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Fleximodal (35). Pionnier dans la logistique des derniers kilomètres, l’entreprise intègre le projet France 2030 LDK

Fleximodal vient de décrocher près de 265 000 euros dans le cadre de l’appel à projet LDK, financé à hauteur de 4,8 M€ par L’Etat et l’Ademe, et qui vise à optimiser et décarboner la logistique des derniers kilomètres. Une reconnaissance pour cette entreprise fondée en 2016 par Charles Levillain à qui emploie aujourd’hui à Cesson-Sévigné (35), 12 salariés pour un chiffre d’affaires de 1,3 million d’euros. Fleximodal développe, depuis 2016, tout une gamme de remorques et contenants adaptés aux différents flux de ses client, transportable via des vélos ou triporteurs électriques.

En 2023, Charle Levillain a lancé le tricy-lift , son premier vélo cargo à l’architecture unique et intégrant sa technologie brevetée Lift&Go
V.maignant
En 2023, Charle Levillain a lancé le tricy-lift , son premier vélo cargo à l’architecture unique et intégrant sa technologie brevetée Lift&Go

Une remorque capable de soulever les palettes sans effort, avec un système de levage intégré. C’est le produit phare de Fleximodal, lancé en 2016, lauréat, cette année-là, du concours Crisalide Eco-activités et breveté depuis. « J’avais une palette sur la terrasse qu’il fallait déplacer. J’ai bricolé une remorque avec un système de clic-clac. L’aventure a commencé comme ça », explique Charles Levillain, ingénieur de formation et fondateur de l’entreprise basée aux portes de Rennes. Très vite, il exporte 50% de sa production. « C’est un 1er salon au Pays-Bas qui m’a mis en contact avec les acteurs clés du secteur. Aujourd’hui, via Schenker, nous couvrons 30 villes avec notre solution. 90% des pièces sont françaises et principalement issues du Grand Ouest. Par exemple, nos roues viennent de chez Velox installé à la Guerche de Bretagne. » La gamme Lift (vélo ou tricycle) permet de transporter jusqu’à 200 kg de charge utile. « On développe des modules, une gamme de conteneurs pour faciliter le transport de marchandises en centre-ville. A chaque fois, j’imbrique mes compétences en châssis de véhicules avec des acteurs du transport. »

 

Un millier de remorques livré

En 2020, Charles Levillain s’entoure de 4 associés et commence à recruter. Avec son équipe, il met au point un second modèle de remorque encore plus simplifié, le Runner, parfaitement aligné avec le vélo-cargo. « Aujourd’hui c’est 1/3 de notre activité. »  C’est aussi l’année de déménagement de l’entreprise. Elle quitte la pépinière d’entreprises de la CCI Ille-et-Vilaine pour rejoindre un atelier de 700 m² à Cesson-Sévigné, acquis avec le soutien de Rennes Métropole. « Depuis notre lancement, nous avons livré un millier de remorques (tous modèles confondus) dont environ 60 % à l’international. Le Covid a été une période bénéfique pour le développement de l’entreprise avec un emballement des livraisons à domicile. »  Cela se concrétise par un chiffre d’affaires qui, en 2022, dépasse pour la première fois le million d’euros, à 1, 3 million d’euros.

Alors qu’elle ne comptait que 6 personnes en début d’année 2022, Fleximodal totalise aujourd’hui un effectif de 12 salariés, dont un tiers affecté à la R&D. « Pour compléter notre gamme de de vélos et remorques nous avons repensé toute la chaîne logistique et imaginé des conteneurs transférables entre moyens de transport massifiés (camions cargos, trains) et nos remorques. Objectif : éviter des ruptures de charge et assurer dans des conditions optimales la logistique du dernier kilomètre, dans les centre-urbains. Tout ceci en tenant compte du cadre règlementaire auquel nous sommes astreints, à savoir celui des vélos électriques.  On n’a pas vocation à mettre des semi-remorques sur les pistes cyclables. »

 

