Après le surcoût des matièrs premières qui a impacté significativement l'activité, les professionnels des Travaux publics s'inquiètent des répercussions de l'inflation qui pourraient freiner les chantiers et refroidir les marchés publics, notamment. Réunis autour de Pierre Cariou, président de TP 29, les entreprises du Finistère ont échangé sur leurs perspectives du secteur.
La hausse des prix désormais anticipée et intégrée dans leur activité, les professionnels des Travaux publics s’inquiètent désormais de l’intensité des chantiers en 2023 : « Quelle sera la position des maitres d’ouvrages dans un contexte économique inflationniste et incertain ?« , se sont-ils posé comme question centrale, lors d’une rencontre organisée ce vendredi dans le Finistère.
Une baisse des appels d’offre
Même si les carnets de commandes sont remplis à quatre mois, les entreprises sont d’ores et déjà confrontées à des reports « voire des déprogrammations de travaux initiées par les maîtres d’ouvrage », ont-ils constaté et partagé unanimement. « La profession dépend à 50% de la commande publique et nous craignons une diminution et une irrégularité de la publication d’appel d’offre notable« , souligne Pierre Cariou, président de la section TP 29. Les entreprises n’ont pas retrouvé leur niveau d’activité d’avant crise : « nous relevons une baisse de 3,8% d’appels d’offres publiés en juillet 2022, comparé à la moyenne 2017-2018-2019« , note la Fédération des Travaux publics du Finistère qui représente 231 entreprises (TPE, PME, ETI, agences de groupes) pour 2 943 salariés.
Des leviers d’attractivité
Pourtant les leviers sont nombreux et deviennent impérieux : « Les infrastructures sont au cœur des enjeux de demain et principalement au coeur de la transition écologique. Le maintien de la commande publique de la part des collectivités locales est indispensable », appellent les professionnels.
Autre enjeu de taille : le recrutement. La profession a des besoins accentués aussi par le renouvellement du personnel, mais fait face à une pénurie de main d’oeuvre qui touche tous les niveaux de postes et les métiers. En Finistère, 300 offres d’emploi sont à pourvoir dans les seuls Travaux publics ; « 83% de ces offres ne trouvent pas de réponses en Bretagne », se désole la profession.
Job dating
Pour pallier la désaffection, la fédération travaille à redorer le blason de la profession, en communiquant notamment sur la diversité de ses métiers auprès des jeunes et d’un public féminin. L’attractivité passe également par la formation, centrées sur l’alternance et de nouveaux outils comme les jobs dating et autres rendez-vous de recrutement. « La deuxième édition du Job dating des Capucins à Brest aura lieu en janvier 2023, à l’initiative du GEIQ BTP 29 Nord », annonce d’ores et déjà TP 29.