"Plus jamais ça !", c'est le cri du cœur lancé par les commerçants dits non-essentiels du Morbihan aux autorités. Les fermetures administratives qu'ils subissent depuis un an laissent des séquelles et soulèvent nombre d'interrogations. Le message est porté ce jour par les commerçants élus de la CCI du Morbihan, soutenus par la CPME 56 et plusieurs Unions commerciales du département.
« Plus jamais ça ! Nous ne voulons plus subir de fermetures administratives qui tuent le commerce de proximité et plongent certains d’entre-nous dans une grande détresse psychologique. » Commerçantes indépendantes élues à la CCI du Morbihan, Géraldine Scardin et Maryline Bénabès veulent alerter sur la situation « parfois catastrophique » des commerces de proximité dits « non-essentiels », qui sont actuellement contraints à une fermeture administrative, la troisième consécutive depuis un an et le début de la crise Covid-19.
Aux problèmes de trésorerie et de gestion des stocks, les représentantes des commerçants veulent ajouter l’apparition d’une nouvelle problématique liée à la santé des dirigeants. « Certains souffrent de cette situation et du stress engendré. On peut témoigner d’une grande détresse psychologique qui touche plusieurs et qui est très inquiétante », rapportent les deux présidentes de délégation CCI et représentantes des commerçants. « Aujourd’hui, on est toujours considérés comme non-essentiels. Qu’est-ce que cela veut dire ? On ne comprend plus, ni pourquoi nous devons rester fermés. »
Pourquoi rester fermés ?
Depuis une année de pandémie, les commerces de proximité ont su s’adapter et appliquer les protocoles sanitaires : gel hydroalcoolique à l’entrée de chaque magasin, jauge et distanciation physique respectées, sens de circulation indiqué, gestion des essayages… « Nous faisons partie des bons élèves, et on sait désormais travailler dans ce contexte d’épidémie. Alors pourquoi devons-nous encore une fois rester fermés ? Et pourquoi jusqu’au 19 mai, alors que les déplacements interrégionaux sont autorisés depuis le 3 mai ! », déplorent les commerçantes.
Aux côtés de Maryline Bénabès, présidente de la délégation de la CCI du Morbihan à Pontivy et de Géraldine Scardin, présidente de la délégation de Lorient, d’autres élus consulaires, des dirigeants d’enseignes GMS à l’instar de Stéphane Gilon sur la délégation de Vannes et Patrice Bourdault sur celle d’Auray, témoignent de leur solidarité et souscrivent aux questionnements posés. Claude Dozoul, président de la CPME 56 et les Unions commerciales de Baud, Pontivy et Locminé, rejoignent également le mouvement.
Reprendre leur vie de chef d’entreprise
« La CCI du Morbihan est très attachée à la vitalité et à la diversité de l’économie locale. Le tissu de commerces indépendants y contribue fortement. Et son maillage sur l’ensemble des territoires est essentiel pour la vie économique du département et pour son développement. La crise sanitaire et économique que nous vivons a aussi révélé l’importance de l’humain dans la vie économique et l’aménagement des territoires. Il devient urgent de permettre aux commerçants de reprendre leur vie de chef d’entreprise et aux entreprises, de reprendre vie », souligne et soutient Pierre Montel, président de la CCI du Morbihan.
Activé depuis le 15 mars 2020, le numéro Vert d’écoute et d’accompagnement des difficultés mis en place et géré par la CCI du Morbihan (0 800 005 056), a déjà reçu plus d’un millier d’appels. Plus de la moitié proviennent de commerces en difficulté.