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Transition énergétique. « Nous allons devoir diviser nos consommations d’énergie par deux d’ici 2050 »

« Tout le monde se prend la rupture à la figure. Il va falloir apprendre à être sobre. La transition énergétique c’est d’abord un changement de comportements, collectif et individuel » assurent d’une seule voix les différents intervenants présents aux premières « Rencontres Crisalide de la Transition écologique». Organisé ce 7 juin 2022, au couvent des Jacobins à Rennes, l’évènement a réuni plus de 300 personnes venues assister à des conférences et des rendez-vous B to B. L’occasion de parler de sobriété énergétique et de décarbonation dans un contexte d’urgence climatique et de guerre en Ukraine qui alourdit la facture énergétique des entreprises et plombe leur marge.

De g à d : Alexandre Colomb Directeur de Bretagne Compétitivité, Jean-Philippe Berton, Délégué régional  EDF Bretagne, Natalie Gibot, responsable du pôle Acteurs du territoire che Alec Pays de Rennes, Françoise Restif, Cheffe de mission chez Bretagne Développement Innovation et Peter Nass, membre du Directoire Bretagne Compétitivité
De g à d : Alexandre Colomb Directeur de Bretagne Compétitivité, Jean-Philippe Berton, Délégué régional EDF Bretagne, Natalie Gibot, responsable du pôle Acteurs du territoire che Alec Pays de Rennes, Françoise Restif, Cheffe de mission chez Bretagne Déve

Quelques chiffres tout d’abord.  Si la consommation d’électricité en Bretagne se stabilise depuis le début des années 2010 autour de 21 TWh, l’évolution sur les 15 dernières années ne faiblit pas. « La Bretagne produit aujourd’hui 20% de l’électricité qu’elle consomme, soit environ 4,1 TWh, explique Jean-Philippe Berton, Délégué régional d’EDF en Bretagne. La moitié provient du barrage de la Rance, les reste des énergies renouvelables en particulier de l’éolien terrestre. » Toutefois, dans les deux prochaines années, notre région devrait gagner en autonomie : « La centrale à gaz de Landivisiau mise en service le 31 mars devrait produire environ 1,5 TWh et le parc éolien offshore de Saint-Brieuc, 1,7 TWh (mise en service prévue en 2023). » Pour de nombreux acteurs économiques, la décarbonation de l’énergie en Bretagne passera par les EMR, l’éolien offshore étant plus performant que l’éolien terrestre du fait d’un vent plus fort et plus stable au large et plus acceptable socialement.

 

Relever le défi de l’intermittence

Si l’énergie solaire doit aussi monter en puissance, « son développement entraîne le déploiement de kilomètres de câble pour injecter le courant produit dans le réseau, poursuit Jean-Philippe Berton. Sans compter qu’avec la raréfaction du foncier, les arbitrages à venir sur la répartition de la terre risquent de se faire au détriment des parcs photovoltaïques.  L’agrivoltaisme apparaît plus intéressant ». L’intermittence de ces énergies renouvelables dont les productions cessent respectivement en l’absence de vent et la nuit reste un des grands défis technologiques à relever.  « La décarbonation de notre économie n’adviendra que lorsque nous serons capables de stocker l’énergie massivement. Dans ce domaine, l’hydrogène offre de belles perspectives. »   

 

La transition écologique doit être acceptable socialement

25% de l’énergie que nous consommons sont d’origine électrique, 75 % proviennent du gaz et du pétrole. « Quand on aborde la transition énergétique il faut envisager le long terme mais aussi le court terme », rappelle Peter Nass, membre du Directoire de Bretagne Compétitivité. « Depuis quelques mois, les entreprises sont confrontées à une forte hausse de leur facture énergétique qui plombe leur marge. Cependant, il faut bien garder en tête que tous les pays sont impactés et qu’à la fin de l’année, en France, les aides de l’Etat vont peut-être s’arrêter.  Il est donc prioritaire de penser sobriété et efficacité énergétique ».  L’Alec du Pays de Rennes, partenaire de premières rencontres Crisalide conseille déjà les TPE : « rénovation des bâtiments, changement d’éclairages, changement de systèmes de chauffage et de froid, nous devons travailler collectivement. Il faut prendre les gens par la main car il y a de la souffrance.  Je pense à ce restaurateur qui pour réduire sa facture énergétique a baissé son chauffage. Résultat : les clients ont eu froid et ne reviennent pas.  Pour investir, la transition énergétique doit être acceptable. Il existe un plancher social », assure Nathalie Gibot, responsable du pôle Acteurs du territoire.

Pour la Région, qui a tracé sa feuille de route zéro émission nette à l’horizon 2050, la transition énergétique de la Bretagne passe par le développement d’un mix énergétique (EMR, éolien terrestre, photovoltaïque, bois énergie). « Néanmoins, il n’y a pas d’autonomie énergétique bretonne possible sans une plus forte maîtrise des consommations. L’approche circulaire est centrale dans la question de la décarbonation du secteur économique et dans la préservation des ressources. La transition énergétique passe par de solutions développées en local et l’émergence de nouvelles filières », observe pour sa part Françoise Restif, Cheffe de mission chez Bretagne Développement Innovation.

 

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