Le groupe Cabsoc (35) prend la mesure de son empreinte carbone

Il y a un an, en adhérant à la coopérative Estuaire Energies, Benoit Cabanis, le patron de Cabsoc Group à Châteaubourg (35), un groupement de 5 PME spécialisées dans les équipements hydrauliques, entendait reprendre la main sur sa facture et sa consommation d’énergie. Les résultats sont à la hauteur des attentes. En un an sa facture a fondu de 100 000 euros et ses achats d’électricité d’une centaine de mégawatt. Désormais engagé dans la chasse aux émissions de gaz à effet de serre, le groupe vient de réaliser son premier bilan carbone Ademe, de quoi avoir un socle à son plan de transition environnementale.

Après une année 2022 record, le groupe Cabsoc – 180 salariés répartis dans 5 PME- a vu son activité ralentir en 2023. Il en sera de même en 2024. La principale explication tient dans le recul du secteur machinisme agricole, 40% de son activité.  « La situation est semblable dans la manutention et la carrosserie industrielle, autres secteurs avec lesquels nous travaillons et qui se retrouvent impactées par la baisse d’activité dans le bâtiment et la commande public.  Par chance, on est multi-métiers, ça minimise le risque. Notre activité fabrication d’équipements de formation en hydraulique (ID System) poursuit sa croissance en France comme à l’international (Australie, Afrique…) et cette filiale réalise  20% de son chiffre d’affaires à l’export. »  

Un chiffre d’affaires de 32 M€

Au global,  l’expert en hydraulique bouclera l’année 2024 avec un chiffre d’affaires de 32 millions d’euros, en retrait de 5% versus 2023 , mais avec une marge en progression .  « En 2022-2023, la guerre en Ukraine a bousculé toute la chaine logistique et provoquée l’envolée des prix. Notre partenaire bulgare qui, pour ses moteurs, se fournissait en acier en Russie a dû chercher d’autres filières d’approvisionnement. Résultat :  les prix ont augmenté de 30%. » Ce n’est qu’en 2024 que Cabsoc a répercuté ces hausses, après avoir pris le temps d’aller voir ses clients et s’expliquer. « Nous sommes sur des produits très techniques. La qualité de service fait partie de notre ADN. Si on veut faire son boulot sérieusement, il faut retourner voir ses clients et se mettre avec eux dans une dynamique de projets. C’est encore plus vrai aujourd’hui.»

 

Une facture énergétique en forte baisse

Plus que jamais, et même si les prix se mettent à baisser ces dernières semaines, l’énergie est devenue un véritable enjeu pour le groupe.   « La crise de l’approvisionnement a tout changé en 2022 », poursuit Benoît Cabanis. Il y a un an, il a fait le choix d’adhérer à la SCIC Estuaire Énergies, animée par la CCI Nantes Nazaire et la CCI Ille-et-Vilaine. L’objectif de cette coopérative qui regroupe plus d’une cinquantaine d’adhérents est d’aider les entreprises à réduire leurs consommation et leurs factures d’énergie tout en accélérant leur transition :  « après avoir acheté 35 centimes le kilowattheure en 2023 , je suis retombé à moins de 30 centimes en 2024. » L’achat groupé permet de peser dans les négociations avec les fournisseurs d’énergie. « On s’est engagé sur deux ans sur la base 20 Gigawatt-heure ce qui nous a permis d’obtenir une remise importante. » En parallèle, Cabsoc a mis le cap sur la frugalité énergétique.  « Par exemple, tous les éclairages sont passés en Led et la température des bureaux n’excède jamais 19° ». 

 

Mais au de-là de l’aspect financier la coopérative engage ses sociétaires dans la trajectoire bas carbone. « Aujourd’hui, avec mes six trackers solaires, j’autoproduis 20% de mon énergie que j’utilise pour mes propres besoins.  C’est 5 tonnes d’équivalent CO2 rejetés en moins dans l’atmosphère. A terme, j’espère entraîner d’autres entreprises de manière à créer une boucle locale d’énergie. » Au final , entre août 2023 et aout 2024,  la consommation électrique est passée de 743 à 632 mégawatt, soit une baisse de 15%. Ma facture qui avait bondi de 100 000 à 250 000 euros est repassée sous la barre des 150 000 euros. L’investissement vert est payant. », se réjouit le dirigeant.

 

Un premier bilan carbone Ademe

Désormais, aucune entreprise ne peut s’extraire de la première des responsabilités : réduire ses émissions à la source.  Chaque entreprise doit engager la durabilité de son modèle de développement dans le cadre des limites planétaires.  Afin de calculer son impact, Cabsoc Group  a réalisé, en juin dernier, son premier bilan carbone Ademe. Il a choisi de prendre en compte les 3 scopes c’est-à-dire d’évaluer ses émissions de GES (gaz à effets de serre) de l’achat de la matière première jusqu’à l’utilisation finale. « Nous avons émis 15 000 tonnes d’équivalent C02 en un an dont 202 tonnes relatives aux scopes 1 et 2. La grande part de nos rejets de co2 ne sont pas liés directement à notre activité mais issus des matières premières (acier notamment) qui rentre dans les processus de fabrication des pièces que nous achetons.  Comme beaucoup d’industriels, nous sommes de gros émetteurs. Nous travaillons à un plan d’actions avec déjà quelques pistes comme le doublement de notre flotte de véhicule électrique ou la mise en place d’un parc de machine de traitement des huiles dédié à la location pour améliorer la durée de vie des huiles de nos clients. Nous souhaitons réféléchir avec nos fournisseurs à l’origine des matière première. Notre transition environnementale est engagée, c’est essentiel d’un point de vue stratégique », conclut Benoît Cabanis, par ailleurs membre élu de la CCI Ille-et-Vilaine qui vient de lancer, en partenariat avec l’Eclozr , le Club des industries décarbonées.

 

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