Sensibilisées à devoir économiser l’eau pour pérenniser leur activité, plusieurs entreprises engagées dans le programme régional Ecod’O Pro, porté par Bretagne Compétitivité, étaient conviées à visiter le station de production d’eau potable, Ar C’hastell, située sur les bords du Loch, à Sainte-Anne d’Auray.
Construite il y a trois ans, la nouvelle usine de production d’eau potable est entièrement automatisée (2 personnes, seulement, y travaillent à temps plein). Cinq millions de mètres cubes d’eau potable y sont produites chaque année, « soit l’équivalent d’1 250 000 bouteilles d’eau d’un litre par heure !« , rapporte Christophe Salaün, responsable de production sur ce site, géré par la Saur.
Un réseau interconnecté
Puisant l’eau dans le Loch, à l’endroit du barrage de Tréauray qui peut contenir 700 000 m3 d’eau, l’usine d’Ar C’hastell est intégrée au réseau du service public de l’eau qui maille l’ensemble du Morbihan. « Nous disposons de 230 km d’autoroutes de l’eau sur le département, soit autant de longueur de tuyaux pour produire et transporter l’eau que vous buvez », a expliqué Vincent Cowet, 1er vice-président d’Eau du Morbihan, propriétaire de l’entièreté de ce réseau. La force et la singularité de ce réseau résident dans son interconnexion. « Les sources du Blavet, de la Vilaine et de l’Etang du Duc, ainsi que leurs unités de traitement et de stockage sont reliées pour assurer une continuité de production et de service », explique l’élu local. En fonction de la disponibilité de la ressource (conditions climatiques) et de son intensité d’usage (zones touristiques), les sites de production et de stockage équilibrent leur fonctionnement pour sécuriser le transport de l’eau potable sur l’ensemble du territoire. « Pour soulager les structures existantes, nous sommes en train de renforcer ce maillage en ouvrant une nouvelle voie entre Baud et Brech : 30 km de tuyaux sont posés pour connecter directement ces deux sites et alimenter plus directement le Morbihan sud », trace Vincent Cowet. Montant de l’investissement : 20 millions d’euros à la charge du syndicat mixte Eau du Morbihan.
Transition engagée, décision confortée
Découvrant ce système et l’efficience des circuits de production et de transport d’eau potable à l’échelle du département, les entreprises morbihannaises présentes (La Compagnie des ports du Morbihan, La Belliloise et Kerlys) sont reparties d’autant plus convaincues des économies d’eau qu’elles ont déjà toutes réalisées au sein de leurs organisations, accompagnées en cela par Ecod’O Pro. « 350 entreprises bretonnes adhèrent à ce programme étendu sur l’ensemble de la Bretagne. En fléchant des leviers d’économie d’eau, ce dispositif permet également de concilier continuité économique et préservation écologique ; un combo que les entreprises doivent nécessairement intégrer pour espérer se développer voire perdurer », a souligné Sébastien Haentjens, dirigeant du laboratoire Eiba à la Vraie-Croix et personne qualifiée au sein de la CCI du Morbihan, notamment sur les questions environnementales.
