Le ralentissement de la croissance, observée depuis trois ans en France, n’entame pas le moral des chefs d’entreprise bretons. Ils continuent à recruter. Ce sont même les champions des CDI selon l’Urssaf. Tels sont les principaux enseignements tirés du point de conjoncture organisé ce lundi 8 juillet, à Rennes, par l’Insee, la Banque de France, l’Urssaf et la CCI Bretagne.

Avec une croissance moins dynamique, estimée à 1,3 % en 2019 par l’Insee contre 1,7% en 2018 et 2% en 2017, la France a continué à créer des emplois au premier semestre. C’est particulièrement frappant en Bretagne où le taux de chômage enregistre son plus bas niveau depuis 10 ans, 7,2% contre 8,4% au niveau national. « 5 900 emplois supplémentaires ont été créés depuis le début de l’année, en Bretagne indique Hervé Mattei, Directeur régional de la Banque de France. Sur l’année, d’après l’Insee, la hausse de l’emploi salarié est de + 1,1 %, « soit 13 500 emplois supplémentaires. » Une progression légèrement supérieure à la progression nationale et qui concerne chaque secteur de l’économie bretonne, en particulier les services marchands et la construction.
Hausse de 4,4% de la masse salariale sur un an
Autre particularité de la bonne santé économique de la Bretagne, présentée par Eric Tromeur, Directeur régional de l’Urssaf : « A fin mai, sur un an, la Bretagne a créé plus de CDI que de CDD en comparaison avec le reste de la France . » La confiance dans l’avenir et les difficultés de recrutement inciteraient les chefs d’entreprise bretons à sécuriser les parcours de leurs salariés. De même l’industrie 4.0 et ses machines à commandes numériques dans lesquelles investissent de plus en plus d’industriels bretons nécessiterait une montée en compétence des équipes, donc des emplois plus qualifiés que les chefs d’entreprise souhaitent pérenniser. Cette tendance favorable de l’emploi va de pair, ce 1er trimestre, avec une hausse de la masse salariale, supérieure en Bretagne de un point par rapport au niveau national. « Sur un an l’augmentation est + 4,7%, ce qui classe la Bretagne au 3ème rang des régions derrière l’Occitanie et les Pays de la Loire ». Enfin, le nombre d’autoentrepreneurs ne cesse de progresser. « En Bretagne, poursuit Eric Tromeur, il s’accélère même depuis 2014. En un an leur nombre a progressé de + 4,4% pour atteindre 56 661 au mois de mai dernier. »
Léger recul de l’investissement
« Après une fin d’année 2018 en demi-teinte, les chefs d’entreprise bretons font état d’une activité en hausse pour le premier semestre 2019, souligne pour sa part François Bareau, Directeur des relations institutionnelles à la CCI Bretagne. Que ce soit en termes de chiffre d’affaires, d’investissement et de recrutement, les tendances observées pour chacun de ces critères repartent à la hausse. Seul bémol, les chefs d’entreprise bretons ne tablent toujours pas sur une amélioration de leur marge au second semestre. Eric Lesage, Directeur régional de l’Insee pointe également un recul de l’investissement des entreprises. En fin d’année la progression serait de +3, 3% contre + de 3,9% en 2018. « L’atténuation des tensions sur l’offre inciterait les entrepreneurs à ralentir leurs investissements ». Au mois de juin, l’industrie française a accusé un recul de son activité, particulièrement dans le secteur de l’automobile. Il en est de même pour le bâtiment et la construction. Dans ce contexte l’économie bretonne continue de tirer son épingle du jeu.