Connaissez-vous le Finboard ? Imaginée et mise au point par le costarmoricain Guillaume Turbec, cette planche de randonnée palmée séduit au-delà des frontières françaises. De 300 à 500 planches sortiront cette année des ateliers d’Elvasport (Pordic-22), entreprise créée en avril 2016 par ce passionné de plongée sous-marine et véritable autodidacte.
« Je suis un créatif, annonce Guillaume Turbec. Je suis capable de penser un produit, de le concevoir, de le mettre en forme, de le prototyper, d’anticiper les contraintes de fabrication… Je fais tout de A à Z. Jusqu’alors personne ne s’est intéressé à ce produit très technique qui permet à tout un chacun, en toute sécurité et par tous les temps de randonner sur l’eau. Il suffit de s’allonger sur la planche, tendre ses bras et s’accrocher à la poignée située à l’avant. Avec les pieds et des palmes, vous avancez».
Le Finboard de Guillaume Turbec prend son origine dans la pratique d’une discipline sportive qui dépend de la Fédération française de plongée sous-marine encore méconnue du grand public, la nage sur flotteur. Jusqu’à présent, les athlètes utilisaient des mousses qu’ils fabriquaient de façon artisanale. En créant Elvasport en avril 2016, Guillaume Turbec compte bien développer sa pratique auprès du grand public.
Accueil enthousiaste du public
Le premier prototype de Finboard a vu le jour en janvier 2016. Son poids est d’environ 6 kg et sa conception est similaire à celle d’un kayak. Une présence remarquée au dernier salon nautique à Paris en décembre 2016 et un passage au 20H de TF1 ont fait exploser le carnet de commandes. « 50 Finboard sont en cours de fabrication, indique Guillaume Turbec. Je suis sur un prévisionnel de 300 à 500 pièces pour 2017. Chaque planche est numérotée. Selon le matériau choisi, fibre de verre ou carbone, son prix oscille entre 890 € et 1 630 €. Croyez-moi, nous sommes très loin de la planche en mousse artisanale ! »
Un commercial à l’export recruté grâce aux conseils de BCI
Pour faire face à cette envolée des commandes qui vient non seulement de Bretagne ou de l’Hexagone, mais aussi d’une quinzaine de pays européens, comme la Suisse, l’Espagne, l’Italie ou la Grèce, Guillaume Turbec vient de louer un nouveau bâtiment de 360m² à Pordic. En février dernier, il a recruté un assistant d’assemblage et très prochainement un commercial export rejoindra l’équipe.
« Via les conseils et l’accompagnement des équipes de Bretagne commerce international à la CCI des Côtes d’Armor, je devrais bénéficier du dispositif « RH export « financé par la Région Bretagne. Elle prend en charge 30% du salaire de mon commercial ».
Les pièces en résine sont fabriquées à Yffiniac. « Ici à l’atelier, nous nous chargeons de les assembler, les accessoiriser et les conditionner». Guillaume Turbec dispose également d’une salle de formation pour initier les professionnels et les associations à son Finboard et ainsi promouvoir l’activité auprès du grand public. « A l’issue de cette formation, je leur accorde l’agrément Elvasport qui leur permet de communiquer sur la pratique du Finboard. Mon produit intéresse aussi bien les particuliers que les coaches sportifs mais aussi le secteur médical rééducatif. Certains médecins la préconisent pour le gainage ou la rééducation du dos. »
2017, lancement de trois nouvelles planches
L’aventure de Guillaume Turbec ne s’arrête pas à cette première planche de série. En 2017, trois autres modèles vont arriver sur le marché. En avril tout d’abord, ce sera le lancement du Finboard Visio. « C’est une planche qui permet de palmer et de voir le fond en même temps grâce à son hublot intégré. Destinée au grand public et aux parcs de location, elle sera conçue en polyéthylène rotomoulée ». C’est la société Rotomod à Agen, spécialisée dans la vente de Kayaks qui assurera sa fabrication et sa distribution notamment à l’export.
Suivra en juillet le Finsail. Ce produit totalement inédit, permet de mixer la planche et la nage. Elle possède des plans de trimaran avec un plan de dérive et un mât carbone de 2,50 m qui permet d’utiliser un spi développé spécifiquement, de 2,20 m2. » Dans de bonnes conditions, on peut atteindre 5 nœuds », explique Guillaume Turbec. Enfin, Elvasport commercialisera, en toute fin d’année, la Finboard avec une assistance électrique.
Avis aux amateurs de Finboard, les délais d’attente à la fin de ce 1er trimestre sont déjà de deux mois.