DIKWE est un projet de digue conçue non seulement pour protéger le port et le littoral mais aussi pour produire de l’énergie grâce aux vagues qui viennent la heurter. Imaginé par le Groupe de construction Legendre, il a été développé en partenariat Geps Techno et l’Ifremer avec le soutien de l’Ademe et les Régions Bretagne et Pays de la Loire. Cette « digue à énergie positive » repose sur un système houlomoteur à volets oscillants. Les premiers tests en bassins, réalisés à Brest à l’automne dernier, se sont montrés concluants et augurent de belles perspectives.
Lauréat du Blue Challenge 2020 du Pôle Mer Bretagne Atlantique, DIKWE réunit les trois protagonistes du projet autour d’un objectif commun : « protéger des effets destructeurs des océans et développer le potentiel énergétique qu’ils renferment tout en mettant en place des processus fiables et soucieux de l’environnement. » Dotés de savoir-faire complémentaires, le Groupe Legendre à travers sa filiale Ingénova, Geps Techno (44) et l’Ifremer travaillent depuis près de 2 ans sur ce projet de « première digue littorale à énergie positive au monde ».
« DIKWE est un projet particulièrement innovant, par son double usage. Nous construisons un ouvrage de génie civil, expertise que nous maîtrisons au sein du Groupe, pour aboutir à un procédé vertueux et totalement novateur : une digue qui protège à la fois nos côtes et qui produit de l’énergie renouvelable », explique Olivier Roualec, Directeur Général du Groupe Legendre.
L’impact d’une vague sur un ouvrage de protection portuaire crée une énergie considérable pouvant être transformée en une source directement utilisable. Alors, plutôt que de perdre définitivement cette énergie, pourquoi ne pas l’utiliser, la convertir en d’autres sources directement exploitables, comme l’électricité ou l’hydrogène ? Les équipes de Legendre vont alors se rapprocher de la société ligérienne Geps Techno, spécialisée dans les systèmes houlomoteurs. Celle-ci valide la technologie Flap des volets oscillants. Elle permet d’amortir la force produite par l’impact des vagues, pour ensuite la convertir en électricité durable, locale et réutilisable. Le grand intérêt de ce projet est qu’il combine un besoin opérationnel, celui de la protection des ports et littoraux (qui devrait croître avec le dérèglement climatique et la montée des eaux), à une solution de production d’énergie renouvelable.
Des premiers essais en bassin profond à houle à Brest
La première phase de ce projet, qui correspondait aux tests réalisés dans le bassin profond à houle d’Ifremer, basé à Brest, s’est montrée concluante. Cette étape a permis de valider le futur design du concept et a confirmé les prévisions numériques du consortium.
Le projet se poursuivra par les essais en mer, d’un prototype à échelle intermédiaire, qui aura lieu au cours du troisième trimestre 2021. Un premier ouvrage à taille réelle est, quant à lui, prévu à l’horizon 2024. La Bretagne sera probablement la première région qui accueillera une digue littorale à énergie positive.