
« L’impact du changement climatique sur notre activité est bien réel . Si on ajoute l’envolée du prix du gasoil ces derniers mois ( GNR : 0,126 €/l) et l’extrême inconfort dû au bruit du moteur, je suis convaincu qu’il nous fait trouver une solution décarboné pour nos bateaux. C’est ce qui me motive à m’impliquer dans le projet », déclarait Stéphane Salardaine, Président du Comité Régional Conchyliculteurs de Bretagne Nord, à l’occasion de lancement du projet Estebam (pour Étude d’une Solution pour la Transition Énergétique d’une Barge Amphibie Mytilicole) en janvier dernier à Hillion (22). Egalement patron d’une exploitation myticole , il a mis à disposition des ingénieurs en charge de l’étude une barge pour valider le rétrofitage avec un moteur hydrogène. Aujourd’hui, une barge amphibie neuve diesel coûte 500 K€.
Un moteur à combustion hydrogène
Le « rétrofit » d’une barge mytilicole amphibie consiste à intégrer un moteur à combustion interne hydrogène non polluant, en remplacement d’un moteur diesel. Le résultat de ce travail a donné lieu , vendredi 5 juillet, à une première démonstration grandeur nature, en baie du Mont-Saint-Michel, en présence des acteurs concernés, à savoir la CCI des Côtes d’Armor, CMV Amphibie, le cabinet d’architecte naval Pierre Delion, Europe Technologies/CIAM et le Comité Régional de Conchyliculture de Bretagne Nord (CRCBN). La barge a effectué ses premiers tours de roue, équipée d’un moteur thermique hydrogène conçu par l’Italien Dumarey et installé sur place par le chantier CMV Amphibie et CIAM. Les étapes à venir sont la mise à l’eau du bateau, à l’étude auprès des autorités compétentes, pour aboutir ensuite au développement et à l’industrialisation de barges mytilicoles fonctionnant à l’H2 et évitant ainsi les émissions de CO2. En Bretagne Nord, une soixantaine d’unités travaillent à raison de 4 à 5 h par marée (70 l de gasoil/h).
La Région a par ailleurs financé une 2nde opération dans le cadre de ce même appel à projets : le projet PILOTHY, porté par l’Interprofession du Port de Concarneau (IPC). Il s’agit, là aussi, d’accélérer la décarbonation des navires de pêche, via l’intégration d’une pile à combustible H2 à bord d’un bateau existant. Y sont associés les armateurs et les entreprises de l’IPC : Barillec Marine, Piriou Ingénierie, Coprexma, Méca Diesel, Semim et Marinelec Technologies.