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En pleine levée de fonds, Eizhy (22) entend conquérir d’autres régions avec sa litière 100 % végétale pour chats

Les litières pour chats représentent 3,5 % des déchets ménagers  en France. Or, ce sont
principalement des déchets non valorisables, issus des litières minérales. Pour inverser cette tendance, Typhaine Fox et ses deux associés ont fondé en 2020, dans les Côtes d’Armor, Eizhy. L’entreprise transforme des déchets végétaux délaissés (fougères, landes, paille de colza…) récoltés localement en litière végétale pour petits animaux, 100 % compostable. Après deux années consacrées à la  R&D et la mise au point du process industriel, la commercialisation a démarré démarrer courant 2022. Le potentiel est immense sur un marché national de la litière qui pèse 350 millions d’euros dont 250 millions uniquement pour les chats.  En pleine levée de fonds, avec le soutien de Novapuls, la cheffe d’entreprise entend dupliquer son modèle dans d’autres régions.

Thyphaine Fox a cofondé Eizhy en 2020, à Hénon dans les Côtes d'Armor
Thyphaine Fox a cofondé Eizhy en 2020, à Hénon dans les Côtes d'Armor

« C’était dans les cartons et dans la tête depuis 2018, mais l’aventure n’a démarré qu’en 2020, lors de mon retour sur ma terre natale,  les Côtes d’Armor. » Après 15 années passées Chez Leroy Merlin, en charge du  développement et la recherche de fabricants locaux  pour ramener la production en Europe, Thiphaine Fox prend la mesure  de l’importance de la relocalisation et de l’économie circulaire. « Lors d’un séjour en Angleterre j’ai découvert une entreprise qui fabriquait des bûches compressées à partir de fougères ».  Très vite, elle pense à importer le concept en Bretagne et créée avec deux associés , Albert Garness et Barry Smith, Eizhy. Nous sommes en 2020, à Hénon, près  de Lamballe. « Notre premier objectif était de fabriquer de l’agro pellets à  partir de fougères. En partenariat avec les réserves naturelles d’Erquy et Perros-Guirec, nous avons cherché à  identifier quelles matières nous devions faucher pour développer la biodiversité. On a trouvé des Fougères mais aussi des ajoncs, des genêts, des graminées. Cette lande, trop herbacée,  avec un taux de cendre trop important  n’était pas compatible  avec du granulé de chauffage. »

 

La France compte 15 millions de chats

Ce premier déboire amène les trois associés à se tourner vers le marché de la litière pour petits animaux avec un pouvoir tout aussi absorbant que les litières végétales et compostable. « On a complété la production avec de la paille de colza que nous fournissent les agriculteurs alentours. Notre métier, c’est de connaître notre matière pour savoir comment la valoriser et la transformer. Toujours avec l’idée de se lancer dans une activité respectueuse de l’environnement, nous avons créé Litzhy, une marque de litière destinée aux chats mais aussi aux lapins et autres hamsters. » La France compte 15 millions de chats qui génèrent à eux seuls 3,5% des déchets ménagers. «  Cela représente 200 KG par chat et par an, sachant que 90% de ces litières contiennent encore des déchets ultimes. » Dans ce contexte et au regard d’une taxe ménagère qui ne cesse de croître, la litière végétale enregistre aujourd’hui  une croissance à deux chiffres. 

 

150 à 200 tonnes de matières transformées en année 1

Les années 2021 et 2022 ont été consacrées à l’industrialisation du process de transformation, à partir de machines conçues en interne. «  Nous sommes les seuls en Europe à fabriquer des litières végétales à partir de déchets végétaux délaissés», poursuit Typhaine Fox installée avec son frère , François Bodin, sur une friche industrielle de 3 000 m². La commercialisation a démarré courant 2022 et s’accélère depuis. «  En 2023, nous tablons sur 150 tonnes à 200 tonnes de matières transformées. »  Première cible : les 500 éleveurs de chats bretons , mais aussi les petits élevages et les pensions félines. «  Nous démarchons aussi les éleveurs, les animaleries et certains types de réseaux de distribution qui jouent la carte du local. Nous les sensibilisons au fait qu’il ne faut pas mettre beaucoup de litière végétale, 1 à 2 cm suffisent, contre à 5 à 10 cm pour les litières minérales.» Les  matières (landes) sont ramassées dans un rayon de 80 km maximum auprès de réserves naturelles. Pour la paille de colza, Eizhy se fournit auprès d’agriculteurs situés dans un rayon moyen de 15 km.

La prochaine étape c’est la levée de fonds . « Nous préparons le développement multi-local de notre modèle. L’objectif est de conquérir d’autres régions car il n’y aurait pas de sens à produire sur place pour ensuite faire circuler des camions sur des centaines de kilomètres. Avec Novapuls , nous préparons une levée de fonds avec un objectif de  350 000 euros», conclut la dirigeante qui vient de remporter le prix Gustave Grand Ouest pour son innovation, dans le cadre de la foire de Nantes.

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