L’Eskemm à Saint-Brieuc déploie son RSA : Responsabilité, Solidarité, Adaptabilité

Richard Bauzon fait partie de ces dirigeants bretons qui ont pris la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) à bras le corps, convaincu qu’il ne s’agit pas d’un leurre mais bien d’un point de passage obligé pour redéfinir son utilité et se projeter. Avec Evelyne Baudet-Bauzon,  il co-dirige depuis 2014, l’Eskemm, un hôtel 3*** situé à Trégueux dans les Côtes d’Armor. En 2020, le restaurant de l’hôtel, La Table de l’Eskemm, est entré dans le cercle relativement fermé des tables titrées Maître restaurateur, gage d’une démarche locavore. Depuis, le binôme enchaine les initiatives pour réduire son impact environnemental, soutenir l’économie locale et favoriser le bien être de son équipe. Cet engagement vient d’être salué par tout l’écosystème entrepreneurial à l’occasion des derniers trophées du Tourisme en Côtes d’Armor.

Auvergnat d’origine, Richard Bauzon a passé la première partie de sa carrière en tant que cadre commercial dans la distribution, au sein du groupe Mondelez. C’est en 2014, qu’il rejoint la Bretagne et l’hôtel restaurant l’Eskemm 3*** à Trégueux, près de Saint-Brieuc, géré, depuis 2010, par Evelyne Baudet-Bauzon. « J’ai découvert un nouveau métier. Pendant un an, j’ai suivi une formation en gestion hôtelière et restauration au sein de la Faculté des Métiers de Rennes et pris progressivement en main le développement commercial de l’établissement. » En 2010, cet ancien hôtel Climat de France de 44 chambres ne possède aucune étoile et ne fonctionne qu’avec une équipe de 5 personnes. Dix ans plus tard, l’hôtel affiche 3 étoiles et le restaurant, la Table de l’Eskemm le titre de Maître Restaurateur*, décroché avec le soutien de la CCI Côtes d’Armor. « Jusqu’alors, nous ne proposions qu’un buffet. Dès 2018, nous avons voulu changer de dimension, apporter un service à l’assiette et surtout une valeur ajoutée pour nos clients, avec des produits de qualité en provenance de producteurs locaux que nous sélectionnons rigoureusement. Aujourd’hui, tout est fait maison. Ce label a été vrai accélérateur et très vite, nous avons enregistré une croissance à deux chiffres.  Nous sommes convaincus que par notre démarche nous contribuons au développement de l’économie du territoire. »  

Un leitmotiv : avoir un impact positif sur l’environnement

Ouvert tous les jours de la semaine, sauf le dimanche, le restaurant sert en moyenne, midi et soir, une quarantaine de couverts avec un ticket moyen d’environ 20 euros. Le taux moyen d’occupation de l’hôtel oscille pour sa part entre 60% et 65%.  « On atteint 100 % en août. » Le développement de l’hôtel passe par une politiqué RSE axée sur l’environnement et les RH. « En matière de transition énergétique, en 2022, nous avons isolé tous les combles de l’hôtel et changer les menuiseries du restaurant. » Les effets ne se sont pas faits attendre : dès 2023, la consommation électrique a baissé de 10%. Pour autant, la facture a continué à grimper, + 73%.   « A fin octobre 2024, la consommation a reculé de 18 % sur un an et la facture de 16%. La prochaine étape, sur laquelle nous travaillons en ce moment, consistera à installer un chauffage beaucoup plus performant, peut-être via un ventilateur récupérateur de chaleur. En parallèle, nous sensibilisons nos collaborateurs à tous les gestes qui visent à réduire les dépenses énergétiques et donc les émissions de gaz à effet de serre. Beaucoup de clients laissent encore les fenêtres ouvertes alors que le chauffage marche à fond. »

Le tri des déchets et l’élimination de tous les déchets plastiques sont aussi devenus une routine quotidienne. « Que ce soit pour le corps, les mains ou le visage, nous n’utilisons que des savons liquides livrés en bidons consignés. De même, nous ne servons que des bouteilles d’eau en verre avec une eau que nous filtrons nous-mêmes. Les produits ménagers sont tous à base de vinaigre blanc bio… Nous nous efforçons d’avoir un maximum d’impact positif sur l’environnement. »

 

Privilégier l’équilibre vie privée et vie professionnelle des salariés

En matière de gestion des Ressource humaines, Richard Bauzon confie : « je pense que nos collaborateurs sont contents de travailler ici. Pour preuve on arrive à limiter le turn over dans un secteur qui renvoie encore une image très négative, notamment auprès des plus jeunes. » Cette fidélisation du personnel passe notamment par un planning fixé un mois à l’avance. « Il est beaucoup plus facile pour eux de s’organiser et par exemple de planifier des rendez-vous privés. De même, on limite les horaires en coupure au moins 1 à 2 jours par semaine. Cela leur permet d’avoir une à deux demi-journées de libre. »  Accessible aux personnes à mobilité réduite avec 2 chambres PMR,  l’Eskemm a également recruté une personne en situation de handicap, en fauteuil roulant, en renfort à la réception  « C’est aussi une manière de changer l’image de l’hôtellerie-restauration, mais plus encore une source de cohésion d’équipe. Tous nos collaborateurs ont suivi une formation de sensibilisation au handicap. » Il y a dix ans, le nettoyage des 44 chambres était assurée par une seule personne. Aujourd’hui, elles sont 2,5 personnes voire même 5,5 de juillet à septembre. « Beaucoup de nos salariés arrivent chez nous via l’apprentissage.  Dès qu’ils le souhaitent on les fait monter en responsabilité. La baisse envisagée des aides ne changera rien. On continuera à embaucher des apprentis car ce sont auprès de ces jeunes que nous sourçons les équipes de demain. »

 

L’hôtel recrute auprès de tous les CFA du département ainsi que les écoles hôtelières mais observe un déficit d’offre de formations dans la réception. « Les filières qui ont ouvert n’ont pas trouvé de candidats. Pourtant c’est un vrai métier. La valeur travail est abîmé et on le paye. Les loisirs et la consommation ont plus d’importance que la production de valeur générée par le travail », regrette-t-il. Ce qui ne l’empêche pas de se projeter dans 10 ans : « il nous faudra aller toujours plus loin dans la qualité, tant au niveau du service que de l’hébergement et proposer une vraie expérience en vue de satisfaire des clients de plus en plus exigeants. » Cette démarche d’amélioration continue s’appuie sur trois valeurs : la responsabilité, la solidarité, l’adaptabilité. « C’est le RSA de l’Eskemm. C’est tellement important de véhiculer des valeurs », conclut Richard Bauzon qui par ailleurs est investi dans de nombreux réseaux d’entrepreneurs, parmi lesquels Saint-Brieuc Entreprise.

 

Découvrir l’hôtel restaurant 3*** l’Eskemm


Que se soit pour engager une démarche Tourisme et Handicap ou suivre le parcours de maitre restaurateur, Marie-Christine Favennec, Conseillère Tourisme à la CCI Côtes d’Armor conseille les professionnels du département.

 

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