Être le relais de France 2030 auprès des entreprises, vérifier l’éligibilité potentielle de chaque projet et le flécher vers le bon dispositif : c’est la mission que s’est fixée en 2023 le réseau des CCI en lien avec l’Etat. « Nous sommes les acteurs du dernier kilomètre pour l’instruction des dossiers, en particulier auprès des TPE, PME, sur le territoire », rapporte Jean-Pierre Rivery, président de la CCI Bretagne. Aujourd’hui, en Bretagne, une petite dizaine de dossiers sont en cours d’instruction et deux sont sur le point d’être lauréats. « Nous sommes plutôt parmi les bons élèves en France. »
Au 30 septembre 2023, sur les 300 dossiers identifiés par les équipes des CCI au niveau national, 240 ont été orientés vers des financements France 2030. Près de la moitié concerne des PME à savoir des entreprises comprises entre 10 et 50 salariés et « 21% ont moins de 10 salariés. Preuve que les très petites entreprises peuvent rentrer dans le dispositif », poursuit Jean-Pierre Rivery. Par ailleurs, 40% de ces projets sont supérieurs à 5 millions d’euros. Décarbonation, véhicules routiers de demain, recyclage des matériaux, ou encore « 1ere usine » comptent parmi les principales thématiques des dossiers suivi par les CCI.
L’exemple de 3D-Tex
A l’été 2021, l’entreprise 3D-Tex a ouvert à Saint-Malo, la première usine de tricotage 3D, sans couture et zéro déchet. Au fil des recrutements, elle emploie désormais 45 personnes, auxquelles il faut ajouter les trois associés fondateurs : Basile Ricquier, Marc Sabardeil et Gwendal Michel. « En démarrant ce projet, notre objectif était triple : relocaliser l’industrie textile en France, sachant que 98,5 % des produits textiles sont encore importés, concurrencer du point de vue tarifaire la zone EuroMed d’où viennent 25 à 30% des vêtements, et bien sûr diminuer l’impact environnemental de cette industrie. » Depuis, la start-up malouine s’est fortement développée rapidement. Avec un chiffre d’affaires d’1,6 million d’euros en 2022, « et qui sera supérieur à 2 millions en 2023 », 3D Tex affiche ses ambitions : une centaine de salariés en 2026, qu’elle entend réunir sur un nouveau site en 2026 sur la zone Atalante à Saint-Malo.
L’expertise de la CCI Ille-et-Vilaine
Pour tenter de décrocher un financement, 3D-Tex a fait appel à Morgane Pennec, conseillère entreprise à la CCI Ille-et-Vilaine. « Depuis notre création, on s’est toujours appuyé sur l’écosystème à savoir l’Agglo, la CCI et la Région, mais aussi au niveau national sur l’Ademe ou encore Pôle emploi, témoigne Basile Ricquier. Pour nous, le partenariat public-privé est central. Pour ce projet de nouvelle usine, on s’est rapproché naturellement de la CCI Ille-et-Vilaine. Morgane Pennec nous a aidé à flécher les bons appels à projets, voir ceux auxquels nous étions éligibles. En l’occurrence l’AAP 1ere usine. » Une fois ce travail accompli, les associés ont transmis toutes les pièces nécessaires au montage du dossier. Celui-ci représente plusieurs dizaines de pages. « C’est très complexe. Nous ne sommes pas structurés pour mener, seuls, une telle opération. » Au final, après 7 mois d’instruction, – « on a dû batailler » – le dossier a été validé par le comité de France 2030. 3D-Tex dont le coût total de sa future usine s’élève à 7,55 millions d’euros va bénéficier de 1,65 million d’euros d’aides publiques (60% en subvention, 40% en avance remboursable.)
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