Transitions

Depuis Rennes, Tylit propose une nouvelle façon de louer sa résidence secondaire

Alors que la France compte 3,7 millions de résidences secondaires, 90% d’entre elles ne sont occupées que 10 à 20 semaines par an. En parallèle, la tension locative sur le littoral empêche des milliers de familles ou d’actifs de se loger. C’est en partant de ce constat que le Rennais, Paul de la Vigne, vient de lancer Tylit. La plateforme propose aux propriétaires de louer leur résidence secondaire à un locataire unique, sur le principe d’un forfait jours à répartir sur l'ensemble de l'année ou plusieurs mois consécutifs dans le cas d'un bail mobilité. Avec ce nouveau modèle, l’ancien cadre en immobilier entend enrayer le phénomène des « volets fermés » qui freine toute dynamique locale.
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Paul de la Vigne a lancé Tylit en janvier 2025

Après 15 années passées dans l’immobilier et la promotion immobilière chez des majors régionaux du secteur comme Blot, Lamotte ou encore Bati Armor, Paul de la Vigne dresse un constat : « nous sommes à la fin d’un cycle. L’augmentation des normes environnementales entraine l’envolée des coûts de construction et par ricochet celle des prix de vente. Il devient de plus en plus difficile d’accéder à la propriété. En parallèle, la fin de l’étalement urbain adoptée par de nombreuses collectivités entrave l’acte de construire. On tend de plus en plus à construire à la verticale alors que les futurs propriétaires rêvent toujours d’une maison avec jardin. J’ai le sentiment que la promotion immobilière est dans une impasse. Pourtant, la Bretagne attend 500 000 nouveaux habitants d’ici 2030. Ne serait-il pas plus sain de valoriser et optimiser le patrimoine existant et éviter que les commerçants baissent le rideau, faute d’une activité étale toute l’année ? » Des questions qui déboucheront, fin 2024, à la création de Tylit à Rennes.

Prix fixe et forfait jours

La plateforme est lancée en janvier 2025 avec deux objectifs. Le premier vise à convaincre les propriétaires de maisons secondaires, en priorité ceux installés sur le littoral, de louer leur bien quelques jours dans l’année, à un seul locataire et sur le principe d’un forfait minimum. « Beaucoup d’entre eux, par manque de confiance, ne souhaitent pas laisser leur maison à des inconnus, ni s’occuper d’une gestion contraignante induite par la location courte durée, explique Paul de la Vigne. Pour autant, avec l’envolée récente de la taxe d’habitation, +40 % à 60% sur le littoral, ils sont de plus en plus nombreux à souhaiter amortir leur bien et dégager un revenu foncier supplémentaireTylit leur permet de référencer gratuitement leur maison sur la plateforme avec un prix fixe par jour et un nombre minimum de jours de présence en fonction du rendement attendu. De son côté, le locataire choisit son pied à terre en bord de mer, « accessible toute l’année et à un coût attractif, quelle que soit la saison ».

 

Un week-end try entre propriétaire et locataire

Via un calendrier partagé, flexible toute l’année, propriétaires et locataires vont gérer leurs créneaux respectifs, le forfait jours sur lequel le locataire s’est engagé pouvant être dépassé. « Nous organisons la première rencontre entre les deux partis au cours d’un « week-end try », pour confirmer que leurs modes de vie sont compatibles. » Tylit prend en charge l’accompagnement administratif, la mise en place du contrat, l’entretien (option) et l’assistance. La startup se rémunère via une commission de 9% prélevée auprès du propriétaire et de 12% auprès du locataire pour lequel elle gère la taxe de séjour. « Notre priorité est d’instaurer un lien de confiance. Nous avons pensé à plein de détails comme la mise à disposition par les propriétaires d’un meuble pour stocker draps et serviettes des locataires. Non seulement on valorise le patrimoine mais on essaye de détourner les propriétaires des locations courts séjours qui sont une plaie pour les communes du littoral et entrainent la fermeture des commerces de proximité. C’est un non-sens qui d’ailleurs vient d’être rectifié avec une baisse des abattements fiscaux. D’autres restrictions vont venir car il y a une prise de conscience grandissante parmi les élus.»

Promouvoir le bail mobilité

Avec le lancement de cette première plateforme en France de réservation de résidences secondaire à l’année, Paul de la Vigne devrait pouvoir compter sur l’accompagnement du Poool, Initiative Rennes mais aussi BPI via son programme Phare. « Je suis en contact avec chacun d’entre eux ». D’autant que l’autre objectif visé est de multiplier les locations en bail mobilité et participer au développement socio-économique des territoires littoraux en mal de logement. Créé en 2018 par la loi Elan, ce bail s’adresse aux salariés dans le cadre de missions temporaires, aux travailleurs en formation professionnelle ou aux étudiants. « Il s’agit avant tout d’encourager la mise en location de biens vacants et accroître l’offre dans les zones tendues ». Les avantages pour les uns et les autres sont nombreux et méconnus. « En déposant leur offre sur la plateforme, les propriétaires de résidences secondaires peuvent cocher cette option. Je m’occupe ensuite de trouver un locataire, constituer le dossier, rédiger le contrat et gérer l’entrée et la sortie du locataire », conclut Paul de la Vigne.

Sur les 17 biens immobiliers proposées aujourd’hui sur la plateforme Tylit, 13 sont déjà loués.

 

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