Attractivité

Economie bretonne. Un premier semestre 2023 assez plat mais des éclaircies pour la période à venir

La récession envisagée il y a un an pour le 1er semestre 2023 n’a pas eu lieu.  C’est une bonne nouvelle pour l’économie bretonne. Pour autant, la croissance est restée très faible, +0,1 %, et les premiers signes de ralentissement dans le secteur du bâtiment, sont apparus. Concernant les mois à venir, les directeurs régionaux de l’Insee et de la Banque de France ainsi que le président de la CCI Bretagne et la présidente de l’Ordre des experts comptable en région se montrent plus optimistes avec un niveau d’inflation qui repasse sous la barre des 5%, une visibilité qui se normalise, des investissements qui remontent même si l’emploi montre des signes de fléchissement.

De g à d : Carole Pautrel-Glez, Pdte Experts-comptables Bretagne, Herév Mattei, Dteur Banque de France Bretagne, Jean-Pierre RIvery , Pdt CCI Bretagne et  Eric Le Sage, Dteur Insee Bretagne
De g à d : Carole Pautrel-Glez, Pdte Experts-comptables Bretagne, Herév Mattei, Dteur Banque de France Bretagne, Jean-Pierre RIvery , Pdt CCI Bretagne et Eric Le Sage, Dteur Insee Bretagne

Après avoir atteint un plateau à 6%, l’inflation devrait refluer à 4,4 % en France d’ici la fin de l’année. « La baisse des prix du pétrole et de l’alimentation explique en grande partie ce recul, souligne Eric Lesage directeur régional de l’Insee Bretagne. Par ailleurs, l’activité est restée porté par le secteur tertiaire et on a vu apparaître, dès le 2e trimestre 2023, un recul de l’emploi dans la construction, phénomène qu’on n’avait pas observé depuis 2016. » Dans ce contexte, l’Insee a revu ses prévisions à la hausse : « L’année dernière on prévoyait une récession. Elle n’est pas venue. Les prix à la consommation des produits alimentaires (hors frais), pourraient ralentir nettement, d’ici la fin de l’année. »

Le gros-oeuvre en fort recul

En Bretagne l’industrie a plutôt bien résistée au cours du 1er semestre à l’exception des secteurs lait et viande dans l’agroalimentaire. Si le secteur des services reste dynamique, les prix augmentent moins vite et des tensions sur les trésoreries apparaissent notamment dans l’ingénierie. Les perspectives pour les travaux publics restent orientées à la hausse jusqu’à la fin de l’année du fait de la révisions de nombreux réseaux de canalisations, le déploiement de la fibre et des équipements en lien avec les infrastructures énergétiques (prises électriques).  « Pour le bâtiment, c’est plus compliqué, poursuit Hervé Mattei, Directeur de la Banque de France en Bretagne. Les carnets de commandes sont en baisse. La réduction d’activité touche principalement le gros œuvre en lien avec la baisse du nombre de logements neufs (plus forte en Bretagne que dans le reste de la France). Cependant, elle est compensée par le dynamisme du second œuvre qui ne faiblit pas. On assite malgré tout à une petite récession dans ce secteur. C’est un retour à la normale après une période de croissance continue exceptionnelle. »

Les recrutements s’essouflent

Concernant l’emploi, si 50% des entreprises bretonnes interrogées par la banque de France manquent toujours de main d’œuvre, ce nombre est en retrait par rapport à il y a un an. L’emploi salarié devrait continuer à ralentir dans les mois à venir mais la Bretagne conserve l’un des taux de chômage le plus faible des régions françaises à 5,7% juste derrière les Pays de la Loire à 5,6%.  « En matière de défaillance d’entreprises, nous n’avons toujours pas retrouvé le niveau d’avant 2019. Le mur des défaillances envisagé n’est pas arrivé. Ce sont les plus petites entreprises de 0 ou 1 salarié qui sont majoritairement concernées, leur nombre de créations ayant cru de manière exceptionnelle ces trois dernières. On revient à une situation normale. »

L’industrie manufacturière, l’hébergement et la restauration portent la croissance

Ce faible taux de chômage freine la croissance de certains secteurs d’activité à l’image des experts comptables de Bretagne. « Les fonctions supports des entreprises ont du mal à attirer, pointe Carole Pautrel-Glez, Vice- présidente de l’Ordre des experts comptables en Bretagne avant d’enchaîner : « sur un échantillon de 30 000 TPE-PME bretonnes, entre le 1er trimestre 2022 et le 1er trimestre 2023, les chiffres d’affaires ont progressé en moyenne de 3, 7 % (inflation non prise en compte). C’est 0,7 % au-dessus de la moyenne nationale et ça positionne la Bretagne tout en haut du classement des régions. » Les secteurs qui portent cette dynamique sont principalement l’industrie manufacturière, avec une hausse moyenne des chiffres d’affaire sur un an de 5,7%, « soit 11 trimestres d’évolution positive » et l’hébergement et la restauration, +10,7%. « Par contre, nous avons une vraie inquiétude sur la baisse de fréquentation des grandes villes bretonnes, suite aux différents évènements des derniers mois. D’ailleurs, en un an, le commerce de proximité enregistre une baisse moyenne de 0,44 % de son chiffre d’affaires et ce malgré l’inflation. »

Les investissements remontent au second semestre

Pour la CCI Bretagne, les indicateurs sont globalement en baisse pour le 1er semestre 2023 (54 000 entreprises interrogées). « La chute de la consommation des ménages liée à l’inflation se fait sentir, rapporte Jean-Pierre Rivery, président de la CCI bretagne. Aucun secteur n’est épargné, mais les plus petites entreprises sont les plus touchées. » La rentabilité des entreprises se stabilise aussi à un niveau très bas. « C’est particulièrement vrai dans la construction qui enregistre un solde d’opinion en baisse de 8 points par rapport à la période précédente. Par ailleurs tous secteurs confondus, les investissements ont été impactés ces six derniers mois. » Cependant, la CCI Bretagne entrevoit, elle aussi des signes d’amélioration d’ici la fin de l’année avec un indice de confiance qui remonte de 0,3 points. « Surtout, les investissements, même s’ils restent bas, devraient s’améliorer. C’est indispensable pour gagner en productivité et pallier la baisse des recrutements. »

La relocalisation, désormais un enjeu pour les entreprises

Autre satisfaction :  8 entreprises bretonnes sur 10 interrogées affirment être en faveur de la relocalisation de certains achats.  « Leurs motivations sont diverses. Elles veulent soutenir le « made in France », réduire l’impact carbone de leur entreprise ainsi que les délais de livraison mais aussi bénéficier d’une offre financièrement avantageuse. La prise de conscience des entreprises, les petites comme les grandes, en matière de décarbonation est réelle. » C’est une très bonne nouvelle pour l’économie de la Bretagne, conclut Jean-Pierre Rivery.

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