Avoir 100 ans et rester dans le vent ! Pari réussi pour l'entreprise Le Minor qui vient d'être sacrée Entreprise du Patrimoine Vivant, une labellisation nationale qui récompense l'excellence des savoir-faire français. "Une fierté", pour Sylvain Flet et Jerôme Permingeat, associés et co-dirigeants de cette pépite qu'ils ont reprise en 2018. "Ce label traite de patrimoine, et c'est bien cela qui est en jeu dans la mission que nous nous sommes donnés en redéveloppant Le Minor : continuer à créer des vêtements désirables, durables et éternels, en maintenant en France des savoir-faire textiles traditionnels."
« Depuis 2018 et la reprise de la maison Le Minor, nous cherchions à consacrer de la plus belle manière possible les savoir-faire à l’œuvre dans nos ateliers, ainsi que le statut unique de marque fabricante historique. Il existe plusieurs labels, textiles ou non, mais aucun ne résume aussi bien notre combat pour le maintien de nos savoir-faire qu’EPV », indique Sylvain Flet, co-directeur de Le Minor. Après une année de démarches (dépôt d’un dossier, suivi d’un audit des ateliers et passage devant une commission d’attribution interne à l’institut national des métiers d’art), le Graal est atteint : la bonneterie morbihannaise, connue et reconnue pour la fabrication de vêtements en maille et la réhabilitation du Kabig notamment, entre dans le cercle prisé des entreprises françaises récompensées pour l’Excellence et l’Unicité de leur savoir-faire.
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Fabrication française et emplois locaux
Chez Le Minor, la chaîne de valeur est entière : depuis la réception de fil en pur coton ou en pur laine, jusqu’à la livraison d’un vêtement en maille ; et les emplois totalement déployés dans les ateliers guidélois. « Depuis 2018, nous avons créé 40 emplois en tricotage et confection », soulignent les co-dirigeants qui ont également intégré un cursus de formation en interne. « Il faut compter trois ans d’apprentissage avant de gagner la qualité et la rapidité d’exécution requises. Au sein de l’atelier, nous développons des savoir-faire particulièrement rares comme le remaillage, un geste réservé à l’industrie du luxe, et le tricotage d’un jersey de coton lourd sur une machine des années 60 unique en France« , complètent les associés, tombés sous le charme et le défi de perpétuer cette industrie locale au rayonnement international.
En 2022, la bonneterie Le Minor, qui emploie actuellement 72 personnes, a réalisé 4 millions d’euros de chiffre d’affaires. Elle vise 4,5 millions d’euros en 2023, grâce notamment au plébiscite que la marque connait au Japon. « La fabrication 100% française favorise notre positionnement Premium », indique Sylvain Flet, à la conquête de nouveaux marchés. Le label EPV vient renforcer l’identité de cette marque centenaire, et l’inscrit davantage dans la pérennité.
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