L’entreprise, créée en 1983 par Pierre-Richard Dick (également fondateur de la société de produits vétérinaires Virbac) est aujourd’hui présidée par sa fille, Marie-Hélène Dick. Le siège social se niche en pleine campagne, à Luitré, à proximité de Fougères, au nord de l’Ille-et-Vilaine. C’est là que sont produites chaque année les 45 millions de doses de médicaments génériques injectables utilisés en milieu hospitalier.
Leader dans son domaine
L’entreprise réalise 55% de son chiffre d’affaires à l’export (ventes hors France et Allemagne) et affiche une croissance de près de 20% sur les deux dernières années. Méconnue du grand public, Panpharma, qui gère une gamme de 80 molécules, a bâti sa réputation directement auprès des professionnels de santé. « Un médicament générique, c’est la même substance partout. On essaie donc de se distinguer sur la présentation des produits. Notre réactivité aux appels d’offres et la surveillance des échéances de brevet font aussi la différence. Il faut être prêt le jour J, quand le médicament tombe dans le domaine public », ajoute Jean-Louis Gauthier.
Panpharma, qui ne fabrique pas la matière première mais l’achète auprès d’industriels de la chimie fine, possède des lignes de production bien distinctes. Le personnel, essentiellement féminin, y travaille dans des conditions d’hygiène draconiennes, sous atmosphère stérile, afin d’éviter toute contamination de la matière première et des produits finis. « Les contrôles qualité sont permanents à tous les stades de la fabrication, de la réception de composants à l’expédition du produit fini », confirme Nicolas Levesque, responsable Services techniques. Dans ces conditions, la formation est une des clés de la pérennité et de la réussite de l’entreprise.
Un processus « formation initiale technicien » en 60 étapes
Panpharma s’appuie depuis de nombreuses années sur la Faculté des Métiers de Fougères, pilotée par la CCI Ille-et-Vilaine. L’entreprise y recrute en alternance des BTS Maintenance des Systèmes. « Nous repérons très tôt les meilleurs éléments à l’occasion, par exemple, de portes ouvertes. C’est le cas d’Alexandre Boissel, apprenti en 1ère année, que nous avons rencontré alors qu’il était encore en Bac pro électrotechnique, indique Kacem El Mekaoui, chargé des méthodes et amélioration continue et tuteur d’Alexandre (à droite sur la photo, accompagné de Clément Betton, ancien apprenti aujourd’hui salarié en CDI ). Il est chez nous depuis août 2017 et vient d’obtenir son MFT. Il s’agit d’une sorte d’examen qui l’autorise à pénétrer en milieu stérile. Toutefois, à ce stade, il y est admis en simple observateur. L’intervention en milieu stérile sera une prochaine étape ». Et pas la dernière ! Le « processus formation initiale technicien » mis en place chez Panpharma n’en comporte pas moins de 60. Elles sont regroupées en six phases distinctes. « A la fin de chacune d’entre elles, les jeunes sont soumis à un examen ». Ces évaluations à un rythme régulier sont essentielles pour juger de leur progression et de leur capacité d’autonomie.
Collaboration étroite avec le pôle Industrie de la Faculté des métiers
« Nous sommes également très vigilants sur les résultats scolaires. En cas de nécessité, on se réserve le droit de leur donner des avertissements », poursuit Kacem El Mekaoui. Il faut dire qu’en milieu stérile, toutes les interventions sont tracées et font l’objet d’un rapport écrit. Le travail de ces jeunes en alternance a donc une conséquence directe sur la production. « A nos yeux, la formation humaine est aussi importante que la formation technique. Elle leur servira toute leur vie ». Tout ce précieux travail de tutorat est mené en coordination avec Christophe Chevalier, Responsable pôle Industrie de la Facsulté des Métiers à Fougères.
Apprendre et transmettre
« Tout le processus a bien fonctionné lorsque l’apprenti est considéré comme un salarié à part entière par l’équipe de production », reprend Nicolas Levesque. Au sein de son Service technique, il pilote 34 personnes dont 5 apprentis en alternance. Parmi eux, trois sont issus de la Faculté des Métiers de Fougères. « Au vu de sa localisation éloignée de tout grand centre urbain, Panpharma a une chance inouïe de disposer d’une telle formation située à proximité de l’usine. Les échanges avec Monsieur Chevalier sont nombreux et réguliers. C’est un partenariat gagnant-gagnant qui nous permet de nous consacrer à d’autres projets tout en apprenant un métier à des jeunes. Nous leur accordons aussi du temps à la réalisation de leur projet industriel, indispensable pour valider leur 2ème année. Quand une opportunité de poste s’ouvre au terme des deux ans d’apprentissage, c’est pour nous une satisfaction de plus de les recruter. En formant ainsi des jeunes, on a le sentiment de rendre un service à la collectivité. Notre rôle à chacun n’est-il pas d’apprendre et transmettre ? » Pour Alexandre qui confie, « aujourd’hui, je pense pharmaceutique», le message est semble-t-il bien passé…
Contact : Faculté des Métiers de Fougères, cvannier@fac-metiers.fr, +33 2 99 94 75 75.