Bretagne Economique : Quelles sont vos attentes pour ce CFIA, cru 2024 ?
Nous souhaitons continuer à rester le salon référent de l’Agroalimentaire en France, voire en Europe. Après trois années compliquées, nous avons retrouvé et même dépassé en 2023 notre jauge d’avant la crise Covid. Cette année, nous accueillerons une centaine d’exposants en plus dont une trentaine de start-up. Au global, 1 700 industriels et PME, fournisseurs de l’agroalimentaires, seront réunis pendant trois jours, au parc des expos de Rennes, au cœur de la Bretagne, première région agroalimentaire en Europe. L’évènement draine environ 20 000 visiteurs dont 60% en provenance du Grand-Ouest. Faute d’infrastructures suffisantes, nous avons été obligés de refuser 250 à 300 exposants. C’est aussi un choix pour rester un salon à taille humaine.
BE : Le CFIA va-t-il apporter des solutions concrètes pour répondre aux enjeux auxquels font face les industriels de l’agroalimentaire ?
Notre vocation a toujours été de répondre à toutes les questions auxquelles sont confrontées les entreprises de l’agroalimentaire. La problématique de l’eau, les emballages et le manger sain seront, cette année, au cœur de tous les débats. Le CFIA n’est pas bien connu du grand public car il aborde des sujets très techniques. Pourtant, il faut bien prendre conscience que toutes les innovations qui y sont présentées, que ce soit en matière d’ingrédient, d’emballage ou encore de solutions pour une usine plus sobre, ont des répercussions sur toute la chaîne de production et au final sur ce qui atterrit dans notre assiette. Mieux manger, mieux produire, gaspiller moins, c’est ce sur quoi travaille au quotidien les industriels et PME présents au CFIA.
BE : Quel sont les plus gros défis que l’industrie agroalimentaire doit relever en termes de durabilité ?
Les entreprises du secteur, du fait de la diversité de leurs approvisionnements et de leurs domaines d’activité, sont particulièrement concernées par les problématiques environnementales. Si vous y regardez de plus près, dans leurs rapports, la plupart font référence à un grand nombre d’Objectifs de Développement Durable (ODD) fixés par l’ONU. Mais les deux défis majeurs auxquels elles font face sont la réduction du CO2 en lien avec l’Accord de Paris sur le climat d’une part, et la responsabilité de la chaîne d’approvisionnement d’autre part. La plupart des entreprises mènent des recherches afin d’améliorer leurs pratiques sur ces questions et prennent des engagements partagés. C’est un secteur qui innove en permanence. Pour preuve, cette année, dans le cadre des Trophées de l’innovation, plus de 110 dossiers ont été déposés que ce soit en matière d’ingrédients, de process, d’équipements, d’emballage, de packaging ou encore de transport. C’est un record ! En 27 années de CFIA on totalise plus de 2 000 innovations.
Un autre enjeu est celui des compétences. En France, à l’heure où je vous parle, 190 000 postes sont à pourvoir dans le secteur agroalimentaire. C’est pourquoi nous reconduisons, avec l’Association bretonne des entreprises agroalimentaires (Abea), l’opération Food Talent, entièrement tourné vers les enjeux du recrutement. Toute la journée du 14 mars, environ 1 500 jeunes seront sensibilisés aux métiers de l’agroalimentaire et filières de formation via des ateliers thématiques animés par des professionnels.
BE : Quelles innovations vous semblent intéressantes cette année ?
Alors que le bio est un peu en retrait, l’alimentation à base de plantes est passée du statut de niche à celui de produit grand public. Cette tendance va plus bien loin que les alternatives à la viande ou aux produits laitiers, puisqu’on voit apparaître de plus en plus de « fromages » et de « poissons » à base de plantes. De nombreuses entreprises travaillent à développer des alternatives pour les végétaliens. La réduction des emballages plastiques est aussi une grande tendance et de nombreuses innovations émergent pour résoudre ce problème : utiliser des emballages avec une teneur plus élevée en plastique recyclé, passer à un matériau biosourcé ou biodégradable, opter pour des matériaux d’emballage comme le carton, le verre ou le métal, etc. Enfin l’intelligence artificielle utilisée dans la maintenance prédictive des installations industrielles ou au service de la relation client monte en puissance.
L’agroalimentaire est le 1er secteur industriel en France, devant l’aéronautique. Il est essentiel que les pouvoirs publics soient présents sur un évènement comme le CFIA. Il s’agit ni plus ni moins de protéger nos industriels dont les savoir-faire et la technologie sont reconnus à l’international.
Retrouvez toutes les informations sur le CFIA , du 12 au 14 mars, à Rennes
