
Basée à Roscoff, SeaBeLife expérimente des molécules capables de bloquer la nécrose cellulaire. Fondée en 2019 par Morgane Rousselot, docteure en biochimie de l’UPMC–CNRS–Station biologique de Roscoff, la jeune entreprise s’est d’ores et déjà forgé un nom dans le milieu de l’innovation médicale et thérapeutique. La mise au point du candidat-médicament SBL03 pour traiter la nécrose des cellules rétiniennes dans l’atrophie géographique, une forme avancée de DMLA sèche, est une innovation de rupture à retentissement mondial dans la gestion de cette pathologie.
« La molécule SBL03, formulée en gel ophtalmique (ou collyre) pour une administration topique non invasive, a démontré en pré-clinique sa capacité unique à pénétrer efficacement les tissus oculaires et à protéger la rétine contre la dégénérescence. Le traitement cible directement la nécrose des cellules de la rétine et se positionne comme une alternative révolutionnaire aux injections intravitréennes, uniquement disponibles aux Etats-Unis », souligne l’entreprise finistérienne qui vient d’obtenir des résultats d’efficacité précliniques très prometteurs pour SBL03, sans injection dans l’œil.
Préserver la vue
« Les résultats précliniques obtenus avec SBL03 sont très prometteurs et ouvrent des perspectives inédites dans le traitement des pathologies dégénératives de la rétine. La combinaison d’une action ciblée et d’une administration topique en fait une solution particulièrement prometteuse pour préserver la vue et donc la qualité de vie des patients », explique le Pr Jean-François Korobelnik, Professeur d’ophtalmologie au CHU de Bordeaux.
« Comparé aux traitements actuels uniquement disponibles aux Etats-Unis, notamment les injections intravitréennes, le mode d’administration topique de SBL03 pourrait améliorer considérablement le confort et l’observance des patients pour cette pathologie chronique nécessitant un traitement à vie. Elle offrirait une alternative prometteuse qui pourrait transformer la prise en charge pour des patients actuellement sans option thérapeutique satisfaisante ou bien tolérée », ajoute Morgane Rousselot, Pdg et co-fondatrice de SeaBeLife.
Levée de fonds en cours
Pour développer cette solution, la biotech finitérienne prépare une nouvelle levée de fonds de série A, à savoir plusieurs millions d’euros. « SeaBeLife prévoit d’accélérer le développement de SBL03 en lançant l’industrialisation de la synthèse. Les études précliniques réglementaires doivent débuter en 2025, avec pour objectif une première étude clinique chez l’homme en 2026″, indique le communiqué.
SeaBeLife, qui compte huit collaborateurs, a levé 5,5 millions d’euros en capital et aides financières depuis sa création. En 2024, la société a été lauréate du concours i-Nov. L’entreprise bénéficie du soutien de nombreux partenaires dont la SATT Ouest Valorisation, Biotech Santé Bretagne, Bpifrance et la Région Bretagne.