
« Entre 2019 et 2024, la part des compagnie aérienne low cost dans l’activité des aéroports de proximité est passée de 24% à 64%. Elles ont une capacité à faire évoluer l’offre plus rapidement et ne sont pas tenues, comme l’était Air France, à assurer un maillage territorial. A Rennes, nous travaillons avec 7 d’entre elles. Cela permet de limiter les risques en cas de défaillance de l’une ou l’autre », explique Yannick Bouiller. Depuis le 1er septembre 2024, il est à la tête des aéroports de Rennes et Dinard, deux infrastructures pilotées par Vinci Airports et la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) d’Ille-et-Vilaine pour le compte de la Région Bretagne.
Un environnement ultra concurrentiel
L’environnement ultra concurrentiel s’observe au niveau européen avec des compagnies low cost particulièrement sensibles au prix du billet et donc de la fiscalité, alors que le projet de loi de finances 2025 intégrait l’augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA), pour tous les voyages au départ d’un aéroport français. La censure du gouvernement Barnier a mis en suspens cette mesure. « Si elle revenait, la compétitivité de nos aéroports et notamment celui de Rennes serait entamée. Les compagnies iraient voler ailleurs, en Europe. Par ailleurs du fait de problèmes de livraison, beaucoup moins d’avions sont disponibles. Il y a donc une tentation chez certains acteurs à aller sur les gros aéroports pour optimiser leurs taux de remplissage. »
512 000 passagers en 2024
Dans ce contexte, l’aéroport Rennes Bretagne affiche un trafic à 512 000 passagers en 2024 contre 594 000 un an plus tôt. Depuis 2019, ce dernier a baissé de 40 %. « Cependant, sur le dernier trimestre, on observe une remonté sensible du trafic, en particulier en décembre, un mois qui cumule plus de 50 000 passagers. L’ouverture des lignes vers Montpellier et Marrakech expliquent ce rebond. Si on ajoute à cette hausse, un taux de remplissage des vols qui atteint, en 2024, 82%, j’estime que nous sommes sur une bonne dynamique pour 2025, poursuit Yannick Bouiller. La simplicité d’accès et de l’embarquement sont des atouts, tout comme le handling, « à savoir l’assistance à l’accès que les compagnies apprécient parce que ce service est assuré en interne, par nos salarisés. » Les deux aéroports, Rennes et Dinard emploient au global 120 collaborateurs. « Dans le cadre de sa stratégie aéroportuaire, La Région Bretagne, propriétaire des deux infrastructures entend garder Dinard car l’aéroport permet en effet d’accueillir les locaux de Safran et Sabena, deux entreprises qui constituent un véritable poumon économique pour le territoire malouin. »
Le fret en bonne forme
Le fret avec un peu plus de 10 000 tonnes de marchandises transportées en 2024, un chiffre étal par rapport à 2023, place l’aéroport breton dans le top 10 des plateformes régionales, sur un pied d’égalité avec celle Bordeaux. En Bretagne, il est le seul à proposer des services réguliers de fret avionné. Par ailleurs, sa localisation géographique privilégiée est intégrée dans le réseau aérien cargo des messagers express internationaux comme UPS et Chronopost, et reliée quotidiennement au hub européen de Cologne/Bonn et à l’aéroport de Marseille.
« En 2025, nous allons continuer à densifier notre réseau domestiques et celui à l’international », conclut Yannick Bouiller. De nombreuses lignes vont va voir leurs capacités renforcées soit avec des avions plus gros soit par une augmentation des fréquences hebdomadaire. C’est le cas de Montpellier, Amsterdam, Londres Gatwick et Toulouse (cet été) . Manchester verra également ses fréquences augmentées à compter de juin. Au global, l’aéroport Renne Bretagne propose 11 destinations et deux hubs, Amsterdam et Paris Roissy CDG, qui concentrent ¼ des vols.