Chimie verte. Surfactgreen engage un plan d’investissement de 10 millions d’euros
Véronique Maignant, le 24.04.2023
À Rennes, Surfactgreen développe et produit depuis 2016 des tensioactifs d’origine végétale à destination des industriels de la construction, de l’extraction pétrolière et plus récemment de la cosmétique. Avec un chiffre d’affaires cumulé de plus de 2,5 millions d’euros en 2022 et une vingtaine de collaborateurs, l’entreprise annonce investir 10 millions d’euros dans l’industrialisation, la commercialisation de ses produits. A la clé notamment, la construction d’une usine pilote à Orléans en partenariat avec la société Orrion Chemicals pour ses produits cosmétiques. Ce financement est porté par Bpifrance, les actionnaires historiques de la société et par l'État dans le cadre de France 2030 opéré par l’Ademe.

Issue d'un transfert de technologies de l'Ecole nationale supérieure de chimie de Rennes, Surfactgreen, dont les innovations sont protégées par une quinzaine de brevets, développe des tensioactifs biosourcés créés à partir d'extraits de betterave et de colza. Dans un premier temps, les applications de ces produits de synthèse ont ciblé les industries de la construction routière, de l’extraction pétrolière, et de la détergence. « Sur ces marchés , nous sommes arrivés à un stade de R&D très avancé. Dans les deux prochaines années , nous allons investir dans l’industrialisation de nos concepts et la commercialisation des produits, notamment à l’international . », souligne Xavier Roussel, Directeur général de l’entreprise. Développés à partir de molécules naturelles, les tensioactifs verts de Surfactgreen sont utilisés dans les détergents, mais aussi les bitumes afin de limiter leur température lors de la pose sur les routes ou encore en vue d’éviter la corrosion des pipelines.
Plus de 3 M€ dans une usine pilote à Orléans
Depuis 2020, l’entreprise se déploie dans un autre secteur de la chimie verte : la cosmétologie. « Nos pastilles nommées 'CosmeGreen', sont fabriquées à partir de nos différentes technologies, poursuit Xavier Roussel. Aujourd’hui, elles sont surtout destinées aux soins des cheveux. Demain, nous souhaitons élargir notre gamme en commençant par les soins de la peau. Déjà présents dans 16 pays, en Europe, mais aussi aux Etats-Unis , en Corée du sud, etc…Nous voulons aussi accroître notre présence à l’international. » Sur les 10 millions d’euros de financement obtenus auprès de Bpifrance, l’Ademe et ses actionnaires historiques*, plus de 3 millions vont être investis dans une usine pilote à Orléans, sur le site actuel d Orrion Chemicals. « A travers ce partenariat industriel, nous avons pour ambition d’accélérer la mise sur le marché de nos produits. Il s’agit de mutualiser les savoir- faire et les coûts. », conclut Xavier Roussel.
*Actionnaires historiques, : Go Capital, Finovam Gestion et la Satt Ouest Valorisation.