Plougoulm : Régis Miossec a fait le pari gagnant de reprendre un commerce en zone rurale
Julie Menez, le 03.10.2017
Rien ne prédestinait Régis Miossec à reprendre un bar dans une petite commune de 1.600 habitants, dans le Finistère-Nord. Rien ? Si ce n'est l'attachement à son territoire et l'envie tenace d'entreprendre pour tenter d'améliorer les choses, à son niveau.

Depuis 2015, Régis Miossec, 30 ans, est le patron de l'Amzer Zo, l'un des deux bistrots de Plougoulm (29). Si, quand il a commencé, et de son propre aveu, il n'y connaissait pas grand chose à la gestion d'un bar, le jeune homme est aujourd'hui parfaitement à l'aise derrière son comptoir.
L'opportunité d'agir pour la vie locale
"Titulaire d'un master Economie du développement local et et de l'emploi, j'étais davantage destiné à travailler pour des collectivités locales. Je n'avais pas du tout prévu de reprendre un commerce !", raconte le Finistérien. Après ses études et en attendant d'obtenir son concours, il se met à travailler dans le milieu bancaire et même pour la Brittany Ferry. "J'avais quand même la crainte, une fois en poste, de n'être que dans la théorie et donc de ne pas servir à grand chose", se souvient-il.
Alors, en janvier 2015, quand il apprend qu'un bar, fermé depuis plus de trois ans est en vente à Plougoulm (commune où il joue au foot depuis ses 15 ans) est à vendre, il réfléchit. "J'avais envie de faire quelque chose sur cette commune où je me sens bien. Aujourd'hui, j'ai l'impression que j'ai fait le bon choix", sourit le jeune patron, qui a fêté les deux ans du bar, au début de l'été, entourés de pleins d'amis (photo ci-contre).
Première difficulté : obtenir un prêt de 10.000 €
Pourtant, jusqu'à l'ouverture en juin 2015, tout n'a pas été simple. Il a fallu beaucoup de ténacité au jeune Finistérien pour convaincre une banque de le suivre. "J'avais un apport de 15.000 euros et j'avais estimé qu'il me fallait un prêt de 10.000 €. Pourtant, je n'ai d'abord eu que des réponses négatives", raconte Régis Miossec avec effarement. Il finira par obtenir l'argent nécessaire et est aujourd'hui fier de dire que "le prêt bancaire de cinq ans contracté en 2015 sera remboursé en totalité d'ici la fin de l'année, c'est-à-dire seulement 30 mois après l'ouverture". En effet, le résultat annuel est de plus de 80.000 € et le patron prévoit de réaliser des investissements pour améliorer le bar.
Dans ce projet de reprise d'entreprise, Régis Miossec a été accompagné par l'espace Entreprendre de la CCIMBO-Morlaix. Il a notamment suivi le stage "5 jours pour entreprendre". Un bon souvenir. "C'est très intéressant de découvrir les projets différents et de bénéficier d'une dynamique de groupe. C'est l'occasion d'échanger avec d'autres futurs entrepreneurs de voir à quelles difficultés les uns et les autres sont confrontés", raconte Régis Miossec. Après plus de deux ans d'activité, il est toujours suivi par une conseillère de la CCIMBO-Morlaix. "Je la rencontre tous les six mois. Cela permet de recentrer les choses parce que sinon, au quotidien, on a facilement la tête dans le guidon."
Le patron de l'Amzer Zo ne manque pas d'idées pour animer son commerce et, par la même occasion, la petite commune rurale. "J'ai une salle pour organiser des conférences et des réunions publiques et j'accueille des concerts les week-ends. Le samedi et le dimanche après-midi, les anciens viennent jouer aux dominos et je propose aussi des tournois de consoles de jeux vidéo", détaille le Finistérien, qui consacre ses mercredis, unique jour de fermeture du bar, à la vie associative.