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Emploi. Kerlys recrute une centaine de personnes pour préparer la saison des légumes

De la fourche à la fourchette. Seule conserverie de légumes au sein du groupe Agromousquetaire, l'entreprise Kerlys à Locoal-Mendon (56) prépare la haute saison, et le doublement de son effectif pour la couvrir. Solide avec un chiffre d'affaires de 70 millions d'euros, sécurisée grâce à un approvisionnement en direct auprès de 500 agriculteurs français (et en majorité bretons), modernisée avec l'automatisation généralisée de ses lignes de production et de certains points de contrôle, engagée en faveur de la souveraineté alimentaire et de l'économie circulaire, l'industrie légumière semble avoir tout pour plaire. Et pourtant, depuis un an, les recrutements se complexifient. Mobilité, logement, formation, la direction sort des sentiers battus pour trouver des solutions. Dernière en date, la participation à l'Escale métiers IAA, organisée mardi 21 mars dans plusieurs entreprises de la filière en Morbihan.

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Patrick Le Solliec, directeur du site de production Kerlys, conserverie de légumes du groupe Agromousquetaires.

L’usine Kerlys fait depuis longtemps partie du décor des abords de la ria d’Etel. Construite en 1976 sur la commune de Locoal-Mendon, ses bâtiments bordent la voie départementale qui relie Belz à Auray. Passée en 2000 dans le groupe Agromousquetaire, la conserverie met en boite 40 000 tonnes de légumes frais chaque année : des carottes aux petits pois, des épinards aux salsifis en passant par les haricots verts et les pommes de terre. Ce matin-là, les salsifis, déposés en tas à l’extérieur de l’usine, attendaient d’être transformés, pendant que des milliers de pommes de terre roulaient et tressautaient sur les tapis dans le but d’être (dans l’ordre) lavés, épluchés, conditionnées, stérilisées puis étiquetées.

Sur ce site de 12 hectares, bordés de champs, l’usine déploie 25 000 m² de bâtiments sous lesquels roulent des centaines de mètres de tapis. L’espace intérieur est densifié par une succession de machines aux fonctions enchainées : du premier bain de lavage au sertissage de la boite, les légumes ne quittent pas les lignes automatisées de production. Les opératrices et opérateurs de production agissent à des points clés du process : la préparation des légumes, leur tri qualifié, le dosage des boites, le sertissage, la stérilisation. Ils sont plus nombreux à se croiser sous le hangar de stockage où les chariots et transpalettes exécutent des chorégraphies maîtrisées.

15% de croissance de production

Chaque année, plus de 100 millions de boites (conserves et bocaux) sont produites ici, soit 70 000 tonnes de produits finis. « 80% de notre production alimentent les magasins du groupe Intermarché« , précise Patrick Le Solliec, directeur du site Kerlys. Ces dernières années, la conserverie enregistre une hausse de 15% de ses volumes produits, et projette « 25% de croissance additionnelle dans les cinq ans à venir« . Le végétal a la cote, « et le légume est un produit sympa à valoriser« , souligne le directeur qui affiche une expérience aguerrie et diversifiée dans cette filière.

Diversification de la production avec une gamme bio et une autre Zéro résidus de pesticides garanti ; Innovation continue avec l’élaboration (en interne) de nouvelles recettes de légumes cuisinés ; Modernisation de l’outil avec une capacité d’investissement estimé à un million d’euros par an pour l’optimisation du parc machine et de la performance industrielle ; Adaptation et révision des process pour identifier et réaliser des économies d’eau substantielles. « Grâce au programme Ecod’O que nous avons rejoint rapidement, nous avons pu diagnostiquer et réaliser 10% d’économie sur nos consommations d’eau », relève Patrick Le Solliec qui attend impatiemment les prochaines directives du gouvernement en faveur de la réutilisation des eaux usées traitées (REUT/REUSE). Pour son fonctionnement, l’usine de Kerlys consomme plus de 300 000 m3 d’eau chaque année. Avec l’autorisation attendue sur cette REUSE, elle pourrait marquer une économie supplémentaire de 30%. « Nous avons d’ores et déjà étudié les nouveaux process à mettre en place pour y arriver », précise le directeur qui déjà applique le réemploi des déchets de légumes (30% sur une tonne de légumes transformés) qui sont envoyés pour une partie vers l’alimentation animale et pour l’autre comme amendement des sols agricoles.

Recruter, former, accompagner

Reste un levier à actionner, et qui se complique d’année en année : le recrutement de nouveaux opérateurs pour parer les pics d’activité qui s’étalent d’avril à mi-octobre dans ce secteur d’activité. 170 personnes travaillent en permanence chez Kerlys. L’effectif grimpe à plus de 300 au plus fort de la saison (celle des haricots verts d’août à octobre). « Chez Kerlys, on a à coeur de bien former. Chaque nouvel arrivant est accueilli et accompagné sur son poste de travail par un collaborateur expérimenté, un tuteur », explique Patrick Le Solliec.

Pour ce début de saison, l’entreprise cherche 70 nouvelles personnes. Pour y arriver, elle a décidé de participer à l’Escale métier spéciale IAA organisée par la CCI du Morbihan et Pôle Emploi, en partenariat avec la région Bretagne. Ce mardi 21 mars, Kerlys ouvre ses portes et ses ateliers pour attirer et convaincre de futur(e)s opérateurs et opératrices de production à rejoindre la cadence des légumes.

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