Attractivité

Hôtellerie-Restauration. L’UMIH réfléchit à créer une assurance propre à ses métiers

Depuis le début de la crise sanitaire, les hôteliers et restaurateurs dénoncent le désengagement des assureurs pour indemniser les pertes d'exploitation que ces professionnels ont subies contre leur gré. Après la déception, place à l'action. Leur syndicat, l'UMIH, planche sur la création d'une nouvelle assurance propre aux métiers de l'hôtellerie et de la restauration. "La réflexion est lancée et le groupe de travail mobilisé", confirme Bruno Kerdal, président de l'UMIH 56.

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Pixabay
Les cafés et restaurants sont restés fermés près de trois mois à cause de la crise sanitaire Covid-19.

120 milliards d’euros. C’est à l’échelle nationale l’estimation des pertes d’exploitation cumulées par les professionnels du secteur de l’hôtellerie-restauration suite à la période de confinement, « soit plusieurs dizaines de millions d’euros dans chacun des départements bretons« , focalise Bruno Kerdal, président de l’UMIH Morbihan.

Comme l’ensemble de ses consoeurs et confrères, l’hôtelier-restaurateur morbihannais déplore l’absence de prise en charge par les assureurs de la perte de marchandises et d’exploitation qu’ils ont subie de façon totalement inattendue. « On demandait à minima une indemnisation à hauteur de 20% des pertes, mais rien. Seuls certaines banque-assurance ont réagi, les assureurs eux n’ont pas suivi« , constate Bruno Kerdal.

« 98% des professionnels se sont vu refuser toute prise en charge » 

D’après une enquête que l’UMIH a réalisé auprès de ses adhérents entre le 1er et 6 avril 2020, 98% des hôtels-restaurants-discothèques se sont vu refuser par les assureurs toute prise en charge, même partielle, de leurs pertes d’exploitation au titre de la crise actuelle. Dans un communiqué de presse daté du lendemain, le 7 avril 2020, l’organisation professionnelle réclamait « un dispositif exceptionnel d’indeminisation permettant de subvenir en urgence, au moins partiellement, aux graves pertes d’exploitation que subissent nos entreprises, ainsi que la reconnaissance juridique pleine et entière de l’état de catastrophe sanitaire dans les futurs contrats d’assurance.« 

Depuis, la tension reste palpable et s’est même épaissie entre les professionnels et les assureurs, malgré la participation de la fédération française de l’assurance à hauteur de 400 millions d’euros pour constituer le Fonds de solidarité, et les promesses d’investissements « à hauteur de 1,3 milliard d’euros dans l’économie réelle », a rappelé ce matin la secrétaire d’Etat à l’économie, au micro de France Inter . Le gouvernement est mobilisé sur ce sujet et travaille pour la création de nouvelles assurances en lien avec l’état de catastrophe naturelle. « Nous adhérons à l’idée qu’il faut un mécanisme particulier d’assurance dans ce type de circonstances, mais ce mécanisme ne peut pas mettre en jeu que les assureurs. Il faut inventer un mécanisme de solidarité nationale, comme pour les catastrophes naturelles« , a proposé Agnès Pannier-Runacher. 

Vers la création d’une assurance spécifique

De son côté, l’UMIH planche également sur la création d’une offre spécifique, détachée des organismes traditionnels et adaptée à ses propres métiers, « une assurance qui soit derrière nous et qui indemnise les pertes d’exploitation », précise Bruno Kerdal. Un groupe national de travail est constitué pour étudier les modalités : « soit c’est une gestion interne, soit externalisée auprès d’un organisme tiers qui nous apporterait les meilleures garanties« , explique le président du Morbihan.

Selon lui, « beaucoup de professionnels ont l’intention de résilier leur contrat d’assurance d’ici la fin de l’année.« 

 

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