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Produit en Bretagne dévoile les résultats détaillés de Reloc’h, son étude sur les relocalisations

Quelles stratégies de relocalisation et localisation peut-on envisager en Bretagne ? C’est le thème de l’étude « Reloc’h » commandée par le réseau Produit en Bretagne au cabinet Goodwill. Plus de 300 chefs d’entreprise ont participé ce jeudi 15 avril à sa restitution, en visioconférence. Objectif : faire en sorte que le plus grand nombre de décideurs bretons intègrent ces résultats dans leur stratégie de développement à l’horizon 2030.

Loïc Hénaff, Président de Produit en Bretagne
Loïc Hénaff, Président de Produit en Bretagne

« Il y a en Bretagne, aujourd’hui, un potentiel de relocalisations important, à condition que tout le monde prenne sa part. Cette étude est un outil d’aide à la décision. Elle nous indique quelles sont les activités locomotives qui doivent concentrer nos efforts. Il doit nourrir l’actualisation des politiques publiques », explique en préambule Loïc Hénaff, Président de Produit en Bretagne. C’est la première fois qu’une telle étude est réalisée. C’est une démarche pour l’économie durable dans nos territoires.

5,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 131.648 emplois. C’est le potentiel de relocalisations identifié à l’horizon 2030 pour la Bretagne. Au-delà des chiffres dévoilés le 12 février dernier, il s’agissait aujourd’hui d’aller plus loin dans l’analyse des résultats.  « La grande vague des délocalisations est terminée, souligne Allan Fustec, Président de Goodwill, cabinet en charge de la réalisation de Reloc’h. Elle nous a fait perdre énormément de compétences qu’il nous faut récupérer. C’est particulièrement vrai dans les secteurs industriels comme la mécanique. Aujourd’hui, l’industrie contribue à 12% du PIB national contre 20 % dans les années 1980. En 20 ans, des milliers d’entreprises françaises sont parties dans les pays émergents. »

 

Les écarts de coûts de production ont fondu

Or aujourd’hui, les écarts de coûts de production ont fondu. « Dans les années 2000 ils étaient de l’ordre de 80% entre la France et la Chine. Aujourd’hui, ils sont de 30%. » Si on ajoute les coûts de transport, les coûts de stocks, ceux liés aux risques de non qualité et les droits de douane, l’écart résiduel entre les deux pays doit se situer aujourd’hui entre 0 et 10%. « Et ce premier calcul ignore encore des coûts cachés importants ! » Résultat, selon Goodwill, si ce premier calcul représente un écart de 20% entre un produit importé et une production locale, la relocalisation mérite d’être étudiée.

 

Les low-tech sources d’emplois

Un autre sujet sur lequel les entreprises doivent se pencher est le low-tech. « Il y a là un potentiel d’emplois non négligeable. Et la Bretagne est en avance au niveau mondial. Il faut sortir du tout techno et aller sur des innovations frugales en métaux rares. Est-il bien utile de mettre de la high-tech partout comme c’est le cas, par exemple, dans certaines couches culottes pour prévenir les parents quand ils doivent changer leur bébé ? Il existe tout un gisement de compétences pour réussir une relocalisation préservatrice du capital naturel. »

 

7 secteurs d’activité prioritaires

Goodwill a identifié 7 secteurs d’activité prioritaires sur lesquels agir en matière de relocalisation. Le premier d’entre eux est celui des équipements agri-agro. « Nous devons devenir leader mondial dans la fabrication de machines agricoles (hors tracteur) ou dans les lignes de production ». Viennent ensuite les secteurs de l’emballage, des déchets, de la plasturgie, des produits métalliques, du numérique et des nouvelles technologies. « Faire du low-tech ne signifie pas jeter au pilori les high-tech. Il faut les deux. » Après il y a toute une multitude de « petits sujets ». Les légumes, les poulets, les ovoproduits, les PAI… qu’on importe mais qui pourraient être produits en Bretagne. 

 

Un potentiel de 20 000 emplois dans le tourisme

Un autre secteur à fort potentiel d’emplois est celui du tourisme. « Dans les 10 années à venir, le réchauffement climatique va attirer de plus en plus de touristes en Bretagne ». L’emploi touristique en Bretagne représente 60 000 personnes par an. Ce nombre est de 100 000 en région PACA. Avec des étés de plus en plus chauds en France, Goodwill formule l’hypothèse que 20 % de ces emplois (20 000) se reporteront vers la Bretagne à l’horizon 2030, avec des impacts indirects et induits. « Il faut donc d’ores et déjà se préparer à accueillir cet afflux de touristes en formant de nouveaux saisonniers, en accroissant nos capacité d’hébergements et en imaginant de nouvelles activités tournées vers le slow tourisme » indique Allan Fustec.

« Les conditions sont réunies, aujourd’hui, pour engager très rapidement un vaste plan de relocalisation, conclut Loïc Hénaff. Avec la crise sanitaire, nous avons pris conscience que nos économies dépendaient plus que jamais de l’étranger. Nous devons sécuriser nos approvisionnements, en réapprenant à produire en local. Les résultats de cette étude ont vocation à être largement partagés. »

Cette étude, également portée par la Région Bretagne, Crédit Mutuel Arkea et le Medef Bretagne constitue un outil d’aide à la décision pour toute entreprise qui souhaite engager une réflexion sur sa stratégie de développement à l’horizon 2030.

 

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