Forum Economique Breton. » Le rebond de la Bretagne est plus fort que celui de la France »

Plus d’un millier de décideurs économiques bretons étaient présents ce 8 septembre à Saint-Malo à l’occasion de la 1ere journée du Forum Economique Breton (FEB). Soutenu par la Région Bretagne, ce rendez-vous marque la rentrée de l'ensemble de l'écosystème économique public et privé breton. Parmi les nombreux intervenants, Hervé Kermarrec, président du Medef Bretagne et Hervé Mattei, directeur régional de la Banque de France ont fait un point sur la situation de l’économie bretonne. Le rebond est là quel que soit le secteur d’activité et il est plus marqué que dans le reste de la France. Seul bémol : les difficultés de recrutement et d’approvisionnement pourraient freiner la croissance.

Hervé Kermarrec, Président du Medef Bretagne et Hervé Mattei, directeur régional de la Banque de France lors de leur intervention au FEB ce mercredi 8 septembre
Hervé Kermarrec, Président du Medef Bretagne et Hervé Mattei, directeur régional de la Banque de France lors de leur intervention au FEB ce mercredi 8 septembre

La reprise économique française sera un peu plus forte que prévue. Après avoir plongé de 8 % en 2020, le PIB devrait progresser cette année de 6 % et un quart, et non pas de 6 %, a indiqué ce mardi l’Insee. Pour Hervé Mattei, le Pib breton dépassera les 6 % : « le rebond est plus fort que dans le reste de la France et sur les 5 milliards d’euros de Prêts Garanties par l’Etat (PGE) accordés aux entreprises bretonnes à fin juin 2021, une grande partie n’a pas encore été décaissée.   Par ailleurs, les surplus de trésorerie sont supérieurs de 3 milliards à la situation d’avant crise. Les besoins de financement pourront donc être couverts. » Pour résumer, la situation macro-économique des entreprises bretonnes à la fin du premier semestre 2021 est satisfaisante. Qui plus est, le taux de défaillance d’entreprise, inférieur de 40 % par rapport à la situation avant crise, fait dire au directeur régional de la Banque de France : « il n’y aura pas de vague de défaillance dans les mois à venir mais un simple rattrapage. Il concernera les entreprises déjà fragilisées avant la crise. En étudiant de près toutes les entreprises réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 750 K€, je constate qu’il n’y a pas de dégradation des comptes d’exploitation en 2020, au contraire. Dans l’ensemble, les bilans n’ont pas été impactés par la crise. »

 

Un déficit de l’offre de 40% dans l’industrie

Hervé kermarrec reste lui aussi confiant dans l’avenir mais pointe quelques inquiétudes. « Quels que soit les secteurs d’activité, la demande est soutenue. Dans l’industrie, 40% des chefs d’entreprise souffrent d’un déficit d’offre, contre 20% d’un déficit de demande. Les secteurs qui fonctionnait bien avant la crise voient leur activité bondir d’environ 35%. Les entreprises ont aussi des surplus d’épargne … Indiscutablement, les dispositifs de l’Etat pour soutenir les entreprises ont fonctionné, cependant, au prix d’une forte poussée de l’endettement, + 20 points par rapport à 2019. D’ailleurs la trésorerie des entreprises est constituée pour une bonne part des PGE donc de l’endettement. Il faudra donc être très vigilant sur l’interprétation des bilans. »

 

Des stocks au plus bas avant la crise

Un autre point de vigilance porte sur la difficulté des approvisionnements qui pourrait freiner la croissance. « La hausse du prix des matières premières risque également d’entamer la rentabilité des entreprises, voire de la dégrader, poursuit Hervé Mattei. On constate aussi que les demandes d’investissements sont moins importantes que prévues. Cependant, contrairement aux autre crises les stocks des entreprises étaient au plus bas lors du début de la Covid 19. Après leur reconstitution, on devrait retrouver, dans quelques mois, une situation normale. Et pour Hervé Kermarrec, « les dirigeants commencent à piocher dans leur PGE pour maintenir leur outil de travail. » Quant aux difficultés de recrutement, elles sont récurrentes et ne datent pas d’hier. « Aujourd’hui, 50 % d’entre elles y sont confrontées. Ce pourcentage ne cesse de croître à chacune de nos enquêtes », précise Hervé Mattei. Et ce, malgré la vraie réussite du plan 1 jeune /1 solution. « En Bretagne, 26 000 contrats d’apprentissage ont été signés en deux ans. C’est 77% de plus qu’en 2019. Indique Hervé Kermarrec. Une réforme de l’assurance chômage qui bénéficie aux CCD pourrait constituer une partie de la solution. » Pour mémoire au 1er trimestre 2021, en Bretagne, le taux de chômage s’élève à 6,6% de la population active contre 8,1 % en France.

Le Forum Economique breton se poursuit encore demain : découvrir le programme des intervenants du 9 septembre

 

 

 

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