A Rennes, SurfactGreen développe, produit et commercialise des tensioactifs écologiques d’origine végétale, utiles notamment pour les produits cosmétiques, d'entretien ou agricoles. La start-up vient d'obtenir 1,1 million d’euros de récompense dans le cadre du concours d’Innovation opéré par Bpifrance.
Le Concours d’Innovation est un dispositif de soutien financé par Bpifrance dans le cadre du Programme d’Investissement d’Avenir. Cette année, plus de 450 dossiers ont été déposés, 40 projets ont été sélectionnés dans plusieurs catégories : numérique, santé, sécurité, cybersécurité et French-Fab. C’est dans cette dernière que le projet T2BIO de SurfactGreen a obtenu son prix. « Cette subvention va permettre de mieux structurer notre programme de développement, d’accélérer la visibilité de SurfactGreen et de diversifier les sources de matières premières à base d’algues », a déclaré Xavier Roussel, Directeur Général et Co-Investisseur de SurfactGreen. Le siège de l’entreprise est à Compiègne, en région parisienne, mais son unité de recherche et développement se situe à l’école nationale supérieure de chimie de Rennes.
Un vaste marché
Les tensioactifs actuellement sur le marché sont le plus souvent issus au moins partiellement de la pétrochimie et sont peu biodégradables. Surfact’Green a mis au point via son projet T2BIO de nouveaux tensioactifs, qui proviennent de produits naturels tels que les algues ou les coproduits de la betterave à sucre. Ils sont synthétisés par chimie verte, biodégradables, écocompatibles et peuvent servir dans plusieurs domaines industriels (cosmétique, détergence, nettoyage, émulsions bitumeuses, agriculture).
L’extraction de pétrole est également un marché potentiel qui s’ouvre à SurfactGreen. A ce titre, l’entreprise vient de remporter un appel à projet de 120 000 euros qui va lui permettre de tester sa gamme développée spécifiquement selon les normes de l’industrie pétrolière, en partenariat avec deux industriels du secteur.
Au sein de son laboratoire rennais, SurfactGreen travaille sur la recherche et le développement. Elle peut déjà à ce jour produire des tensioactifs dans des volumes dépassant le kilogramme. Afin de développer ses procédés à l’échelle industrielle, la start-up s’est entourée de partenaires comme la SAS Pivert basée à Compiègne, avec qui la production dans des proportions industrielles (à la tonne) est déjà démontrée. Ce changement d’échelle en matière de capacité de production représente un véritable atout pour la start-up qui peut ainsi prétendre à développer des contacts commerciaux de grande envergure.
SurfactGreen respecte les principes de la chimie verte. Les procédés de transformation de la biomasse en tensioactifs sont respectueux de l’environnement. Ils sont sans solvant, biodégradables et de faible toxicité humaine (très faiblement toxique par rapport à ses concurrents) et environnementale. Avec des résultats qui démontrent la performance et l’innovation des produits, Reach a accordé à SurfactGreen une exemption, qui est assez rare, de ce processus pendant 5 ans.
« Cette exemption va nous permettre de réaliser d’importantes économies au profit de nos recherches en cours et de poursuivre nos dépôts de brevets. Notre politique est très engagée sur ce point. Nous avons à ce titre déjà déposé 5 brevets depuis notre création. Le succès de SurfactGreen viendra de la performance à la fois technique mais surtout économique de nos produits. Il sera le résultat de notre capacité à pénétrer les segments de marchés identifiés avec des solutions qui répondent à de réelles attentes », conclut Pierre-Yves Divet, Président et Fondateur de SurfactGreen.
Une équipe bien structurée
L’équipe SurfactGreen est aujourd’hui composée de six collaborateurs, qui sont également actionnaires. Afin de soutenir sa croissance, la start-up est en phase de recrutement. Deux postes en CDI sont à pourvoir, un business développeur et un technicien de laboratoire. En début d’année 2017, Surfact’Green avait réalisé sa première levée de fonds d’1,2 million d’euros avec le soutien de deux fonds d’amorçage régionaux (Go Capital Amorçage et Fira Nord-Est) et d’un investisseur privé (Pierre Yves DIVET), associés à la Satt Ouest Valorisation.