Transition écologique. L’agence Bañuls Design priorise la recherche appliquée pour soutenir la décarbonation des transports

L'agence d'architecture navale Bañuls Design, installée à Larmor-Baden (56), est soutenue par l'Agence Nationale de la Recherche pour ses travaux sur la transition énergétique maritime. Loin de proposer une énième solution mécanique de décarbonation, Renaud Bañuls et son équipe développent des modélisations statistiques liées aux prédictions des usages afin de prioriser la sobriété des technologies et leur maintenance préventive. 

« La transition écologique passe aussi par l’évolution de la sobriété des matériaux et des process industriels déjà établis. C’est un levier complémentaire, et sous estimé, de gain d’énergie et de carbone. » Convaincu par l’apport de la recherche fondamentale dans l’application de solutions écologiques, l’architecte naval Renaud Bañuls, également maître de conférences à l’Ecole d’architecture de Nantes, a réorienté une partie des missions de son agence vers le développement de modélisations mathématiques appliquées à l’industrie nautique. L’objectif étant de nourrir le savoir et d’accélérer les transitions en incrémentant des données issues de l’architecture navale de compétition. « Par nos travaux, nous souhaitons faire avancer la recherche ; et la course au large, qui reste notre coeur de métier, est un parfait démonstrateur », synthétise celui qui a aussi été compétiteur en haute mer, dans une précédente vie professionnelle. 

Questionner l’usage des machines pour gagner en sobriété

Architecte de formation, Renaud Bañuls s’est en effet illustré comme skipper, sur mono et multicoques de course, auprès de Frank Cammas et de Michel Desjoyaux, entre autres. Croisant ses compétences, cet autodidacte multidisciplinaire s’est rapidement fait connaitre dans le milieu de l’architecture navale, signant la conception de plusieurs voiliers de croisière aux performances sportives et plus récemment, la ligne du trimaran Sodebo Ultim 3. « Le fait de concevoir des bateaux innovants, qui sont aussi des outils de mesures nouvelles et inexplorées, a poussé ma réflexion vers l’analyse de ces datas à des fins de recherche. En questionnant l’usage de ces machines, on peut alors quantifier leur comportement, leurs contraintes, leur évolution à l’échelle du temps et des environnements qu’elles traversent. Les mathématiques appliqués nous permettent de quantifier l’incertitude, simuler la prédiction et rendre plus efficaces les matériaux et les technologies déjà usités », explique l’architecte naval, accompagné dans ce raisonnement par de hautes instances sachantes. L’école polytechnique de Palaiseau, l’INRIA, le CNRS et l’Agence nationale de la Recherche – qui vient d’allouer une subvention de 400 000 euros à ces travaux -, deviennent ses partenaires au long cours réunis au sein d’un laboratoire commun baptisé MATritime. « C’est un engagement sur cinq ans, afin que nous développions des modélisations qui servent la transition énergétique maritime. Notre métier n’est pas de créer de nouvelles technologies de décarbonation, mais bien une méthodologie qui teste et privilégie une production moins énergivore », explique Renaud Bañuls dont les travaux sont guidés par l’efficience et la sobriété.

Au service de la maintenance préventive des technologies

L’application de ces modèles statistiques intéresse déjà des constructeurs, des industriels maritimes qui voient là, un outil d’évaluation du risque et de maintenance préventive de leurs navires. « Nos travaux pourront également répondre à des objectifs de certification pour une industrie plus écologique », projette l’initiateur et chef d’entreprise qui a d’ailleurs recruté trois personnes, dont un Doctorant et deux ingénieurs spécialisés en codage maritime, pour structurer ce pôle « Performance et Développement ». 

Une première modélisation environnementale pour éviter les collisions avec les cétacés

Dans ce domaine de Recherche, l’agence Bañuls Design n’en est pas à son galop d’essai. Depuis deux ans, elle expérimente une autre modélisation statistique dont les calculs permettent d’éviter les collisions des navires avec les cétacés ou autres « objets flottants non identifiés ». Là aussi, l’entreprise morbihannaise a su rallier des instances scientifiques pour constituer un consortium qualifié, et embaucher une Docteure es environnement. Les résultats et applications de ces recherches intéressent d’ores et déjà le Comité scientifique de la commission internationale baleinière ainsi que la direction de course The Ocean Race qui, pour sa part, a commandé une étude afin d’optimiser son circuit.

Installée dans des bureaux spacieux au centre bourg de Larmor-Baden, l’agence Bañuls Design emploie désormais neuf personnes, réparties entre le pôle Recherche, l’architecture navale de compétition et la construction de voiliers plaisance et/ou de navires professionnels tels que porte-conteneurs et bateaux passagers. De cette diversification, l’agence morbihannaise dégage aujourd’hui un chiffre d’affaires de plus de 600 000 euros. La mise sur le marché de ses modélisations statistiques renforcera bientôt l’activité, en constante augmentation depuis la création de l’agence, en 2009.

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