« Nous sommes au-dessus de nos objectifs. Aujourd’hui, on a réalisé plus de 10 000 commandes et on dépasse les 2 000 clients, déclare Thibaut Mallecourt, fondateur de Drink Dong à Guingamp (22), en partenariat avec l’entreprise Cozigou. L’enjeu, c’est la fidélisation et le pari semble réussi : « plus de 80% de nos clients sont des réacheteurs avec une moyenne de cinq commandes par an pour et un panier moyen supérieur à 90 euros. Le réachat, c’est la matrice de notre business model. Il nous faut rentrer chez les gens, changer leurs habitudes. En fonction de la cible, cela met plus ou moins de temps. On est dans un marathon, pas dans un sprint. » Un autre enjeu est l’optimisation des tournées, selon des zones géographiques prédéfinies : « On préfère livrer moins mais en plus grande quantité et ainsi émettre moins de CO2. » Dans cette optique, l’entreprise étoffe ses services. Dernièrement, elle a développé une appli indiquant aux clients qui souhaitent réserver un créneau, qu’une livraison est déjà programmée à proximité de leur domicile. « Bien sûr, ils ne sont pas obligés de cocher ce créneau, mais c’est une manière de les sensibiliser un peu plus à notre démarche en faveur de la planète.»
Cap sur le Grand Est
Avec quatre entrepôts ouverts en Bretagne, un par département, Drink Dong couvre désormais toute la région. « On répond à tous les Bretons à l’exception des habitants des îles, pour une commande minimum de 30 euros. » En septembre 2023, l’entreprise a opéré sa première implantation dans l’Est de la France avec l’ouverture d’un entrepôt à Reims. Puis en octobre, ce fut au tour de Strasbourg d’ouvrir, via le rachat d’YSE Consigne, start-up créée elle aussi en novembre 2022. Enfin, en décembre dernier l’entreprise bretonne s’est installée à Dijon. Cette conquête de l’Est de la France se fait en association avec Soredis, un réseau de distributeur de boissons, partenaire de Cozigou. « Notre modèle est le même. On va chercher du volume via le « plug and play » d’entrepôts partenaires. C’est facile, il suffit juste d’implémenter un set up informatique puis de recruter un vendeur/livreur. » Un an et demi après son lancement, Drink Dong emploie une quinzaine de collaborateurs. « En 2024, nous allons continuer à nous étendre dans le Grand Est. »
Des livraisons groupées pour les entreprises
L’ambition de Drink Dong est de sortir du plastique. « Livrer et récupérer des bouteilles en verre, ça a du sens : c’est moins d’emballages plastiques à la poubelle et moins de bouteilles en verre au cuboverre. » Si une bouteille consignée peut être lavée et réemployée jusqu’à 50 fois, encore faut-il que les marques soient équipées de laveuses. « Nous ramenons les bouteilles vides dans nos entrepôts. Ensuite, à charge pour chaque producteur de les récupérer et les nettoyer. Rares sont encore ceux qui ont investi. Le changement a un coût et le modèle économique n’est viable que si la marque récupère ses bouteilles vides. Une filière de laveuses centrales s’est créée et devrait se développer. » Pour sa part, Drink Dong récupère 90% des bouteilles livrées. Preuve que le service correspond à une attente. « On amène les bouteilles dans la cuisine, pour les familles, notre cœur de cible, c’est de la pénibilité en moins. » L’offre concerne aussi les entreprises : « on propose des livraisons groupées dans les coffres des voitures. » Une autre cible en plein développement est l’évènementiel. « En ce moment, nous répondons à des demandes de devis pour des mariages. Au-delà de l’écogeste, les gens veulent des belles bouteilles sur la table.»
Eaux, sodas, jus, vins, spiritieux…. Au global, Drink Dong propose plus de 600 références. Depuis peu, elle propose également du lait et du café en grains de la marque Coïc. L’offre est différente d’une zone géographique à l’autre car l’entreprise privilégie les marques locales mais aussi les habitudes de consommation. « Pour le lait, nous n’avons pas trouvé de producteurs de lait en bouteille en France. Notre fournisseur est belge. C’est un passage obligé avant que la demande grandissante ne fasse bouger les lignes. Là encore, nous espérons montrer la voie », conclut Thibaut Mallecourt, fondateur et principal actionnaire de Drink Dong aux côtés de business angels et de patrons de scale-up.
