Transitions

Au Fournil de Féwen (35), la cohésion d’équipe passe par l’apprentissage de la langue des signes

A Tinténiac en Ille-et-Vilaine, le Fournil de Féwen produit du pain et des pâtisseries bio pour une vingtaine de magasins répartis sur le département. Avec une croissance annuelle de 20%, la gérante, Karine Guérin-Duhaubois a embauché 4 personnes en CDI dont une personne sourde profonde. Afin de l’intégrer au mieux, elle s’apprête à former toute l’équipe à la langue des signes. Une démarche rare pour une petite entreprise.

A Tinténiac en Ille-et-Vilaine, le Fournil de Féwen produit du pain et des pâtisseries bio pour une vingtaine de magasins répartis sur le département
A Tinténiac en Ille-et-Vilaine, le Fournil de Féwen produit du pain et des pâtisseries bio pour une vingtaine de magasins répartis sur le département

Avec un CAP boulanger et pâtissier en poche, Karine Guérin-Duhaubois a pas mal roulé sa bosse à l’étranger avant de poser ses valises à Rennes où, en 2012, elle a repris le Fournil de Féwen. « Pascal Cadot, le gérant, avait créé ce laboratoire de production de pains bio quelques années auparavant. Il était seul aux commandes ». Très vite, la petite entreprise grossit. En 2015, le laboratoire déménage à Tinténiac, à une trentaine de kilomètres de Rennes.

 

20% de croissance

L’effectif est aujourd’hui composé de 3 boulangers, 3 pâtissiers et une personne en charge des livraisons. « Nous livrons trois fois par semaine, une vingtaine de points de vente, des Scarabée Biocoop et une poignée d’indépendants, dans un rayon de 40 kilomètres. Nous faisons également le marché des Lices à Rennes. Tous nos produits sont 100 % bio, des pains aux pâtisseries en passant par les viennoiseries. Environ 2 500 pains sortent chaque semaine du laboratoire ». En arrivant à Tinténiac, la dirigeante a aussi ouvert une boutique. Chaque mardi et vendredi soirs, les clients arrivent d’un peu partout, à une dizaine de kilomètres à la ronde pour acheter leurs pains parmi la vingtaine de sortes proposées. « Le semi complet et le petit épeautre sont ceux qui partent le plus vite. Le succès du bio ne se dément pas. L’an passé nous avons réalisé un CA de 400 K€ en progression de 20% ».

 

La surdité n’est pas un obstacle

Cette dynamique s’est accompagnée de recrutements. « Aujourd’hui, je travaille avec une équipe de 4 titulaires et 3 apprentis ». Marie Chaillou, sourde profonde, a intégré le Fournil de Féwen il y a un an, en tant qu’apprentie boulangère. Karine Guérin- Duhaubois vient de la titulariser. « Son handicap n’a jamais été un obstacle souligne-t-elle. Elle a toujours voulu faire ce métier. Tout le monde fait naturellement des efforts et certains ont appris les rudiments de l’alphabet en langue des signes. Côté matériel, nous avons investi dans des minuteurs à pétrin équipés de flashes lumineux ».

 

Une formation sur 15 semaines

 Aujourd’hui, la dirigeante souhaite aller plus loin. Pour renforcer la cohésion d’équipe, elle va financer une formation plus poussée à la langue des signes et ce, à raison de deux heures par semaine pendant environ 4 mois. « Marie fait partie intégrante de l’équipe et va rester chez nous. J’ai envie de mieux communiquer avec elle et faciliter le travail de toute l’équipe. Cette formation est fondamentale pour nous tous ». C’est un beau projet d’entreprise que s’apprête à vivre le Fournil de Féwen. L’entreprise s’appuiera sur les services de l’Urapeda à Rennes pour le mettre en œuvre.

 


Le Fournil de Féwen 

A savoir : Dans les Côtes d’Armor la CCI propose aux entreprises de son territoire un programme d’initiation à la langue des signes.

Témoignage : l’Atelier de Corentin se forme à la langue des signes, une démarche rare portée par la CCI des Côtes d’Armor

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