Défaillances d’entreprises. La Bretagne approche son niveau de défauts de 2017

Le groupe Altares dévoile, ce mardi 6 février 2024, les chiffres des défaillances d’entreprises en Bretagne pour l’année 2023. Avec 2165 procédures ouvertes en 2023, le nombre de défaillances est en augmentation de 34 % par rapport à 2022. Un taux encore très élevé après la hausse historique (+59%) de 2022. La région enregistre une tendance proche de celle observée en France qui avec 57 729 procédures ouvertes, enregistre une augmentation de 36 % par rapport à 2022. Les TPE sont naturellement les plus nombreuses mais les PME régionales sont très exposées. « Au regard du contexte inédit de « permacrise » dans lequel les entreprises naviguent depuis 4 ans, les seuils de défaillances, s’ils sont élevés, ne sont pas une surprise », analyse l’expert en information  sur les entreprises.
Le secteur de la construction concentre près du quart des cessations de paiement et compte désormais 475 défauts (+39%) dont près de 400 (+48%) dans les seules activités du bâtiment.

« Après une phase de rattrapage d’une partie des entreprises tenues à flot grâce aux mesures d’accompagnement mises en place depuis la crise Covid, nous amorçons désormais une nouvelle phase, plus structurelle, davantage liée aux insuffisances financières des entreprises qui doivent naviguer dans un environnement économique extraordinairement tendu. Activité en berne, niveau d’inflation encore élevé, taux d’intérêt toujours hauts, consommation qui flanche, forment un dangereux cocktail pour des entreprises aux trésoreries épuisées après une succession de crises. Les PME et ETI ne sont pas épargnées, transférant ainsi potentiellement le risque vers leurs fournisseurs et sous-traitants. 153 entreprises d’au moins 10 salariés ont défailli en 2023, c’est 59% de plus qu’en 2022 et un nombre au plus haut sur dix ans », observe  Thierry Millon, directeur des études de la société Altares .

De fortes disparités locales

Avec 718 défauts, l’Ille-et-Vilaine enregistre son plus mauvais chiffre depuis 2015 (746). Le département affiche ainsi une dégradation de plus de 46%. Le Finistère (+34%) est en ligne avec la tendance régionale et retrouve un niveau de défauts (529) proche de celui constaté juste avant la crise covid en 2019 (523). Les Côtes-d’Armor (377 défauts) contiennent la hausse juste sous +25%. Le Morbihan signe une double performance ; d’une part le département signe la dégradation (+24%) la moins rapide de la région et d’autre part il conserve un niveau de défauts toujours inférieur à celui de 2019.

L’augmentation des défauts de plus gros employeurs menace davantage d’emplois

 

En Bretagne, les TPE concentrent l’essentiel des défaillances (93 %), et donnent donc le ton régional. 1969 entreprises de moins de 10 salariés ont fait l’objet d’un redressement ou d’une liquidation judiciaire directe en 2023, un nombre en augmentation de 32 %

Pour les PME, la tendance est également soutenue, en particulier pour celle de moins de 50 salariés (145 procédures) dont le nombre de cessations de paiement explose de 63%. Les PME comptant plus de 50 salariés (8 procédures) affichent une hausse de 14%.

153 défauts de PME (plus de 10 salariés) ont ainsi été enregistrés en 2023, un nombre au plus haut sur dix ans. Dans ces conditions, le nombre d’emplois menacés par ces défaillances dérape sensiblement. Ces dernières représentent 5 800 emplois contre 4 100 en 2022.

Les défaillances d’entreprises accélèrent dans la construction

Le secteur de la construction concentre près du quart des cessations de paiement et compte désormais 475 défauts (+39%) dont près de 400 (+48%) dans les seules activités du bâtiment. Le commerce compte quasiment autant de défauts que la construction (471 ; +34%).

Dans le gros œuvre, la maçonnerie générale (96 défauts ; +78%) comme la construction de maisons individuelles (14 ; +75%) souffrent particulièrement. Dans le second œuvre, la sinistralité s’affole dans les travaux de plâtrerie (37 ; +76 %), d’installation électrique (42 ; +100%) ou de revêtement des sols et des murs (18 ; +157%).

Dans l’immobilier, le nombre de cessations de paiement augmente de 72% pour les agences (31) un taux très lourd mais bien inférieur à celui généralement observé dans les autres régions (+117% en France).

 

Près de 250 sociétés de services aux entreprises se sont trouvées en cessation de paiement en 2023, un nombre en hausse de seulement 15%. Les activités de conseil en communication (31 ; +35%) accusent une forte dégradation mais la hausse est plus forte dans les activités de nettoyage courant des bâtiments (16 ; +45%).

Enfin, Plus de 190 industriels sont tombés en redressement ou liquidation judiciaire en 2023 (191 ; +52%). Le secteur affiche donc une dégradation plus rapide que la moyenne (+34%). Les activités de l’agroalimentaire (110 ; +80%) sont un peu plus en difficulté que celles de manufacture (81 ; + 25%). Le secteur agroalimentaire est porté par la boulangerie qui à elle seule compte 68 défauts, un nombre en augmentation de 74%.

L’étude complète « Défaillances et sauvegardes d’entreprises – bilan 2023 » est disponible en ligne en cliquant ici

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