La Banque de France, l’Insee et la Chambre de commerce et d’industrie de Bretagne confirment à l’unisson la reprise de l’activité au 1er semestre 2017, mais celle-ci profite d’avantage aux grandes entreprises.
« Globalement la vague est là, souligne Olivier Biau directeur régional à l’Insee mais il faut reconnaître qu’il y a 10 ans nous n’aurions pas donné la même tonalité à cette reprise d’activité entamée en 2016. Aujourd’hui, on se satisfait de 1,6% de croissance (prévisionnel à fin 2017) car nous sortons d’une longue période où elle a stagné aux alentours de 1% ».
La confiance est de retour
Ainsi en Bretagne, sur ce premier semestre, tous les indicateurs sont au vert, ou presque. C’est ce que reflète le tableau de bord conjoncturel du premier semestre publié par la CCI Bretagne. « A mi 2017, la reprise d’activité se confirme pour les chefs d’entreprise bretons expose François Bareau, directeur des relations institutionnels. Depuis 2011, pour la deuxième fois consécutive, le solde d’opinion est positif. Surtout, les chefs d’entreprises qui ont bien voulu répondre à notre enquête (2 225 du 23 mai au 6 juin) sont beaucoup moins nombreux à anticiper une baisse de leur activité d’ici la fin de l’année, 10 % contre 16 % en juin 2016″. La confiance est donc de retour. Et elle se traduit par une reprise des créations d’entreprises, qui, sans rattraper le niveau d’il y a un an progresse de 22 % par rapport au dernier trimestre 2016.
Vigilance dans l’Industrie agroalimentaire
Dans l’industrie, les trois institutions relèvent que le niveau de carnet de commande est partout en hausse même dans le matériel de transport (conséquence de la reprise d’activité du site PSA à Rennes), les stocks en baisse ce qui confirme une activité bien orientée pour la fin de l’année. L’industrie agroalimentaire connait pour sa part une légère croissance mais des disparités importantes existent selon les filières. L’industrie de la transformation de la viande continue de souffrir alors que celle du lait poursuit sa progression avec un relevé du niveau des prix. Mais attention, selon la chambre régionale d‘agriculture, les stocks de poudre en lait sont à un niveau tel qu’ils pourraient avoir un impact négatif sur les prix du lait dans les mois à venir. En matière d’agroalimentaire, la prudence est de mise.
Emploi : tensions sur l’agroalimentaire
Sur le front de l’emploi, si une grande majorité des entreprises bretonnes prévoit une progression de leurs recrutements au 2nd semestre 2017, Jean Pascal Prevet, directeur régional de la Banque de France pointe une difficulté : « les chefs d’entreprises ont de plus en plus de mal à trouver des profils adaptés à leurs besoins. C’est vrai pour les cadres supérieurs mais aussi à l’autre bout de l’échelle pour les personnels peu qualifiés en particulier dans le secteur de l’agroalimentaire ». Autre difficulté pointée est d’attirer des compétences en Bretagne. « Cette difficulté perdure, non pas à Rennes souligne l’un des participants, mais dans tous les autres bassins d’activité. »
Investissements, la prudence des chefs d’entreprise
Alors que les Bretons ont repris leurs investissements dans la pierre ce trimestre, à un rythme jamais atteint depuis 10 ans, la prudence dans les investissements, selon la CCI Bretagne, reste de mise chez les chefs d’entreprise. La fin annoncée du dispositif de suramortissement en avril dernier a sans doute eu un impact sur leurs projets. Les soldes d’opinions sont positifs pour la deuxième fois consécutive, mais sans pour autant retrouver le niveau d’il y a 6 ans.
« Globalement conclut Jean-Pascal Prevet, l’activité de l’économie bretonne est bien orientée, les investissements se sont accélérés au 1er semestre, mais des interrogations demeurent pour les mois à venir Les chefs d’entreprise ont retrouvé la confiance mais restent prudents dans leurs recrutements ». C’est d’autant plus vrai en Bretagne, que la reprise profite davantage aux grandes entreprises qu’aux TPE qui constituent, rappelons-le, 90 % de notre tissu d’entreprises.