A l’occasion des 50 ans du Groupe Simon, né à Morlaix, plus de 2000 personnes, salariés et clients, étaient réunis dimanche 14 juillet à Carhaix, en marge du festival Les Vieilles Charrues pour célébrer cette belle épopée. Sur scène, Michel Simon et sa famille, fondateurs le 2 janvier 1974 du premier magasin de négociant en pneumatique, à Morlaix. Puis d’un deuxième à Brest, en 1976… puis d’une trentaine d’autres en Bretagne à l’aube des années 2000.
Aujourd’hui, le Groupe Simon pèse 300 millions d’euros de chiffre d’affaires et 1400 employé(e)s.
Le leader indépendant du pneumatique en France représente un réseau de 85 agences réunies sous la bannière Profil Plus ; un grossiste Chrono SPLA Pneus qui gère cinq plateformes de distribution de pneus à travers la France ; et un site de rechapage de pneumatique poids lourds et agricoles, devenu le premier acteur français indépendant du rechapage, connu sous le nom d’Atlantique Bretagne Rechapage.
« Dans un marché où le rechapage est en déclin, Michel Simon a continué à développer cette activité et à investir, persuadé que le pneu rechapé est nécessaire pour apporter un service complet. Il est également convaincu que c’est un produit d’avenir, devançant ainsi une législation qui va imposer de plus en plus les produits éco-responsables », salue Dominique Stempfel, président du Syndicat du Pneu et présent à la célébration du Groupe Simon.
Le rechapage, une solution économique et écologique
Visionnaire, Michel Simon l’a donc aussi été en 1989 lorsqu’il rachète le site industriel ABR, implanté à Plomelin près de Quimper. Spécialisé dans le rechapage de pneumatiques industriels (poids lourds et engins agricoles), ABR représente aujourd’hui la roue motrice de la politique RSE du groupe Simon : « Un pneu rechapé, c’est 30% de CO2 en moins et 70% de matières premières et autant d’énergie économisées par rapport à la fabrication d’un pneu neuf équivalent. C’est également un prix d’achat jusqu’à 40% mois cher qu’un pneu neuf« , rappelle François Chanudet, directeur du pôle industriel au sein du Groupe Simon et d’ABR.
Sur les deux hectares qu’occupe le site breton de rechapage, ABR assure l’intégralité du processus : de la récupération des carcasses jusqu’à leur redistribution aux clients, en passant par les nombreuses étapes de contrôle et de restauration du pneu. « 30% de matière est enlevée au niveau du ruban extérieur, avant de procéder au modelage d’un nouveau », explique Eric Lelièvre, directeur d’exploitation d’ABR. Deux techniques sont opérées au sein de l’usine : un rechapage à froid qui consiste à repositionner une gomme de pneu pré-moulée sur une carcasse préparée ou un rechapage à chaud qui imprime le dessin du pneumatique lors du bain de cuisson. « Il faut compter entre 8 et 10 heures pour réaliser toutes les étapes de contrôle et de rechapage d’un pneu. Nous sommes très exigeants sur la qualité et la sécurité du produit. Un pneu rechapé doit présenter les mêmes caractéristiques qu’un neuf, soit une capacité de 200 000 km roulés« , précise Eric Lelièvre, passionné par son métier et l’art de le raconter. « Un pneu peut être rechaper jusqu’à trois fois, sans concession sur la sécurité. »
Optimisation des process et de la production
Avec 35 salariés et un fonctionnement continu du lundi au vendredi, ABR produit 26 000 pneumatiques rechapés par an. En 2023, le site a réalisé 7 millions d’euros de chiffre d’affaires. « Nous avons la capacité de sortir 30 000 pneumatiques par an, c’est l’objectif à atteindre d’ici cinq ans », souligne Eric Lelièvre qui, depuis son arrivée à la tête de l’entreprise il y a deux ans, oeuvre à l’optimisation des process. « L’installation de convoyeurs automatisés entre les ateliers va permettre de diminuer considérablement la manutention des pneus et de gagner en efficacité. C’est un de nos prochains investissements, avec la transition numérique que nous avons commencé à déployer sur différents postes de contrôle et de traçabilité« , explique celui qui affiche une capacité d’investissement de 300 000 euros par an.
L’évolution des normes environnementales et des réglementations en faveur du rechapage et de la réutilisation des carcasses de pneu conduit ABR sur la voie d’un développement assuré. « Un pneu n’est pas biodégradable. Le rechaper, c’est un déchet en moins« , rappellent même des manufacturiers et fabricants de pneumatique. En la matière, l’entreprise finistérienne garde une longueur d’avance.