L’une est spécialisée depuis plus de 40 ans dans la campanologie, l’installation de protections contre les chutes et contre la foudre, ainsi que l’installation d’équipements sportifs. La seconde, beaucoup plus récente, créée en 2017, est tournée vers la pose de couverture pour particuliers et professionnels. Fragilisée par une mise en demeure après un signalement « danger grave et imminent », Macé entreprises et Macé Couvertures s’étaient mises sous la protection du tribunal de commerce en janvier et juin 2024. « Pendant tout ce temps, nous n’avons jamais cessé notre activité. Nous sommes sortis de la période d’observation le 6 décembre dernier, avec à la clé un plan de continuation sur 10 ans,explique Franck Perrin-Morel, cogérant des deux sociétés. Nous aurions souhaité sortir plus tôt mais le processus légal et les délais sont incompressibles. Ce qui nous a pénalisé ? Une difficulté de trésorerie suite à deux impayés, des soucis d’organisation et de rentabilité ainsi qu’un manque de personnel. »
Nouveau management
Après un exercice 2024 dont l’activité a permis de générer un chiffre d’affaires de 2,5 millions d’euros, la holding est en ordre de marche. « Notre activité est viable. On a remodelé les équipes existantes et fait les investissements nécessaires, comme la mise en place d’une aspiration de soudure, pour ne plus avoir de soucis. » Les tensions de recrutement continuant de se relâcher en ce début 2025, le couple a recruté 4 personnes, dont 2 campanistes, en charge de l’entretien des cloches et 2 technico commerciaux. L’effectif s’élève à 22 personnes. « On a également adopté un nouveau mode de management, plus direct avec moins d’encadrement intermédiaires. Par ailleurs, on a eu la chance de conserver la confiance de nos clients et nos fournisseurs. Aujourd’hui, nous n’avons pas d’inquiétude sur le remboursement du passif. On pourrait même encore recruter 10 couvreurs pour répondre aux besoins du marché. »
Une activité qui reste soutenue
Désormais, l’entreprise se concentre sur les activités les plus rentables, en premier lieu celle de la campanologie qui représente environ 60% du chiffre d’affaires. « 95% de nos clients sont des communes, en charge de l’entretien des cloches. » L’entreprise dispose de son propre atelier de fabrication pour une prise en charge plus rapide des réparations et une réponse sur mesure. Les savoir-faire nécessaires sont nombreux et relèvent de l’horlogerie monumentale, de la menuiserie, de la serrurerie, de la mécanique, de l’électricité ou encore de l’électronique. « On intervient en hauteur pour retirer la cloche avec un accès soit par des terrassons soir par l’extérieur. On fabrique tout ce qui n’est pas normé, comme des croix, des jougs mais aussi des beffrois. On a énormément de chance car nous relevons des budgets de fonctionnement des communes et en Bretagne, les habitants sont très attachés à leur patrimoine. 2025 se présente très bien. » L’activité couverture elle aussi repart et l’entreprise cherche à recruter.
Pour partager cette dynamique retrouvée, les cogérants ont décidé de participer aux Journées européennes des Métiers d’Art du 31 mars au 6 avril 2025. « Nous ouvrons nos portes tout le week-end prochain au public (10h à 18h). Nous espérons que les familles des collaborateurs viendront nombreux car c’est une occasion unique de découvrir le travail de nos campanistes. Il s’occupe non seulement des cloches mais aussi des cadrans, des croix et des coqs perchés en haut des églises.» Tout un parcours attend les visiteurs.
