C’est en 2005 que Chloé Violleau, monitirice d’équitation, a créé Les Ecuries de Kerrous, à Bodilis, avec son mari Matthieu. “Quand on s’est installé, j’avais déjà un projet de thalasso pour accueillir des chevaux en repos.“ Mais face à la difficulté de convaincre les propriétaires de transporter les animaux jusqu’à la pointe bretonne, la jeune femme développe un nouveau concept.
Un marché à prendre
“Quand nous avons pu prendre une salariée pour nous aider sur l’activité du poney-club, j’ai pu m’investir encore davantage sur les soins des bêtes. J’ai commencé sur mes propres chevaux, en 2012, avec des soins à l’argile, assez classiques. Puis, par hasard, j’ai rencontré quelqu’un qui travaillait en thalassothérapie. Cet échange m’a donné l’idée de tester ces méthodes sur mes chevaux et j’ai été agréablement surprise des résultats et des bénéfices.” L’idée de développer une marque de soins inspirée de la thalasso humaine mais dédiée aux chevaux surgit alors dans l’esprit de la Finistérienne, qui s’associe à son père pour lancer cette seconde entreprise : “Il y avait un marché à prendre !”
Enveloppements chauds, algues, boue marine… “Il s’agit de répondre aux besoins courants : tendinites, récupération musculaire, fatigue, membres engorgés… Le plus important pour moi est de développer une gamme accessible à tous et pour tous les chevaux, en termes de tarifs mais aussi dans leur application. Par exemple, il faut que ce soit des produits faciles à enlever.” Chloé Violleau part des besoins émis par les cavaliers avant de confier l’élaboration des compositions à des laboratoires. Ensuite, elle teste sur ses chevaux et fait tester à d’autres passionnés auxquels elle se fie. Quand les résultats sont confirmés et une fois le test anti-dopping passé, elle lance la production et la commercialisation.
Vente en ligne et réseaux de revendeurs
Cavasso compte déjà une cinquantaine de revendeurs en France : des physiothérapeutes équins, des petites selleries… “Pour l’instant, je ne travaille pas avec de grosses chaînes mais essentiellement avec de petites structures dont je suis proche car nous partageons le même état d’esprit : le bien-être des chevaux avant tout !” Les ventes se font aussi depuis la boutique en ligne, ouverte en début d’année 2013. “Chaque pays a ses règlementations ou encore ses habitudes d’e-commerce. Avoir un site traduit ne correspond pas forcément à la façon dont un internaute étranger navigue et achète en ligne. C’est pourquoi nous préférons trouver quelqu’un pour développer directement la marque à l’étranger.”
Un réseau de distributeurs se construit donc petit à petit, au Luxembourg, en Belgique et en Suisse, avec des personnes qui viennent auparavant se former à Bodilis pour maîtriser l’application de chaque produit.
Des produits approuvés par un grand champion
L’année 2018 a été forte pour Cavasso, qui enregistre une croissance de 27%. Ses produits ont séduit le cavalier belge Grégory Wathelet, un habitué des podiums des compétitions de sauts d’obstacles, également reconnu comme formateur équin. “Il a appelé pour savoir s’il était possible de mettre spécialement au point un gel pour avant et après l’effort. Il voulait une déclinaison de notre poudre d’algues qu’il utilise déjà mais n’était pas des plus pratiques quand il avait des compétitions en hiver dans des pays nordiques et qu’il ne pouvait pas rincer les chevaux car l’eau était bien trop froide !” L’entrepreneuse a relevé le défi et noué un joli partenariat avec un cavalier emblématique, qui lui a déjà ouvert les portes d’une grande sellerie belge.
Prochain défi à relever pour Cavasso : pénétrer le marché allemand. L’entreprise est en pleine réflexion pour trouver la stratégie adaptée.