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Commerce équitable : le briochin Emile Diop lance Bio import pour conforter son activité avec l’Afrique

Basée à Hillion, dans les Côtes d’Armor, Ker Diop est spécialisée dans l’importation et la revente de produits bio et certifiés équitable, en provenance d’Afrique. Créée en 2011, la TPE fait vivre plus de 2 000 femmes au Sénégal, au Burkina-Faso, au Mali et au Togo. Avec le coup de pouce d’un ami, Emile Diop a investi 100 000 euros en juin dernier pour créer Bio Import. Celle-ci se chargera d’acheter la matière première pour le compte de Ker Diop. Une façon pour le dirigeant de pérenniser son activité. 

Avec le coup de pouce d’un ami Emile Diop a créé en juin 2019, à Saint Brieuc, Bio Import.
Avec le coup de pouce d’un ami Emile Diop a créé en juin 2019, à Saint Brieuc, Bio Import.

Émile Diop est d’origine sénégalaise. Il est arrivé à Saint-Brieuc dans les Côtes d’Armor en 1998, à l’âge de 25 ans. «J’ai été adopté par la famille Stalaven qui menait des actions humanitaires en Afrique ». Jusqu’en 2010, il travaille au sein du groupe agroalimentaire breton rebaptisé depuis Euralis, tout en parcourant les écoles du département. « A travers des contes, j’apprenais aux enfants le respect et le partage. » En 2011, il décide de créer Ker Diop .

 

Soutien aux femmes africaines

En créant son entreprise, l’objectif poursuivi par Emile Diop est d’abord de venir en aide aux femmes de Thiès, son village natal. Cette collaboration commence par l’importation d’hibiscus.  « Nous achetons ces produits 10 % au-dessus du tarif des marchés locaux et 10 % de nos bénéfices sont reversés aux coopératives sous forme de crédit à 0 %. » La production de jus de bissap (une décoction d’hibiscus, plante riche pour ses propriétés antioxydantes, et cinq fois plus riche en calcium que le lait), génère ainsi des emplois à la ferme des Landes, à Saint-Cast-le-Guildo et en Afrique. 4 tonnes d’hibiscus vont permettre de produire 300 000 bouteilles de bissap. Les bénéfices générés servent à développer le microcrédit : « J’ai passé un contrat avec les femmes, là-bas. Ce sont les seules en qui j’ai confiance. Pour obtenir une parcelle de terre de 100 m² et ainsi participer à la production de la coopérative, elle bénéficie d’un microcrédit.  Son obtention est conditionnée à l’inscription de leurs enfants dans les écoles que nous avons réhabilitées », indique Emile Diop

 

De l’hibiscus à la mangue

Viendront ensuite les fruits secs (bananes, ananas, mangues) et les noix de cajou. Pour cela, Émile Diop fait appel à d’autres coopératives de femmes au Burkina-Faso, au Mali et au Togo. « Pour fabriquer 1 kg de mangues séchées, il faut 15 kg de mangues. » La matière première arrive par containers entiers pour être conditionnée à Hillion puis vendue un peu partout en France dans le réseau des magasins Biocoop mais aussi chez des grossistes. « La qualité de nos produits est largement reconnue. Aujourd’hui ils sont présents dans 512 points de vente. »   En 2013, Ker Diop réussit même à décrocher un contrat avec la SNCF. Pendant deux ans et demi, ses noix de cajou se retrouveront au menu de tous les bar-TGV.

 

Création de Bio Import

Alors que jusqu’en 2018, le chiffre d’affaires moyen s’élève à 300 000 euros, début 2019, le refus d’un container à la douane met en péril l’avenir de Ker Diop. C’est sans compter sur la solidarité dont bénéficie, à Saint-Brieuc, Emile Diop. Avec le coup de pouce d’un ami, il créée Bio Import. Celle-ci se charge désormais d’acheter la matière première en Afrique pour ensuite la revendre en gros à Ker Diop.  « Je diminue ma marge mais Ker Diop n’a plus à faire l’avance de trésorerie à chaque achat de container, soit environ 100 000 euros ». Emile Diop a aussi réussi à étendre son réseau de grossistes, notamment sur Paris.

 

« Je ne suis pas riche, mais je suis heureux, se réjouit Émile Diop. C’est à des gens comme moi, d’origine africaine, de faire en sorte d’éviter l’exode rural sur ce continent. Cependant, il faut aussi que les européens acceptent de payer le juste prix. Dans les villages les plus reculés d’Afrique, aujourd’hui, tout le monde a son smartphone. Il suffit donc de taper dessus pour connaitre le pédigrée et la vie de son interlocuteur. Dans ces conditions, comment imaginer qu’un africain accepte de payer un prix bien en dessous du marché. Ce temps-là est révolu !»

 

Retrouvez toutes les informations sur  le site de Ker Diop.

 

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