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Bâtiment. Avec 53% de l’activité portée par la rénovation, les professionnels bretons alertent sur la version 2024 de MaPrimRénov’

Alors que la crise du logement atteint son paroxysme, les représentant bretons de la Fédération Française du bâtiment ont présenté, ce 10 janvier 2024, l’état du marché de la construction et de la rénovation des logements sur les quatre départements. Si le logement neuf chute drastiquement, -20,2 % sur 12 mois glissants, celui de la rénovation est en hausse, +4,2%. Et le potentiel s’avère colossal. En Bretagne, 230 000 logements ont une étiquette énergétique F ou G, qualifiés de « passoires énergétiques » qui seront interdits à la location en 2025. Dans ce contexte, l’activité tient bon, mais les chefs d’entreprise alertent sur la complexité de mise en œuvre du dispositif MaPrimeRénov’ qui pourrait casser la dynamique.

Avec près de 26 500 entreprises du bâtiment en Bretagne (hors travaux publics), le secteur emploie 62 000 salariés. À fin novembre 2023, 21 000 logements ont été mis en chantier en Bretagne sur 12 mois glissants, contre 26 365 à fin novembre 2022, soit 5 365 logements construits en moins entre les deux périodes. « C’est l’équivalent de ce que construit sur une année un département comme le 29 ou le 56. 5 000 logements en moins c’est 8 000 emplois en moins », souligne Stéphane Le Teuff, Président de la Fédération Française du Bâtiment de Bretagne.

Cette baisse, affecte tous les départements mais elle est plus prononcée dans les Côtes d’Armor (-27,8%) et en Ille-et-Vilaine (-27,0%). 2024 sera sur la même tendance avec à nouveau une baisse de 7 260 logements autorisés à la construction. Résultat, en Bretagne, la construction de logements neufs ne représente plus que 30% de l’activité des professionnels. « Malgré tout, on voit émerger de nombreux projets pour des résidences dédiées aux seniors, aux jeunes actifs ou encore aux étudiants.»

 

Chute de 30 % des maisons individuelles en 2023

Les raisons de cette chute sont connues. C’est notamment l’envolée des taux du crédit à +5 % qui empêche un bon nombre de primo accédants d’obtenir leur prêt, alors que l’inflation est au plus haut. « Ceux qui souhaitent une maison individuelle sont les plus touchés, poursuit Stéphane Le Teuff. Les conditions d’accès au prêt à taux zéro (PTZ) ont évolué fin 2023. Le dispositif a été recentré sur le collectif et les zones très tendues. » Résultat : 90% du territoire français est exclu du PTZ et 60% de la population est sortie du dispositif. « En 2023, la vente de maisons individuelle a chuté de 30%. Si on ajoute le collectif, la baisse atteint les 35%. Dans ces conditions, une politique d’accueil de nouveaux arrivants n’est pas possible. »

Les surfaces de locaux autorisés à la construction en hausse de 6 ,5%

Dans ce panorama assez sombre les perspectives d’activité dans la construction neuve de locaux sont plus favorables avec une hausse des surfaces autorisées notamment en locaux industriels, en entrepôts et en équipements publics. A fin novembre 2023, sur 12 mois glissants, les surfaces autorisées sont en hausse à +6,5% alors que la baisse s’accentue au niveau national (-4,4%). La demande est correctement orientée, particulièrement sur le marché des locaux industriels et des équipements publics (+17,6% chacun) et des bâtiments agricoles (+16,1%). Elle reste néanmoins dégradée sur le marché des bureaux (-23,8%) et sur celui des commerces (-12,1%). « Beaucoup de professionnels se voient aussi refuser des projets d’investissement. »

 

Bretagne : 230 00 logements qualifiés de passoirs énergétiques

Le marché de la rénovation, désormais 53 % de l’activité des professionnels bretons, tire le secteur. « La hausse est plus importante sur le marché des bâtiments non résidentiels : +9,0 % contre +4,1 % sur celui des logements. Nous sommes la région, la plus dynamique sur ce marché. Il est beaucoup plus facile qu’avant de recruter même si certains métiers comme les couvreurs restent difficiles à trouver. » En Bretagne, 230 000 logements présentent une étiquette énergétique F ou G, qualifiés de « passoires énergétiques » qui seront interdits à la location en 2025. On estime leur nombre à 28000 dans la métropole rennaise.

« Il y a donc urgence à accélérer leur rénovation, estime Jean-Michel Galle, Président de la FFB 35. La réforme de MaPrimerénov : pourquoi casser ce qui marche ? Pourquoi exclure des aides à un ménage qui souhaite simplement isoler ses parois ? Pourquoi exiger l’installation d’un équipement renouvelable (même si le particulier a déjà changé sa chaudière récemment) ou le forcer à effectuer une rénovation globale avec le recours obligatoire à un accompagnateur ? Leur nombre d’acteurs agréés est insuffisant, 300 environ et freine déjà le marché. Qui plus est c’est un surcoût de 1 000 euros. Pourquoi nous avoir demandé de passer des certifications RGE ? C’est une aberration. » En 2021, le nombre de dossiers MaPrimerénov en Bretagne s’est élevé à 45 000 soit 7% du nombre de dossiers engagés en France. L’enveloppe moyenne de rénovation s’élève à 70 000 euros.

 

 

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