
Des acquisitions successives
Le pôle breton de LDC a été créé en 2015. Il est le résultat d’acquisitions en trois étapes : en 2004, LDC rachète Provialys (trois entités industrielles : Celtys, Celvia, Procanar) à la coopérative morbihannaise Cam 56 qui est alors devenue un de ses fournisseurs de vif (1) ; en 2012 LDC reprend l’abattoir Doux de poulet frais à Sérent, dans le Morbihan, à la barre du tribunal de commerce de Quimper ; en 2014 LDC achète les quatre outils Glon Sanders du groupe Avril (Boscher Volailles, Farmor, Robichon et Volailles de Kéranna). Auparavant, il détenait un abattoir de poulets (ex-Sérandour) à Lanfains dans les Côtes-d’Armor, qui dessert une clientèle régionale avec une gamme large (standard, label, bio). Depuis fin 2017, s’ajoute l’abattoir vendéen Favreau, spécialisé en canard et l’ex site du volailler Doux à Chateaulin.
Devenir la référence volaille pour la RHD
Depuis trois ans LDC a investi 150 millions d’euros dans la réfection complète de deux sites (poulet lourd à Sérent et canard chez Procanar) et fait des améliorations ailleurs. « Nous avons augmenté de 40% nos capacités de production ce qui équivaut à environ 1 million de volailles. Tous nos outils sont rénovés régulièrement, nous investissons en moyenne 12 millions d’euros par an dans leur entretien et renouvellement», souligne Roland Tonarelli. Les capacités d’abattage peuvent encore augmenter chez Volailles de Keranna (1 million de poulets par semaine au lieu de 780 000) et chez Celvia Sérent (380 000 poulets par semaine au lieu de 320 000). « Toutes nos usines sont quasiment à saturation. » Avec sa nouvelle marque Poule et Toque, SBV ambitionne de devenir la référence pour les métiers de la RHD, tout comme Le Gaulois, Marie et Maître Coq dans leur domaine. Elle va symboliser les réponses données par SBV à ses clients aux métiers très divers (du fast-food au gastronomique) et aux nouvelles valeurs sociétales (environnement, nutrition, santé, bien-être animal). « Poule et Toque doit nous permettre de contrer la concurrence des volailles d’importation, encore trop présente sur ce marché : 50% des produits de volaille consommés en restauration sont importés avec, par exemple, 85% en boulangeries-pâtisseries pour l’élaboration de sandwichs et autres produits snacking.
Une organisation recentrée par métier
Depuis trois ans, un autre objectif a été de fédérer les différentes cultures ancrées dans chaque unité : « celle de LDC, de Provialys (Celvia en dinde, Procanar et Celtys en canard), d’Avril (abattage de volailles Glon et élaborés ex-Bourgoin) et de Doux, détaille Roland Tonarelli. C’est pourquoi, notre organisation commerciale a été mutualisée en cinq sous-ensembles, selon les métiers de nos clients : grossistes et revendeurs, enseignes de restauration, PAI cuit, PAI cru et export ». Les débouchés de la transformation (PAI) et de la restauration (RHD) représentent 75 % des tonnages. La grande distribution pèse encore 9 %, et enfin 15 % des volumes sont exportés. « Le halal performe avec des demandes de plus en qualitatives pour des produits d’origine française et plus sophistiqués. Ce marché représente 30% de notre activité. Fin 2018, notre CA devrait croître de 12 % et atteindre 820 à 830 millions d’euros contre 730 millions sur l’exercice précédent».