LKD : un projet de 4,8 M€ financé à 60% par l’Ademe

Tout ce travail de R&D lui a permis de remporter l’appel à projet LDK (comme logistique du dernier kilomètre) piloté par l’Etat et intégré en avril 2023 le consortium* du même nom.  Financé à hauteur de 4, 7 millions d’euros par l’Etat, dont 2,9 millions d’euros prix en charge par l’Ademe sous forme de subventions ou d’avances remboursables, il vise à robotiser les ruptures de charges de marchandises conteneurisées pour faciliter le recours au tramway (à Montpellier) et au fluvial (à Lyon), pour le transport des derniers kilomètres de marchandises, en combinaison avec des droïdes de livraison ou des vélos-cargos. « Dans le cadre de ce projet d’une durée de trois ans, nous espérons faire aboutir notre concept de micro-conteneurs au format de la palette (120x80cm) et ainsi assurer un transfert efficace des marchandises. Ce type de solution répond au besoin des transporteurs qui manque de places en centre villes à la stratégie de décarbonation engagée par l’Etat.  Depuis 1,5 an, nous sommes en contact avec la Poste pour définir un cahier des charges. » Sur les 2, 9 millions d’euros financé par l’Ademe, 264 241 euros reviennent à Fleximodal . « Financer un projet à hauteur de 60%, c’est rare, pour notre structure, souligne Jean-Noël Guerre, directeur régional ADEME Bretagne. Nous sommes en phase de test avec les acteurs. On s’attend à ce que l’effet de levier soit important, à savoir entre 400 à 500 emplois à termes. »

 

Besoin d’un cadre applicatif des ZFE

De son côté, l’entreprise bretonne estime être en mesure de commercialiser ses micro-conteneurs en 2025 -2026 mais prévient : « Pour que de telles solutions logistiques se développent, les transporteurs ont besoin d’une stratégie multimodale, d’un cahier des charges clair et d’un cadre applicatif des Zones à Faible Emission (ZFE), souligne Charles Levillain. Surtout, il faut que les règles soient les mêmes partout. » Or le 10 juillet dernier Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, a assoupli les restrictions de circulation dans les agglomérations où les seuils de pollution ne sont pas dépassés. « Aujourd’hui, sur les 43 villes identifiées, seules 5 seules cinq agglomérations restent dans le calendrier de restriction de la circulation prévu lors du déploiement des Zones à faibles émissions (ZFE). »

2023 est aussi pour Fleximodal l’année de lancement de son triporteur. « C’est notre dernier né.  Il pèse 70kg, est entièrement écoconçu et de fabrication 100% française. Sa position et plus confortable. Ce sera notre relais de croissance pour les mois à venir, d’autant que 2023 s’avère plus complexe que 2022 du fait d’un manque de visibilité. », conclut le dirigeant dont l’entreprise est membre du réseau Cygo porté par le pôle de compétitivité ID4Mobility et administrateur des Boites Vélo France, tout en prenant part aux travaux de normalisation.

Découvrir Fleximodal


Les partenaires du projet LDK
Le projet LDK a été initié et est coordonné par Twinswheel, fabricant de droïdes logistiques, implanté à Cahors en Région Occitanie. La Métropole de Montpellier conduira la transformation de
tramways pour le transport de marchandises, puis leur exploitation via leur opérateur TAM.
L’entreprise de livraison montpelliéraine Services Ecusson Vert (SEV) assurera les livraisons lors des phases d’expérimentation. La coopérative Oc’Consigne de réemploi de contenants en verre
profitera du projet pour tester différents leviers d’optimisation de la collecte des contenants.
La Société Fluviale de Logistique (SFL) vise à optimiser les phases de chargement/déchargement d’une péniche via l’intégration d’un robot de manutention de palettes. La péniche sera exploitée
sur Lyon.
Le laboratoire OPAL Research étudiera la gouvernance et les modèles économiques adaptés à cette logistique multimodale. Il mènera également l’évaluation des expérimentations et de leurs impact

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