Croissance

En Bretagne, la filière nautique monte en puissance

Avec près de 5 000 km de linéaires côtiers, soit environ un quart du linéaire en France (métropole + outre-mer), la Bretagne permet toutes les pratiques de sports nautiques. Pour autant ce n’est que récemment, dans les années 1970, qu’une filière a émergé pour rassembler aujourd’hui près de 2 500 acteurs répartis dans 4 secteurs : (sports nautique, ports de plaisance, course au large et événementiel, industrie services et commerce). Un nombre en hausse de 20% qui génère plus d’1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires, soit un bond de 49% en presque 10 ans. Tous ces chiffres et bien d’autres reflètent le développement spectaculaire de la filière. Ils ont été dévoilés, ce jeudi 24 avril, par la Région Bretagne et Bretagne Développement Innovation (BDI), à l’occasion de la première édition du Nautique de Saint-Malo*.
V.Maignant
La Bretagne compte 55 000 places de bateaux dont 52% sur ponton

« C’est une étude unique**, car le nautisme regroupe des activités plurielles avec près de 2 500 acteurs et environ 10 000 emplois. Entre 2016 et 2025 ces derniers ont cru de 40% pendant que le chiffre d’affaires bondissait de 49 % à 1,57 Md €, déclare Anne gallo, vice-présidente de la Région Bretagne, en charge du Tourisme, nautisme, patrimoine et canaux. En quelques années, la filière nautique est devenue un secteur de première importance en Bretagne, avec des enjeux sociaux, environnementaux et économiques extrêmement forts ». De fait, au regard des chiffres publiée dans l’étude sur la filière nautique en Bretagne, celle-ci concentre aujourd’hui un quart de l’activité nautique française en chiffre d’affaires, deux-tiers des acteurs et un quart des immatriculations de bateaux.

 

Les sports nautiques, une particularité bretonne

« Cette filière, à l’échelle de l’histoire maritime de la Bretagne est toute récente et remonte aux années 1970« , rappelle Jean Kerhoas, président de Nautisme en Bretagne, une association qui a vu le jour il y a 30 ans en vue de promouvoir les sports nautiques. Il faut dire qu’avec 5 000 km de côtes découpées proposant de multiples plans d’eaux, un climat tempéré et un régime de vents, la Bretagne offre des conditions idéales. L’étude dénombre plus de 700 prestataires nautiques, un nombre en hausse de 10% depuis 2016 et une quarantaine d’activité différentes proposées. Dans le top trois figurent le canoë-kayack, le stand-up paddle et le voilier de croisière.

La Bretagne est aussi la région de France où, au travers en particulier des activités nautiques scolaires et des classes de mer, la découverte des sports nautiques et de l’environnement maritime est le plus inscrit dans la scolarité des jeunes. « Chaque année 190 000 élèves bretons grâce, au financement apportés par les collectivités locales et territoriales, pratiquent le nautisme scolaire. Par ailleurs, la Sailing vallée qui va de Lorient à Concarneau, en s’appuyant sur des compétiteurs d’exception formés sur nos bases nautiques, est devenue la référence mondiale de la course au large. » La voile de compétition concentre à elle seule 301 teams de courses et 3 000 emplois.

55 000 places de bateaux dont 52% sur ponton

La plaisance, au travers de ses 53 ports, constitue aussi une activité nautique majeure. « Sont considérés comme ports structurants, les ports de plaisance proposant plus de 200 places sur ponton et à quai ou au moins 40% de places sur ponton ou sur bouée et disposant d’un certain niveau d’équipements pour les plaisanciers », précise Michaël Quernez, président de l’Association des Ports de Plaisance de Bretagne (APPB). Née en 1992, l’association représente tous les ports de Bretagne. « Nous proposons 55 000 places dont 52% sur ponton. Aujourd’hui l’enjeu, n’est pas la création de nouveaux ports mais plutôt leur développement. Nous privilégions une gestion dynamique des places de manière à pouvoir accueillir un plus grand nombre bateaux. On développe également l’activité sur les canaux et les bassins intérieurs en travaillant à l’échelle des bassins de navigation. » Autre enjeu : la certification. Aujourd’hui, la Bretagne compte 24 ports labellisés « ports propres » dont 4 ont obtenu le Pavillon bleu, un label environnemental et touristique international. « On est en train de rattraper notre retard par rapport à la région Sud. »

 

Enfin, le secteur Industries, commerces et services nautiques représente de loin le secteur le plus important. Il regroupe 80% des emplois de la filière nautique dans son ensemble, un nombre multiplié par deux en 10 ans et 87% du chiffre d’affaires global généré soit 1,36 milliard d’euros (+56 % en 10 ans). Le secteur compte par ailleurs près de 1 500 entreprises dont une grande partie concentrée en Bretagne sud. « L’objectif de ces entreprises n’est pas tant de grossir que de consolider leur activité, sortir de nouveaux produits et faire face aux enjeux de décarbonation », conclut Arnaud Cacquevel, en charge de la filière nautique au sein de BDI.

 


*Loïc Escoffier, parrain de la première édition du Nautique de Saint-Malo, du 24 au 27 avril 2025

**L’étude réalisée par BDI s’appuie notamment sur une enquête en ligne menée entre avril et septembre 2024  à laquelle 400 acteurs  du nautisme en Bretagne ont répondu

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