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Covid-19. Six mois après, des entreprises sont toujours à l’arrêt

Coup de projecteur sur des secteurs d'activité toujours en berne : six mois après le confinement de la population en France et le ralentissement brutal de l'activité économique, les entreprises liées à l'événementiel et au "monde de la nuit" sont toujours à l'arrêt. A Lorient, lundi soir dernier, à l'occasion d'un débat organisé par la CPME 56, ses représentants ont pu expliquer leur situation et exprimer leurs attentes, qui se résument en un mot : travailler.

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Art Light
Emmanuel Gourong, Art Light à Ploemeur, marche au ralenti depuis le confinement.

D’habitude, les étagères sont plutôt vides. Les larges caisses de matériel son sont dispatchées aux quatre coins de la Bretagne, et au-delà, dans des salles de spectacles, des Palais de congrès, sur des scènes de festivals, etc. Mais depuis le soir du 14 mars, le décor de l’atelier s’est figé, et le rythme des journées d’Emmanuel Gourong, fondateur et dirigeant de l’entreprise Art Light à Ploemeur, considérablement ralenti. « Avec l’annulation de tous les festivals, des Vieilles Charrues au Pont du Rock, on n’a rien fait cet été. Depuis la rentrée, on arrive à faire quelques locations de matériel pour des salles de spectacle, mais rien à voir avec les prestations complètes qu’on a l’habitude de faire« , constate le dirigeant qui évalue à 75% la perte de son chiffre d’affaires sur l’année. « Si on arrive à dégager 150 000 euros cette année, ce sera un maximum ! »

Les économies de trente années d’activité parties en fumée

En 30 ans d’existence – Emmanuel Gourong a créé Art Light en 1992 -, « c’est la première fois qu’on est confrontés à une telle situation, à la fois inédite et incertaine. » Chômage partiel et fonds de solidarité sont venus réduire a minima le plongeon financier de l’entreprise solide et expérimentée. « Heureusement, on avait de la trésorerie. Malgré cela, les économies de trente années d’activité sont parties en fumée en quelques mois !« , souligne le chef d’entreprise qui a deux salaires à charge. « Je pense surtout aux intermittents avec qui je travaille normalement. »

Pour l’avenir, Emmanuel escompte travailler sur les Transmusicales, programmées en décembre à Rennes. Mais il ne s’emballe pas et attend de voir comment la situation va évoluer. « On n’a pas le choix », dit-il emprunt d’une certaine philosophie de la patience. 

Le monde de la nuit dans le noir

Autre salle, autre ambiance. Marine Pinna-Jutge est gérante de deux bars et une boite de nuit en pays de Lorient. Sauf qu’à cause de la crise sanitaire, elle n’a pu encore ouvrir sa discothèque, le MOS, qu’elle devait inaugurer le samedi 14 mars 2020. « Tout était fini et prêt à ouvrir« , témoigne la gérante qui a engagé des sommes conséquentes entre l’achat du fonds de commerce, les travaux de mise aux normes et de décoration. Aucun danseur n’a pu venir tester la piste.

Discothèque et débit de boissons, l’établissement a pu ouvrir partiellement cet été, en format bar et seulement en journée. « En juillet, on a fait 12 000 euros de chiffre d’affaires ! J’ai tenu jusqu’à fin septembre pour conduire mon salarié à la fin de sa période d’essai. Mais je ne peux pas continuer ainsi : la patience commence à nous coûter cher« , constate la cheffe d’entreprise qui manifeste son inquiétude et son incompréhension dès que l’occasion se présente : devant la préfecture du Morbihan début septembre ou lors de la réunion économique organisée ce lundi 5 octobre 2020 par la CPME 56, au Palais des congrès de Lorient.

Devenir une zone expérimentale à l’échelle nationale

« Nous ce qu’on veut, c’est pouvoir travailler la nuit, dans le respect des gestes barrières et protocoles sanitaires ; pouvoir exercer le métier qui est le nôtre et à la hauteur des investissements qu’on a réalisés. On a quelques aides, certes, le chômage partiel et le fonds de solidarité, mais comme d’autres entreprises  qui elles, pourtant, ont repris leur activité. Nous, non : on est à l’arrêt depuis plus de six mois, avec des charges qui ne le sont pas !« , laisse éclater la jeune dirigeante. 

« J’ai donc demandé au préfet, qui était présent à cette soirée à Lorient, que le Morbihan soit un département test à l’échelle nationale pour rouvrir les boites de nuit. Soit on nous laisse essayer, soit on nous débloque des aides plus conséquentes.«  Réponse ce vendredi, lors d’une rencontre programmée à la préfecture. 

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