
Aujourd’hui, la part de l’électricité dans la consommation d’énergie finale en Bretagne s’élève à 30% dont 2/3 issus des énergies renouvelables. L’objectif d’EDF Renouvelables (30 personnes en Bretagne) est de multiplier par sept cette production à l’horizon 2040 en poursuivant à la fois le repowering de ses parcs éoliens et le développement des centrales solaires. « Concernant l’éolien terrestre, huit chantiers de renouvellement ou repowering sont prévus en Bretagne d’ici à 5 ans, indique Perrine Le Saint, Responsable régionale. Ils permettront, à terme, de produire localement l’équivalent de la consommation électrique annuelle de 180 000 habitants. Il s’agit de remplacer les éoliennes en place par des éoliennes nouvelle génération, plus performantes. »
Des éoliennes nouvelle génération
A l’image du parc de Kergrist en Morbihan où 11 éoliennes ont été remplacées par 7 nouvelles machines, permettant de tripler la production totale du parc. Son inauguration aura lieu au printemps prochain. En Ille-et-Vilaine, c’est le parc de la Noé-Blanche qui entre dans la phase de renouvellement de ses 5 éoliennes. « Là encore, nous allons multiplier par trois la production. De manière à réduire l’impact visuel, ces nouvelles machines mesurent 90 mètres en bout de pale contre 120 mètres au paravent. » La Bretagne est une des premières régions en France à s’être lancée dans l’éolien terrestre et les zones restantes, susceptibles d’accueillir de nouveaux projets, sont désormais restreintes.
Dans ce contexte, EDF Renouvelables s’intéresse de près à l’éolien en mer et notamment aux projets prévus en Bretagne sud. Cette ambition récente s’est traduite par l’installation, en 2024, à Lorient, d’une nouvelle agence. En parallèle, la filiale d’EDF poursuit le développement de ses parcs solaires, au nombre de deux aujourd’hui en Bretagne d’une puissance de 5 MW. « Il s’agit d’équiper des terrains dégradés comme au Folgoët (29) où l’autorisation vient d’être obtenue. A Kerambris (29) un autre projet solaire permettrait d’offrir une seconde vie à une partie du site du pôle déchet de Fouesnant. Enfin, en matière d’agrivoltaisme, maintenant que le cadre est posé, nous allons travailler avec les agriculteurs. »
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Une dizaine de réseaux de chaleur exploités par Dalkia
Si la Bretagne est relativement bonne élève avec un mix énergétique qui repose majoritairement sur des ressources renouvelables, le bois énergie principalement, mais aussi les énergies éoliennes, hydrauliques et solaires, les ressources de récupération via la géothermie, la valorisation des déchets et la production de biogaz par méthanisation restent encore très faibles. Selon l’Ademe, elles ne couvrent que 14,5 % des 76 Twh consommés annuellement sur le territoire. EDF, via sa filiale Dalkia tente de rattraper le retard. « Le développement de l’électrification des usages nous obligent à investir dans de nouvelles solutions techniques » souligne Pierre Montlivault, Directeur de Dalkia en région Ouest. Parmi elles : les solutions de récupération de la chaleur issue des déchets, des eaux usées ou des process industriels. La région compte une centaine de réseaux de chaleur mis en marche, pour la moitié d’entre eux, depuis 2010 Une dizaine d’entre elles sont exploitées par Dalkia et dix autres projets seraient à l’étude. Toutefois, leur avenir dépend aussi du budget alloué à l’Ademe. « Sans le fond chaleur, nous serons freinés dans nos projets, alors même que la chaleur représente la moitié de la consommation d’énergie en Bretagne. C’est aussi la 1ère cause des émissions de gaz à effet de serre. Les réseaux de chaleur sont donc au cœur du double défi de la transition écologique. »
22 000 Rennais chauffés grâce à la centrale biomasse de la Bintinais
La centrale de cogénération biomasse au sud de Rennes, certifiée ICPE, en est une parfaite illustration. Mise en production en 2013 via un investissement total de 45 M€, elle chauffe 11 000 logements, soit 22 000 habitants. La biomasse utilisée (115 800 tonnes en 2024) provient d’un périmètre moyen de 55 km et est issue à 80% des forêts. « Avec 28 200 tonnes de CO2 évités en 2024 et 68 GWh produits par an, cette centrale est arme de de déconstruction massive du gaz fossile. » La Ville de Morlaix a également signé un contrat de performance énergétique sur les bâtiments communaux pour
Réaliser 18 % d’économie d’énergie et éviter plus de 1 700 tonnes de CO2 par an. Galliance et Euralis, font aussi partie des acteurs bretons engagés avec Dalkia pour la mise en place de solutions de récupération d’énergies. Enfin, dans l’industrie agroalimentaire, la filiale d’EDF travaille aux côtés de Guyot Energies qui avec Even s’est lancé dans la construction d’une chaufferie biomasse vapeur qui fournira 70 % de l’énergie de son usine costarmoricaine de Créhen. Alimentée par du bois en fin de vie, elle devrait permettre une réduction de 50 % des émissions de CO2 à l’horizon 2025. « Nous allons exploiter cette installation. » D’autre solutions se déploient comme les pompes à chaleur haute performance pour des bâtiments de type chaufferie collective. On les utilise notamment pour valoriser la géothermie dite de surface (nappes moins profonde). Cette énergie verte est présente partout en Bretagne et produit de la chaleur mais aussi du froid
« La décarbonation n’est plus un enjeu mais une réalité, partout sur le territoire y compris sur les îles, poursuit Jean-Philippe Berton, Directeur de l’Action régionale d’EDF en Bretagne. D’ici 2026, l’île de Sein produira 60% de son électricité et sur Molène, en 2025, ce sont près de 2M€ que nous allons investir, notamment dans l’achat d’un terrain pour la construction de locaux batteries et l’achat de batterie même (projet Impluvium). Notre capacité d’action et d’impact pour un avenir énergétique neutre en CO2 se déploie dès maintenant, pour tous ». Plus de 300 personnes vont être embauchés en 2025 au sein des différentes filiales du groupe en Bretagne. Et ce , après 400 recrutements opérés en 2024.
Chiffres clés EDF en Bretagne
3070 salariés