Accessibilité. Le réseau Investir en Finistère demande des mobilités plus efficaces

Le Finistère, plus que jamais à l’Ouest en matière de mobilités ! Forte de ce slogan, l'association Investir en Finistère, qui réunit une trentaine de dirigeants et acteurs économiques du département, alerte sur l'isolement accentué ces deux dernières années de la pointe Ouest de la France. Ils en appellent à une revalorisation des modalités d'accès afin d'améliorer le développement économique et l'attractivité de ce territoire.

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Simon Cohen

« La pointe Bretagne observe aujourd’hui une perte de chance par rapport à son potentiel de développement et d’attractivité du fait de moyens de mobilité insuffisants ! Il y a également un fort risque de perte d’influence du Finistère au niveau des instances nationales et internationales avec des dirigeants d’entreprise qui ont de plus en plus de difficultés à honorer leurs mandats. C’est une situation intolérable pour l’économie finistérienne qui ne veut pas se replier sur elle-même mais rester innovante, exportatrice, créatrice d’emplois, ouverte sur le monde ! », alerte Jean-Paul Kerrien, président d’Investir en Finistère et du Crédit Agricole du Finistère.

Des moyens de déplacement insuffisants

Réunis autour de la question des mobilités, les membres du réseau Investir en Finistère dressent le bilan post-crise : « le Covid et ses conséquences conjoncturelles sur les déplacements ont bouleversé durablement le paysage de l’offre de mobilités pour le Finistère et rendu très compliquée la possibilité pour les entreprises de satisfaire à leurs besoins de déplacements professionnels. » Ils en veulent pour preuve ce qu’ils estiment une dégradation de la desserte aérienne, « l’offre entre Brest et Paris Orly est devenue quasiment inexistante« ; et l’insuffisance des modalités ferroviaires puisque « le temps moyen de trajet entre Paris – Brest/Quimper ne permet pas de faire l’aller-retour dans la journée ».

« Air France se fiche de nous ! Il est impossible d’effectuer un aller-retour Brest / Orly dans la journée ni même en 48h alors que nous n’avons pas de perspective de train à moins de 3h ! Nous devrions être un département prioritaire pour la mobilité via l’aérien dans l’esprit de la continuité territoriale, ce pour assurer notre dynamisme économique local : c’est une évidence, c’est une urgence !», clame Jean-Yves Saliou, membre actif de l’association Investir en Finistère et administrateur Scarmor.

Améliorer les accès pour réduire les délais

Quelles solutions ? L’association de dirigeants bretons en appellent à des aménagements massifs et pertinents, à savoir « la construction de tronçons de lignes nouvelles significatifs à l’Ouest de la Région ». Pour eux, le projet ferroviaire LNOBPL pour liaisons nouvelles Ouest Bretagne Pays de la Loire ne va pas assez loin ni vite. « Nous allons d’études en études et les années passent. Nous avons besoin d’un engagement politique unanime et urgent à désenclaver la pointe Bretagne pour qu’il n’y ait pas que des « brujunes » accordés au Finistère ! », demande Christian Couilleau, copilote du GT Mobilités au sein du réseau Investir en Finistère et ancien directeur général du groupe Even.

« Les projets ferroviaires s’accélèrent dans le Sud-Ouest. Bordeaux est à 2h05 de Paris depuis 2017, Toulouse est assurée d’être à 3h10 de Paris en 2030/35. Et nous, avec 100 km de moins, nous mettrons toujours plus de 3h30 ! Quel report modal pour les finistériens avec des solutions décarbonées, dans un contexte d’urgence climatique et de renchérissement de l’énergie ? », enchérit Philippe Bihan, président de DRO Finistère-Bretagne et PDG de Sofibihan.

Un déséquilibre territorial

Ces dirigeants finistériens redoutent un décrochage entre l’Est et l’Ouest breton, aggravé par la récente crise sanitaire. Certes, la communication distancielle s’est développée et apporte une partie des solutions. Mais pas toutes: ces dirigeants, cadres et collaborateurs d’entreprises revendiquent le besoin de se déplacer efficacement. « Le Finistère ne pourra pas assurer son développement économique, maintenir ses emplois et attirer de nouvelles populations, dans une situation de concurrence avec les autres territoires, si les conditions d’une mobilité et d’une intermodalité efficientes ne sont pas réunies », clament-ils.

« Les entreprises finistériennes voient leur belle dynamique freinée par les difficultés à assurer leurs déplacements vers Paris. C’est une contrainte forte qui risque de les encourager à investir en dehors du Finistère pour faciliter leurs échanges. La mobilité constitue un enjeu majeur pour l’attractivité et la compétitivité de la région. Nous défendons une mobilité durable qui concilie les attentes économiques et sociales, la facilité de déplacement des habitants et la nécessité de réduire l’impact sur l’environnement », conclut Delphine Drévillon, copilote du GT Mobilités et directrice du Centre d’Affaires du Finistère Arkéa Banque Entreprises et Institutionnels.

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