Croissance

Bretagne. Malgré un ralentissement de l’économie, la croissance des crédits aux entreprises reste dynamique

Passation de pouvoir à la tête du comité des banques de Bretagne. Ce mardi 6 février 2024, Karim Ganaï, directeur départemental du Crédit Mutuel de Bretagne pour l’Ille-et Vilaine a été élu président. L’occasion pour les banquiers bretons d’analyser les dernières tendances en matière de crédits immobiliers à l'habitat et de financement des investissements des entreprises dans un contexte de ralentissement de l’économie.
De gauche à droite : Benoit Catel, Directeur général de BPGO, Maya Atig, Directrice générale de la Fédération Bnacaire Française et Karim Ganaï, nouveau président du comité régional des banques et directeur départemental du Crédit Mutule de Bretagne en Ille-et-Vilaine

Contrairement à nombre de ses collègues Karim Ganaï, 49 ans, n’a pas démarré sa carrière dans la banque. Titulaire d’un Master en Ingénierie agricole, il a d’abord intégré la coopérative agricole Terrena en tant que Technicien de culture. Ce n’est qu’en 2003 qu’il rejoint le Crédit mutuel de Bretagne en tant que responsable en charge du marché de l’agriculture. Après un parcours complet au sein de la banque, il prend, en 2020, la responsabilité de la Direction du Crédit Mutuel de Bretagne en Ille-et-Vilaine. C’est à ce titre qu’il succède à Benoît Catel, Directeur général de la BPGO, à la présidence du comité régional des banques de Bretagne (FBF).

Des crédits immobiliers en baisse mais plus élevés que dans la zone euro

132,8 milliards d’euros : c’est le montant des dépôts collectés par l’ensemble des banques bretonnes à fin septembre 2023. En hausse de 6,5 % sur un an glissant, ils profitent pour l’essentiel aux livrets (+12,5 %) alors que la collecte sur les PEL chute de 10%. « En matière de crédits octroyés, le montant est quasiment le même (131,9) », indique Benoît Catel, directeur général de la BPGO. Le crédit immobilier à l’habitat représente plus de la moitié de l’activité et 2023 reste une année atypique. « Sur les 12 derniers mois de l’année, on assiste à une baisse de 25% de ces crédits en Bretagne et de 30% au niveau national. » Si le taux de croissance diminue, il reste cependant le plus élevé de la zone euro. « Chaque mois, en France, les banques octroient entre 8 à 10 milliards de crédits immobiliers aux particuliers. Ce nombre reste élevé. On retrouve les niveaux de 2013, avant l’emballement de l’immobilier », poursuit Maya Atig, Directrice générale de la Fédération bancaire française.

Avec la hausse des taux à 4,5% la capacité d’emprunt diminue logiquement. « Les primo accédants, qui depuis dix ans accédaient directement à la maison, vont devoir se reporter sur les appartements avec des surfaces plus petites. Le gouvernement a fait le choix de réorienter les dispositifs en faveur de l’immobilier (PTZ) vers la rénovation énergétiques », ajoute Karim Ganaï. « Sans compter qu’il y a un sujet de pouvoir d’achat en France. 2024 sera une année blanche en matière d’immobilier, même si on pense que les taux vont rebaisser dans les mois à venir, entre 0,5 et 1% », précise Benoit Catel.

 

En 2023, les entreprises ont continué à investir

Dans ce contexte, le financement et donc l’investissement des entreprises se porte plutôt bien. « C’est une bonne surprise. En Bretagne, les secteurs des IAA et du tourisme sont particulièrement restés dynamique en 2023. Malgré la hausse des taux enclenchée mi 2022, les entreprises bretonnes ont continué à investir. La volonté de la banque de France de refroidir l’économie pour empêcher l’envolée de l’inflation n’a eu d’effets sur les entreprises que fin d’année 2023. » En France, le taux de croissance annuelle des crédits octroyés aux PME à cru de 1,8 % à fin novembre 2023. « Il reste dynamique au regard de celui observé en Allemagne qui diminue de 0,3 %. De même, les taux d’intérêt des nouveaux crédits pratiquées aux PME, restent plus élevé en Allemagne qu’en France : +6,27 % contre 4,24% », précise Maya Atig avant de conclure sur un sujet qui préoccupe particulièrement les banques celui de la cybersécurité. « On y met énormément d’argent. Plus on réussit à se renforcer techniquement, plus les escrocs se tournent vers la manipulation humaine (emails détournés, faux conseillers banquiers, etc.). Il nous faut agir à la fois sur les couches techniques et les couches de sensibilisation collective. » 15 % des recrutements opérés par les banques sont aujourd’hui dédiés au développement des nouvelles technologie.

 

Chiffres clés banques en Bretagne

15 000 salariés, un effectif stable

2 000 agences

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