covid est sans doute passé par là. On aspire au bien-être chez soi. » La seconde main est aussi un phénomène nouveau qui gagne des parts de marché ( ¼ des achats en ligne de prêt-à-porter). « J ‘y vois deux raisons : la recherche du meilleur prix face à un pouvoir d’achat en baisse, mais également une tendance de fond en lien avec de nouveaux usages et la RSE. »
Effritement des parts de marché de la grande distribution
Les consommateurs bretilliens opèrent de nombreux arbitrage au détriment de l’équipement de la personne (-4% en quatre ans) . Sur la période observée, le prêt-à-porter, a par exemple perdu 100 millions d’euros sur le département. « Forcément, ça bouscule le visage commercial de départ », poursuit Jean-Philippe Crocq. L’effritement des parts de marché de la grande distribution ( -2,9 points) et du commerce de proximité (-4,9 points) pour les produits non alimentaires profitent au e-commerce Un phénomène qui devrait s’accentuer dans les prochaines années.
« Pour conclure, je tiens à renouveler tout mon soutien aux commerçants rennais qui, le 7 mars, ont été une nouvelle fois impactés, à l’occasion des manifestations contre la réforme des retraites . A chaque fois, ce sont les mêmes effets, qui souvent retombent sur les mêmes. Il est important que les commerçants portent plainte », déclare Jean-Philippe Crocq.
L’Observatoire de la consommation des ménages brétilliens est consultable en ligne
