Utilisée depuis des siècles, la pyrogazéification permet une valorisation énergétique sans combustion directe ni enfouissement. Face à ces atouts d’envergure, les assises nationales qui se tiendront les 26 et 27 septembre 2018 à Rennes permettront de présenter pour la première fois, toutes les facettes de cette filière innovante auprès d’un large public : industriels, entrepreneurs, collectivités…
La pyrogazéification est un procédé de production de gaz qui pourrait représenter 15 à 40 % du mix énergétique renouvelable à l’horizon 2050. Représentant aujourd’hui une technologie au service de l’énergie renouvelable, elle regroupe les procédés de pyrolyse et de gazéification. Procédé ancien, on l’utilisait pour faire du charbon de bois. Dans les grandes villes, au 19e siècle, il servait à faire du « gaz de ville », produit à partir de houille, généralement en banlieue, et distribué par un réseau de tuyaux enterrés jusque dans les immeubles. La pyrogazéification retrouve aujourd’hui une sconde jeunesse, sous l’impulsion des territoires et des industriels à la recherche de solutions plus propres.
Une valorisation énergétique complémentaire à la méthanisation
Bien que produisant toutes les deux un mélange gazeux combustible, la méthanisation et la pyrogazéification diffèrent, dès le départ, par la ressource en jeu : pour la méthanisation, il s’agit de biomasse humide (notamment biodéchets, déchets et effluents d’élevage) et pour la pyrogazéification de biomasse sèche, soit une grande variété de ressources dont les bois ne pouvant pas être brûlés dans de bonnes conditions en chaufferies, les CSR (Combustibles Solides de Récupération), les bois non dangereux de démolition (portes, fenêtres, vieux meubles, panneaux d’industrie…). Pour cette catégorie de bois, la pyrogazéification constitue une issue très attractive, quand on sait que la France doit gérer chaque année 7 millions de tonnes de ce type de déchet bois (dit de Classe B) et qu’en 2020, 70 % des déchets du BTP devront être valorisés (contre 50 % aujourd’hui).
Une énergie renouvelable propre, de proximité et stockable
Avec un bilan environnemental favorable (réduction du bilan carbone, des polluants et poussières atmosphériques) le recours à la pyrogazéification constitue aussi un atout financier pour les entreprises, face à la hausse continue du prix du carbone, et pour les collectivités locales, dans la perspective de la hausse des coûts de l’enfouissement des déchets (dont le volume devra être réduit de moitié d’ici 2025). Enfin, la pyrogazéification lève le frein majeur au développement des énergies renouvelables : leur production irrégulière (en fonction des conditions climatiques le plus souvent) et leur difficulté de stockage. Le gaz renouvelable a le grand avantage de pouvoir être produit en continu et être stocké afin de s’adapter à la demande d’énergie.
Des Assises nationales comme acte fondateur de la filière en pleine évolution
Organisées à l’initiative du Club Pyrogazéification et de ses partenaires, Bretagne Eco-Entreprises et CEEI Créativ, ces assises nationales se tiendront les 26 et 27 septembre et se répartiront entre visites et conférences :
Mercredi 26 septembre : visite à Nantes de la Halle technologique de l’IMT Atlantique dédiée à la valorisation énergétique de la biomasse, et à Locminé, du pilote de pyrogazéification sur le Pôle LIGER avec présentation des enseignements pour l’injection de gaz renouvelable.
Jeudi 27 septembre : Les conférences développeront les gisements disponibles et les ressources les plus appropriées à la pyrogazéification, les 10 raisons pour avoir recours à cette technologie et les conditions à mettre en place pour le développement de cette filière “force de dynamisation massive”. de la transition énergétique. Rendez-vous à la CCI Ille-Et-Vilaine .