Laboratoire Uspalla (22) . Un nouvel agrandissement et des projets tous azimuts

Son frère Jérémy vient de lui céder la totalité de ses parts ou presque. Marion Zariffa est désormais  seule aux commandes du Laboratoire Uspalla, une PME spécialisée dans la fabrication de cosmétiques bio à base d’actifs marins. Avec une dizaine de collaborateurs, l’entreprise fondée en 2012 à Perros-Guirec dans les Côtes d’Armor, a réalisé en 2022 un chiffre d’affaires de 1, 2 million d’euros.  Sur un marché encore très dynamique, la cheffe d’entreprise va de l’avant, investit dans l’agrandissement de son outil de production, multiplie les partenariats locaux et se lance à la conquête de nouveaux marchés notamment sur celui du façonnage.

Marion Zariffa le reconnaît, si 2022 a été un peu moins bon que les précédents exercices, c’est en partie lié à son congé maternité démarré en début d’année 2021. « Durant quelques mois, je me suis éloignée du terrain. Les effets se sont fait ressentir l’année suivante ». Un propos qui met en évidence une nouvelle fois comment l’arrivée d’un enfant , en l’occurrence ici un deuxième, impacte la trajectoire professionnelle des femmes.

 

Une extension de 200 m²

Toutefois, plus combative que jamais, la dirigeante  d’Uspalla a profité de cet évènement familial pour rapatrier toute la petite famille dans les Côtes d’Armor et arrêter les allers et retours avec Paris. Désormais à temps plein dans son entreprise et seule aux commandes,  même si « Jérémy assure toujours la maintenance des machines et restera  toujours mon allié », Marion Zariffa prépare l’avenir avec un appétit non feint. « Notre site va  passer de 500 m² à 700 m². Ce projet vise à agrandir nos capacités de stockage et de bureaux. Conjointement, je m’apprête à recruter une nouvelle personne en R&D ou en qualité pour m’épauler. » L’investissement, qui s’élève à plus de 230 K€, est réalisé avec le soutien de Lannion Tregor Communauté  et s’inscrit dans une stratégie de développement tous azimuts sur ses trois marchés cibles.

 

Le façonnage, un marché toujours en  croissance

Le  façonnage,  lancé en 2015 , porte depuis quelques années la croissance de l’entreprise. «  Aujourd’hui, c’est environ 40%  de mon chiffre d’affaires. Je fabrique  en marque blanche toute une gamme de produits (crèmes pour le visage, soins du corps et cheveux) à base d’actifs marins et d’hydrolats,  d’origine bretonne, sourcés en local . Mes partenaires sont des grands laboratoires  comme Lessonia (29) ou Codif (35) ou  des plus petit comme Avelenn (56) Odycea (22). Récemment, je me suis rapprochée d’Aquatonnal (56) pour mettre au point un gommage visage à base de coquilles d’huître. Je bosse avec les Bretons, c’est une question d’éthique, et puis ainsi je réduis mon empreinte carbone. »

 

Sur ce marché où beaucoup reste à faire, Uspalla travaille avec une quarantaine de clients nationaux et internationaux. «  Certes, je subis l’arrêt de certains contrats avec des marques qui se sont lancées il y a trois ans en pleine euphorie post Covid, mais le marché de la cosmétique bio, dans son ensemble, reste très dynamique. Je continue de signer de nouveaux contrats avec une vigilance accrue de ma marge brute. » La dirigeante se tourne de plus en plus vers les réseaux comme Anticipa, Bretagne Commerce International ou encore  Business France pour gagner en visibilité et capter des marchés à l’international.  Elle est aussi en train de constituer un dossier pour obtenir le Crédit Impôt Innovation  (CII) . « Biotech Santé Bretagne m’épaule dans cette démarche. Je sais que ça va être long , mais à terme, mes donneurs d’ordres pourront aussi en bénéficier. » Cependant, tout reste une question d’équilibre : « il  ne s’agit pas non plus de disparaître de certains linéaires en étant évincer par mes propres clients. », souligne Marion Zariffa dont le chiffre d’affaires 2022, étal par rapport à 2021, atteint 1, 2 million d’euros.

 

Accroître son référencement dans les boutiques spécialisées et la GMS

Sa marque Passion Marine, environ 30% de son chiffre d’affaires, est aujourd’hui commercialisée dans une cinquantaine de boutiques bord de mer ou spécialisées en produits locaux. Depuis peu, elle  est également diffusée via des places de marché en ligne comme Ankorstore ou La Beauté Française qui mettent en relation des marques avec des détaillants indépendants. « Pour l’instant , je ne suis pas suffisamment staffée pour lancer ma propre boutique en ligne », remarque Marion Zarrifa. Son autre marque, Bretagne Bio Océan (BBO), réservée à la GMS, est aujourd’hui présente dans 120 magasins en Bretagne, toutes enseignes confondues. La cheffe d’entreprise entend passer par une agence commerciale spécialisée pour accroître son référencement. « Ces derniers mois, le chiffre d’affaires a un peu reculé su ce marché. Du fait de la conjoncture et de l’envolée des prix, les rayons en parapharmacie  étaient plus frileux, fin 2022,  à rentrer  de nouveaux produits. Mais la situation est en train de s’assainir, les commandes repartent. » Ce marché représente également près de 30% du chiffre d’affaires d’Uspalla.

 

Monter en gamme

Malgré l’inflation , Marion Zarrifa  reste sereine. « Sur le marché de la cosmétique , le bio a toujours le vent en poupe, surtout si on reste sur les actifs marins. Mon objectif est d’aller sur des formules upgradées avec 50% de bio et une traçabilité exemplaire. Aujourd’hui, le minimum requis par la réglementation est de 20% pour les produits non rincés comme la crème , 10% pour les produits rincés à l’image du gel douche. Beaucoup de fabricants appliquent le minimum requis.  Devant la multitude de marques, les consommatrices sont perdues. La bataille du facing et de la communication entretiennent cette confusion. Il faut que la réglementation sur le bio soit plus exigeante. » 

 

Cette vision du marché, avec des produits de qualité, la dirigeante la partage avec toute la filière bretonne  de cosmétiques : « On s’entraide et il y a un véritable esprit de convivialité entre nous. Par exemple,  je travaille avec Lessonia sur des produits bio en poudre, aussi bien pour l’achat de matières premières que de la sous-traitance. La fabrication de produits en poudre permet un gain d’eau important en production , c’est bénéfique pour l’environnement. », conclut Marion Zariffa dont l’ambition est de monter en gamme et jouer plus que jamais la carte du local.

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