Principale branche d’activité de la Caisse des Dépôts, la Banque des Territoires a dressé, ce jeudi 13 avril, le bilan de son activité en 2022 en Bretagne (prêts, investissements et consignations…) et fait le point sur son engagement en faveur du développement des territoires. De l’aménagement de pistes cyclables à Plomeur (29) à la construction d’un aqueduc en Ille-et-Vilaine, en passant par le financement de milliers de logements, la Banque des territoires a injecté 583, 9 millions d'euros dans l'économie et les projets de la région en 2022.
Le foisonnement de projets est tel qu’il est difficile de résumer l’activité de la Banque de territoire qui intervient de façon protéiforme sur des sujets de tailles très variées.
Priorité au logement social
Néanmoins, la construction de 4 270 logements sociaux neufs et la réhabilitation de 3 065 autres ont mobilisé à, eux seuls, près de 462 millions d’euros de prêts sur un total de 524, 7 millions d’euros accordé en 2022. « C’est notre principale activité, souligne Patrice Bodier, directeur régional qui pilote depuis Rennes une équipe de 47 collaborateurs. On travaille avec l’ensemble des bailleurs sociaux , 24 en Bretagne, soit en leur prêtant de l’argent, soit en souscrivant des titres participatifs (23, 3 M€ en 2023) afin de renforcer leur surface financière et donc leurs projets de construction sur le territoire. En Bretagne, les volumes sont importants notamment sur le département d’Ille-et-Vilaine qui attire chaque année environ 10 000 nouveaux habitants et concentre 47% de nos prêts. Sur l’ensemble de la région, 28 000 demandes de logements sociaux sont en attente. Cependant, on constate un phénomène de crispation en 2023. La pression foncière, l’inflation, l’envolée des prix des matériaux et la disponibilité des entreprises du bâtiment retardent certains projets. »
En matière de logement social, la banque des territoires a également financé à hauteur de 70 millions d’euros l’habitat spécifique. Par exemple, elle a injecté 584 K€ dans la maison relais à Guichen (35) destinée à l’hébergement des personnes à faible niveau de ressources , dans une situation d’isolement ou d’exclusion.
Réduire la fracture territoriale
Le secteur public local bénéficie aussi de l’intervention de la Banque. « On accompagne les collectivités de manière très différente mais, comme pour le logement social, il s’agit de réduire la fracture territoriale et sociale. Soutenir l’offre de santé est indispensables pour éviter la désertification de certains territoires. On fait le trait d’union entre la collectivité , le bailleur social et la structure de de soin pour trouver des solutions de logement au personnel de santé. » Par exemple, dans le Morbihan , la Banque des Territoires a financé à hauteur de 7,8 millions d’euros la construction du nouvel hôpital de Guémené-sur Scorff. Dans le Finistère , la presqu’île de Crozon a bénéficié d’un prêt de 2,3 millions d’euros pour son réseau très haut débit et la commune de Le Faou de 700 000 euros pour l’aménagement de la traversée de Rumengol. » Au global se sont 52 projets dans la santé la culture, l’aménagement du territoire, etc. qui ont été financés à hauteur de 94, 4 M€. « Que ce soit pour un prêt de 200 millions d’euros ou de 500 000 euros, nos conditions financières sont les mêmes », précise Patrice Bodier.
Photovoltaïque, eau, rénovation thermique des bâtiments…
La transformation énergétique et écologique prévaut de plus en plus dans les choix opérés par la banque. « Le soutien à la production d’énergie renouvelable devient une priorité. » La commune de Trémeoc dans le Finistère a ainsi bénéficié de 3,5 millions d’euros pour la construction d’une centrale photovoltaïque . Celle de Beaussais-sur-Mer (22) de 250 K€ pour l’installation de panneaux photovoltaïques. « Nous intervenons aussi de plus en plus dans la rénovation des infrastructures d’eau. Nous sommes les seuls à pouvoir financer des projets sur 60 ans. Il y a urgence.s. Aujourd’hui, dans certaines communes des Côtes d’Armor, on refuse des permis de construire car les réseaux d’alimentation en eau potable ne sont plus dimensionnés à la taille de la population. » Parmi les exemples cités par la banque : le financement à hauteur de 2,9 millions d’euros de la rénovation de l’usine en eau potable du syndicat mixte de l’aulne (29) qui alimente 59 communes du Finistère ou encore l’aide de 20 millions d’euros à la construction de l’aqueduc Vilaine Atlantique géré par le SMG-eau 35. « Nous donnons également une seconde vie au logements sociaux afin d’éviter que trop de passoirs thermiques ne puissent plus être louées. La raréfaction du foncier va nous amener à multiplier les opérations de réhabilitation. Nous sommes en train de construire des modèles de financement adaptés, sur 40 ans. »
En 2022, le montant total des écoprêts pour la réhabilitation thermique des logements sociaux s’est élevé à 26 millions d’euros. Parmi les projets emblématiques soutenus par la banque : la réhabilitation de la tour Parmentier dans le quartier du Gros Chêne à Rennes à hauteur de 4 M€. « On végétalise, on crée des T5-T6, on insère des balcons… Logement sociaux , santé, eaux assainissements , nous n’avons pas de limite de financement », conclut Patrice Bodier
Nombreux sont aussi les projets menés dans le cadre des opérations « Action coeur de ville » ou « Petites villes de demain », notamment par le biais de foncières. La Banque des territoires a ainsi engagé, début 2023, 1,5 million d’euros dans la création de la foncière commerciale Brest commerces , afin de prendre en charge l’achat, la rénovation puis la mise en location d’une quarantaine de commerces d’ici 2025 dans les quartiers de la Recouvrance et du haut de la rue Jaures.
