En Bretagne, alors que l’inflation recule, l’activité économique s’essouffle

42,5 % des patrons bretons enregistrent une baisse de leur chiffre d'affaires au premier semestre 2024. Ils ne sont que 23% à faire part d’une augmentation. Cette tendance baissière touche tous les secteurs sauf l’industrie qui contrairement au niveau national résiste bien. Dans les mois à venir on se préparerait à une sortie progressive de l’inflation « sans observer de récession », relève la Banque de France qui présentait, ce mardi 9 juillet, aux côtés de la CCI Bretagne, sa dernière enquête de conjoncture. Si les perspectives pour le second semestre 2024 se révèlent pour l’une et l’autre plutôt encourageantes, elles pourraient être assombries en fonction des orientations du futur gouvernement.
CCI Bretagne
42,5% des patrons bretons ont observé une diminution de leur chiffre d’affaires sur cette 1ère partie de l’année, soit près de 4 points de plus qu’il y a 6 mois.

En Bretagne, contrairement aux autres secteurs, l’industrie résiste bien. « Alors qu’elle fléchit au niveau national l’activité industrielle s’est bien comportée en juin, analyse Hervé Mattei, Directeur de la Banque de France en Bretagne. Cette tendance, dans l’ensemble positive, s’observe depuis un an et tient dans la bonne tenue des industries agroalimentaire, électronique et de Défense. Elle devrait se poursuivre en juillet. » Si les stocks sont à un niveau normal, la Banque de France pointe néanmoins, à la fin juin dans l’industrie, des carnets de commande « dans une situation nettement anormale par rapport aux douze derniers mois. » La raison tiendrait dans l’annonce de la dissolution, le 9 juin 2024.  Ce fort recul pourrait avoir des répercussions à la rentrée prochaine.

Les services marchands et le bâtiment en recul

Dans les services marchands et le bâtiment, les six premiers mois marquent un recul des activités. Une météo défavorable et un « phénomène JO » ont pénalisé les activités liées au tourisme. Cette tendance devrait se poursuivre en juillet, à l’exception du secteur information et communication. Le bâtiment connait lui aussi un 1er trimestre 2024 en retrait mais repart à la hausse en juin : « Dans ce secteur, la Bretagne fait moins bien qu’au niveau national avec des carnets de commandes là encore en dessous de la normale et des prix de devis orientés à la baisse. C’est le second oeuvre qui tire l’activité alors que le gros œuvre continue de souffrir. »

 

Baisse des indicateurs au premier trimestre 2024

Une baisse d’activité dans une contexte économique qui se tend : c’est aussi ce qui ressort de l’enquête semestrielle de la CCI Bretagne, réalisée en ce début juin auprès d’un échantillon représentatif de 1 581 chefs d’entreprise. Sur ce premier semestre 2024, 42,5 % des patrons bretons enregistrent une baisse de leur chiffre d’affaires au premier semestre 2024 quand seulement 23% font état d’une hausse. Un an plus tôt, ils étaient respectivement 36 % et 25 %. « Le fléchissement de l’inflation et la baisse des taux d’intérêt n’ont pas encore produit d’effet sur l’activité, relève Jean-Pierre Rivery, président de la CCI Bretagne. L’indicateur de l’emploi, jusqu’alors épargné, marque aussi le pas. Il perd 5 points pour s’établir à un solde d’opinion de -8, preuve d’un durcissement de la conjonc­ture économique. » Dans ce contexte, 45,7% des patrons bretons déplorent une baisse de rentabilité ce semestre contre seulement 12,3% une hausse. Cette fragilité les pousse à reporter leurs investissements.

 

Recul de l’inflation et reprise de la croissance dans les mois à venir

« Pour autant, les perspectives sur le second semestre 2024 sont plus encourageantes. La baisse progressive de l’inflation et des taux d’intérêts, une meilleure maîtrise des coûts de l’énergie et la perspective d’une relance de la consommation redonnent de l’optimisme à certains dirigeants », poursuit Jean-Pierre Rivery.  En effet, ils sont 16,2% à prévoir une hausse de leur chiffre d’affaires, contre 11,1% il y a six mois. Cette reprise de l’activité, combinée à une baisse de l’inflation, pourrait également avoir un effet positif sur leur rentabilité.

 

« Malgré les chocs majeurs (hausse de l’énergie et guerre en Ukraine) les atouts de la France sont solides et le tissu productif résiste, souligne pour sa part Guillaume Richet Bourbousse, directeur de l’Observatoire des entreprises à la Banque de France. On assiste à une décélération de l’activité mais les taux de marge résistent.  Si au cours de l’année 2023 les entreprises se sont endettées, elles ont dans le même temps renforcer leurs capitaux propres et par la même le passif de leur entreprise. Au global, le pays garde une grande capacité à créer et à se rénover et le système financier continue de soutenir l’économie réelle » conclut-il.

Dans ses projections macro-économiques de juin 2024, la Banque de France anticipe une sortie progressive de l’inflation, passant de 5,7 % en 2023 à 1,7 % en 2025-2026, sans récession, accompagnée d’une reprise notable de la croissance en 2025 puis 2026 à +1,5% et +1,6%.

 

Découvrir l’enquête de conjoncture de la CCI Bretagne sur le 1er semestre 2024 

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